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Le Xinjiang: Carrefour culturel et moteur de développement de la Chine

International
Immersion dans l'histoire de la Route de la soie Immersion dans l'histoire de la Route de la soie

Du bazar d’Urumqi aux grottes bouddhiques de Kuche, un voyage au Xinjiang offre une plongée unique dans l’histoire de la Route de la Soie, mais aussi dans une Chine moderne qui innove dans les secteurs de l’agroalimentaire, de la santé et des transports.

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 23 sept. 2025 à 08h04 Durée 3 min.
#Xinjiang #Chine

Lorsque l’on évoque la Chine, l’imaginaire collectif se tourne souvent vers Beijing, Shanghai ou Canton. Pourtant, à l’extrême ouest du pays, le Xinjiang, plus vaste province de Chine, révèle une autre facette de cette grande nation : celle d’un territoire à la fois carrefour culturel et laboratoire de modernisation.

Première escale : Urumqi, capitale de la région autonome ouïghoure. Ses larges avenues pourraient rappeler celles d’autres métropoles chinoises. Mais en se rapprochant du cœur de la ville, les minarets, les inscriptions en ouïghour et l’architecture islamique rappellent l’héritage pluriel du Xinjiang.

Au grand bazar international, considéré comme le plus vaste au monde, les visiteurs se perdent entre odeurs de brochettes d’agneau, étals de fruits secs et stands de nang, ce pain traditionnel décliné de mille façons. Ici, le mandarin et l’ouïghour se mélangent au son des musiques locales. La rue He tian er jie, encore plus animée, attire chaque soir une foule gourmande venue déguster kaobao, riz à l’agneau et thé parfumé, dans une atmosphère où danse et gastronomie se mêlent. Le Parc du Peuple, lui, témoigne d’un art de vivre communautaire à travers chants, danses, calligraphie, jeux traditionnels et sports légers.

 

Une économie tournée vers l’avenir

Mais Urumqi ne se résume pas à son folklore. La capitale régionale est aussi un pôle industriel et scientifique stratégique. Dans la zone de haute technologie, une “usine végétale” produit des tomates grâce à des procédés innovants, gage d’une agriculture plus performante. Le secteur des transports n’est pas du reste. Les ateliers de maintenance ferroviaire d’Urumqi assurent la remise à neuf des trains qui relient le Xinjiang au reste de la Chine, confirmant le rôle de la région comme plaque tournante des échanges. Plus au sud, la préfecture d’Aksou ouvre les portes d’un patrimoine millénaire. À Kuche, les ruelles du quartier Qiuci Xiaoxiang offrent un décor pittoresque : ombrelles, lampions, cafés et maisons de thé invitent à la convivialité. Les danses traditionnelles, exécutées avec grâce par des troupes en costumes scintillants, perpétuent une mémoire vivante.

Non loin de là, le désert du Taklamakan impressionne par ses paysages aux allures de Colorado, tandis que les grottes bouddhiques, creusées dès le IIIᵉ siècle, rappellent la profondeur spirituelle et historique du Xinjiang. Seules six d’entre elles sont accessibles au public, mais chacune révèle un trésor pictural. De jeunes restauratrices chinoises, à la fois artistes et médiatrices, y œuvrent pour préserver cet héritage inestimable. Entre traditions séculaires et industries d’avant-garde, le Xinjiang illustre la capacité de la Chine à conjuguer héritage et modernisation. Carrefour culturel de la Route de la Soie et pôle de développement économique, il demeure l’un des lieux les plus fascinants pour comprendre l’âme et la diversité de la Chine contemporaine.

Du côté de la santé, c'est par exemple ici que sont fabriqués certains médicaments de médecine chinoise largement commercialisés en Chine et dans les pays frontaliers d'Asie centrale. L'entreprise Yinduolan Pharmaceutical Co., Ltd., dont le nom signifie "le bon médicament" en ouïghour, fabrique principalement des traitements contre le rhume, et ce de la cueillette des plantes médicinales jusqu'à l'emballage des cartons grâce à un système de fabrication "intelligent, automatisé et continu". L'entreprise garde ainsi le contrôle sur la qualité des produits avant leur commercialisation.