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Procès Sarkozy-Kadhafi: sept ans de prison ferme requis contre l’ancien président français

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Procès Sarkozy-Kadhafi Procès Sarkozy-Kadhafi

Du jamais-vu dans l’histoire judiciaire française. Le Parquet national financier (Pnf) a requis une peine de sept ans de prison ferme contre Nicolas Sarkozy, accusé d’avoir conclu un « pacte de corruption » avec le régime libyen pour financer sa campagne présidentielle de 2007. Une accusation que l’ancien président réfute avec véhémence.

Par   Christian HOUNONGBE, le 28 mars 2025 à 07h52 Durée 3 min.
#Procès Sarkozy-Kadhafi
C’est un procès historique qui a connu un tournant décisif ce jeudi 27 mars. Le Pnf a requis sept ans de prison ferme et 300 000 euros d’amende contre Nicolas Sarkozy, ainsi qu’une peine d’inéligibilité de cinq ans. Une première dans l’histoire de la République française. Jamais un ancien président n’avait fait l’objet de telles réquisitions.

Les procureurs ont dépeint Nicolas Sarkozy comme le « commanditaire » d’un système de corruption de « haute intensité », orchestré avec la complicité de ses proches collaborateurs, Claude Guéant et Brice Hortefeux. Ils l’accusent d’avoir conclu un « pacte faustien » avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi en échange de financements occultes pour sa campagne présidentielle de 2007.

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Des accusations « fausses et violentes » selon Sarkozy

Nicolas Sarkozy a immédiatement réagi à ces réquisitions, dénonçant un « postulat idéologique » et des « constructions intellectuelles ». Il a qualifié les accusations de « fausses et violentes » et la peine requise d’« outrancière ». Ses avocats ont annoncé qu’ils plaideraient la relaxe, dénonçant un dossier « vide » et un « complot » ourdi par des kadhafistes revanchards.

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Des éléments accablants pour l’accusation

Le Pnf a présenté un faisceau d’éléments à charge : archives de Ziad Takieddine, carnets de Choukri Ghanem, rencontres secrètes à Tripoli, virements bancaires suspects, notes des services de renseignement, écoutes téléphoniques… Autant d’éléments qui, selon l’accusation, démontrent l’existence d’un pacte de corruption entre Nicolas Sarkozy et le régime libyen.

Outre Nicolas Sarkozy, le Pnf a également requis des peines de prison ferme contre ses anciens ministres, Claude Guéant et Brice Hortefeux, ainsi que contre d’autres protagonistes de l’affaire, tels que Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri.

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La défense contre-attaque

La défense, qui compte douze prévenus au total, va désormais tenter de déminer les accusations du Pnf. Les avocats de Nicolas Sarkozy, qui plaideront en dernier, le 8 avril, auront la lourde tâche de convaincre le tribunal de l’innocence de leur client.

Ce procès qui a débuté le 6 janvier est l’un des plus importants de l’histoire judiciaire française. Il met en lumière les relations troubles entre la politique et l’argent et interroge sur les limites de la corruption au sommet de l’État. Le verdict, attendu dans les prochaines semaines, aura des conséquences considérables sur l’avenir politique de Nicolas Sarkozy et sur la crédibilité des institutions françaises.