La Nation Bénin...
Un
groupe d’experts indépendants de l’Onu en matière de droits de l’homme a
exhorté le département de la sécurité intérieure des États-Unis et l’Agence
américaine de l’immigration et des douanes à cesser la répression et les
mesures de représailles, notamment la détention arbitraire de résidents
permanents légaux et l’expulsion d’étudiants internationaux ayant participé à
des manifestations universitaires en solidarité avec la Palestine.
C’est dans le contexte de la 58e Session du Conseil des droits de l’homme, qui se tient à Genève depuis le 24 janvier et prendra fin le 4 avril, qu’un groupe de 12 experts indépendants des Nations Unies en matière de droits de l’homme a fait part de ses inquiétudes au gouvernement américain concernant l’utilisation de représailles contre les étudiants, les enseignants et les citoyens ayant participé à des rassemblements pacifiques pro-palestiniens dans les universités américaines.
La
déclaration du groupe d’experts des Nations Unies fait suite à l’interpellation
de l’étudiant Mahmoud Khalil, lors d’une manifestation sur le campus de
l’université Columbia à New York. L’arrestation de ce résident permanent
américain d’origine palestinienne, reconnu pour son engagement pacifique, a
suscité l’indignation de nombreux étudiants et professeurs qui dénoncent une
tentative d’intimidation. Cette action s’inscrit dans un climat de répression
accrue contre les voix dissidentes sur les campus américains, renforçant les
inquiétudes quant au respect des libertés académiques et du droit à la
protestation pacifique.
«
Ces actions sont disproportionnées, inutiles et discriminatoires et ne feront
qu’accentuer le traumatisme et la polarisation, portant ainsi préjudice à
l’environnement d’apprentissage au sein des campus universitaires », ont
déclaré les experts onusiens, ajoutant que « ces mesures créent un effet
dissuasif sur les droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association
».
L’expulsion et la révocation des visas des étudiants impliqués dans les manifestations pacifiques sur les campus auront d’après les experts, des conséquences dévastatrices. En effet, refuser le droit d’achever ses études et ainsi de poursuivre ses aspirations professionnelles n’encourage pas le dialogue. « Ce type d’action est plus souvent associé aux régimes autoritaires », ont-ils souligné.
Médiation encouragée
Enfin,
les experts ont appelé au dialogue pour instaurer des campus pacifiques et
inclusifs pour tous les étudiants et enseignants. « Il est urgent d’encourager
une médiation entre les étudiants et le corps professoral afin de parvenir à
une compréhension commune des sentiments de harcèlement, de discrimination, de
peur, de douleur et d’isolement ressentis par toutes les parties », ont-ils
déclaré. Les experts des droits de l’homme
ont appelé à des efforts sincères pour renforcer la cohésion des
communautés universitaires dans le respect mutuel et la pleine jouissance des
droits de l’homme pour tous.
Catherine Fiankan-Bokonga