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Tremblements de terre meurtriers en Turquie et en Syrie

International
Par   Catherine Fiankan-Bokonga, le 08 févr. 2023 à 14h01
Deux tremblements de terre ont touché en début de semaine la Turquie et la Syrie à quelques heures d’intervalle. Ces phénomènes ont été ressentis jusqu’en Irak et au Liban. Pour l’instant, on compterait plus de 5 000 morts. Le président turc a requis l’aide internationale face à l’ampleur de la tragédie. L’Onu a annoncé une subvention de 25 millions de dollars pour aider à lancer la réponse humanitaire. Depuis 2014, la Turquie accueille la plus grande population de réfugiés au monde, soit quatre millions.Un premier tremblement de terre de magnitude 7,7 sur l’échelle Richter (le maximum connu est 9,5 en 1960 au Chili) a frappé le sud de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie à 4 h 17 du matin, le lundi 6 février. Au moins 78 répliques ont été signalées, suivies d’un second tremblement de terre de magnitude 7,5 à 13 h 24, le même jour.

En Turquie

L’épicentre des tremblements de terre se situe dans la ville turque d’Ekinozu dans la province de Kahramanmaras. Des milliers de bâtiments dans dix grandes villes se sont effondrés à la suite du tremblement de terre, dont un hôpital dans la ville côtière d’Iskenderu, ce qui explique le surpeuplement des autres structures hospitalières de la région. Selon le Bureau de coordination humanitaire de l’Onu, près de 40 équipes de secours internationales devraient bientôt se trouver sur le terrain pour prêter main forte aux sauveteurs turcs. L’Onu et ses partenaires suivent la situation sur le terrain, alors que les flux d’informations sont limités en raison des perturbations chroniques des télécommunications et des coupures de courant. Les dommages aux infrastructures sont difficiles à évaluer pour le moment et les routes auraient été bloquées entre la Turquie et le nord-ouest de la Syrie.

En Syrie

Les deux tremblements de terre ont également eu un impact considérable sur le nord-ouest de la Syrie où des villes telles qu’Alep, Idlib, Homs, Hama et Lattaquié ont été touchées. Cette région, déjà gravement endommagée par la guerre, abrite plus de 4,1 millions de personnes très vulnérables qui dépendent de l’aide humanitaire. La majorité d’entre elles sont des femmes et des enfants. En ce moment, les communautés syriennes sont simultanément frappées par une épidémie de choléra et par les rigueurs de l’hiver, notamment les fortes pluies et la neige du weekend dernier. Selon Carsten Hansen, directeur régional du Moyen-Orient pour le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (Nrc), «le tremblement de terre s’est produit à la pire heure de la nuit, à la pire période de l’année». La Fédération Internationale de la Croix-Rouge (Ficr) a déclaré qu’elle a constaté «des dommages importants aux infrastructures dans les gouvernorats d’Alep, de Lattaquié, de Hama et de Tartous (dans les grandes villes mais aussi dans les campagnes). L’étendue des dégâts est en cours d’évaluation. Selon leurs derniers chiffres, 1 509 personnes sont mortes et 3 548 ont été blessées. Ce nombre devrait augmenter considérablement au cours des prochaines 24 heures. La Ficr lance un appel d’urgence total de 200 millions de francs suisses (environ 215 millions de dollars Us). On constatait déjà un déficit de financement en 2022 tant pour la Turquie que pour la Syrie. La réponse humanitaire mondiale est déjà largement surchargée raison pour laquelle le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré que l’Onu comptait sur la communauté internationale pour aider les milliers de personnes touchées par la catastrophe, «dont beaucoup avaient déjà un besoin urgent d’aide humanitaire dans des zones où l’accès est difficile » .