La Nation Bénin...
Tout n’aura certainement pas été rose, mais beaucoup
de changements ostensibles avec des lignes qui bougent, une jeunesse au pouvoir
qui prend et imprime ses marques. Les douze premiers mois du duo Faye-Sonko
annoncent l’espoir d’un Sénégal meilleur. Certains y croient. D’autres un peu
moins.
Un an déjà que le plus jeune chef d’Etat du Sénégal,
par ailleurs président de la cinquième République, est au pouvoir. Bassirou
Diomaye Faye fait bouger les lignes. C’est le moins que l’on puisse dire en
écoutant le Sénégalais lambda. Avec l’autre lui, son frère de vision Ousmane
Sonko, le chef de l’Etat sénégalais semble prendre les choses par le bon bout.
Transparence, patriotisme, assainissement… L’homme qui a promis de redonner le
pouvoir souverain à son pays et à son peuple mène sa petite marche. Sans trop
de tapages, il concilie exigences de gouvernance et crise des finances dans un
contexte où rien ne semble lui échapper. Qui a vu les choses avec l’œil de la
facilité pour Faye aurait eu tort. On sait qu’il a pris les rênes du pays dans
un contexte difficile. Crise politique et économique, grogne sociale… Ce n’est
pas d’un Sénégal tranquille que le jeune Diomaye a hérité. Mais il imprime sa
marque de fabrique.
L’élu du Pastef qui opère en mode sobriété et parfois
discret tire pourtant dans l’ombre de longues ficelles. Ces 12 premiers n’ont
pas été sans succès, aussi minimes soient-ils. S’il s’était annoncé comme un
panafricaniste bon teint pendant la campagne électorale, Faye a opté pour une
diplomatie sans exclusion qui préfère les bons hospices sur le continent et même
au-delà. De la Cedeao à l’Aes… Même avec Paris, Dakar veut des relations d’égal
à égal. Mais s’il y a un chantier qui marche bien à l'ancien inspecteur des
impôts, c’est celui de la transparence financière et budgétaire. Ses derniers
mois, l’actualité sénégalaise en a donné à lire. La mise en place d'un parquet
financier pour traiter les cas de mauvaise gouvernance n’est pas pour cajoler
les prévaricateurs des finances du pays. A cela s’ajoute l’installation d’un
Pool judiciaire financier. Lequel s’est penché en quelques mois sur une
centaine de dossiers, et la saisie de plus de 2,5 milliards de francs CFA.
L’essentiel de ces dossiers est lié à des affaires de corruption et de
blanchiment de capitaux. Autres chantiers majeurs du président, la modernisation
de l’administration et sa dématérialisation, la lutte contre la cherté de la
vie…
Comme on le voit, la machine Faye se met
progressivement en place. Douze mois semblent trop insignifiants pour jauger la
capacité managériale et la gouvernance des hommes du Pastef. Mais le Sénégal
aspire déjà une bouffée d'oxygène. Les mois à venir seront tout aussi
éprouvants que révélateurs pour Diomaye Faye et ses hommes.