La Nation Bénin...
Bill
Gates s’engage encore à consacrer la quasi-totalité de sa fortune pour éliminer
les décès évitables des mères et des bébés, permettre à la prochaine génération
de grandir sans être confrontée aux maladies infectieuses mortelles, et sortir
des millions de personnes de la pauvreté pour les mettre sur la voie de la
prospérité. 20 ans après, sa Fondation prévoit de se retirer toutefois de cette
lutte. Ce qui soulève la problématique de l’avenir sanitaire et économique du
continent.
Accélérer
les progrès en matière de santé et de développement grâce à l’innovation et au
partenariat, malgré les obstacles. Tel est, à l’endroit des dirigeants
africains, l’exhortation de Bill Gates, président de la Fondation du même nom.
C’était lors de son discours prononcé lundi 2 juin dernier dans la salle Nelson
Mandela au siège de l’Union africaine.
Discours au cours duquel il a annoncé que la majeure partie des 200
milliards de dollars dont il fait don sur sa propre fortune, sera consacrée au
cours des 20 prochaines années à l’Afrique, en mettant l’accent sur la
collaboration avec les gouvernements qui accordent la priorité à la santé et au
bien-être de leurs citoyens.
S’adressant à un public composé de représentants gouvernementaux, de diplomates, de hauts responsables politiques, de professionnels de santé de première ligne, de partenaires au développement, de jeunes innovateurs et d’acteurs du changement, il a souligné le rôle essentiel que joueront le leadership et l’ingéniosité africains dans la construction de l’avenir sanitaire et économique du continent. « En libérant le potentiel humain par la santé et l’éducation, chaque pays d’Afrique devrait pouvoir emprunter la voie de la prospérité, et c’est une aventure passionnante à laquelle je veux contribuer », a indiqué Bill Gates.
Avenir sanitaire
Bill
Gates a appelé à donner la priorité aux soins de santé primaires, en insistant
sur l’investissement en la matière. A l’en croire, « le fait d’aider une mère à
être en bonne santé et bien nourrie avant et pendant la grossesse, puis de
s’assurer que l’enfant reçoit une bonne nutrition pendant ses quatre premières
années, fait toute la différence ».
Lui
faisant écho, des appels à la collaboration et à la responsabilité partagée ont
été lancés par des dirigeants africains de premier plan, dont Dr Ngozi
Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, et
Amina J.
Mohammed,
secrétaire générale adjointe des Nations Unies. Selon elles, les progrès de
l’Afrique en matière de santé sont le fruit d’un leadership gouvernemental
fort, de communautés résilientes et de partenariats qui produisent des
résultats. Graça Machel, militante renommée pour les droits des femmes et des
enfants, a décrit la situation actuelle comme « un moment de crise » et
souligné l’importance de partenariats durables dans le parcours de
développement de l’Afrique. Tout en soulignant que « Le partenariat de longue
date de M. Gates avec l’Afrique témoigne d’une profonde compréhension de ces
défis et d’un respect pour le leadership africain, ses idées et son innovation
». En ligne de mire, l’élargissement des services de santé prioritaires,
l’utilisation des données pour réduire la mortalité infantile, le déploiement
des outils de pointe contre le paludisme et le Vih ou des soins primaires.
Objectifs
L’engagement
personnel de Bill Gates et celui de sa Fondation à soutenir les progrès de
l’Afrique dans ces domaines au cours des 20 prochaines années, interviennent
dans un contexte de réduction de l’aide étrangère, notamment en matière de
santé et de développement. En effet, le 8 mai dernier, Bill Gates a fait part
de son intention de dépenser 200 milliards de dollars au cours des 20
prochaines années pour sauver et améliorer des vies, pratiquement toute sa
fortune versée à la fondation éponyme durant cette période.
De fait, au cours des deux prochaines décennies, la fondation travaillera avec ses partenaires pour atteindre trois objectifs majeurs : éliminer les décès évitables des mères et des bébés, permettre à la prochaine génération de grandir sans être confrontée aux maladies infectieuses mortelles, sortir des millions de personnes de la pauvreté pour les mettre sur la voie de la prospérité. Qu’adviendrait-il de ces enjeux, prioritaires, au terme de cette période de 20 ans, où la fondation mettra fin à ses activités ? A noter, qu’au cours des vingt dernières années, la Fondation Gates, en collaboration avec des partenaires africains, s’est déjà investi pour sauver des vies notamment des mères et des enfants, développer des vaccins et renforcer les systèmes de santé. Elle aura contribué à catalyser plus de 100 innovations et à sauver plus de 80 millions de vies grâce au programme Gavi et au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.