La Nation Bénin...
Le
Bénin s'est lancé dans une transformation numérique de son administration
publique, ces dernières années, avec des résultats probants à la clé. Cette
modernisation n’est que le fruit de la bonne implémentation des réformes dans
le secteur et de la bonne gouvernance numérique.
Le
gouvernement du président Patrice Talon, selon son Plan national de
développement (Pnd), a fait de la gouvernance numérique une priorité. Plusieurs
réformes ont été menées dans le cadre du Programme d’action du gouvernement
(Pag), qui met l’accent sur la digitalisation des services publics. Parmi les
réalisations phares figure la mise en place du Portail national des services
publics, qui permet aux citoyens d'accéder en ligne à des services essentiels
comme les démarches administratives, la déclaration d’impôts ou encore les
demandes de permis. Cette centralisation vise à réduire les délais de
traitement, éliminer la bureaucratie excessive et garantir une meilleure
traçabilité des processus. L’autre axe majeur est l'introduction de solutions
numériques pour la gestion des ressources publiques, avec des outils comme le
Système intégré de gestion des finances publiques (Sigfip). Ces innovations
doivent permettre de mieux gérer les dépenses publiques, en minimisant les
risques de corruption grâce à une surveillance accrue et à une automatisation
des procédures. Pari gagné pour le gouvernement, est-on tenté de dire, au vu des
résultats que cela génère aujourd’hui. Les avantages de cette modernisation de
l’administration publique sont multiples. D’abord, la digitalisation a réduit
les interactions physiques entre les citoyens et l’administration, diminuant
ainsi les risques de corruption et de favoritisme. De plus, en automatisant
certaines tâches, l’administration publique béninoise devient plus efficace,
avec des délais de traitement réduits et une meilleure coordination entre les
différentes entités publiques. Par exemple, des plateformes telles que eVisa
Bénin facilitent l’entrée des étrangers en offrant un système en ligne rapide
et transparent pour l’obtention de visas. Certains citoyens ayant déjà
expérimenté ces services numériques en témoignent. « J'ai récemment utilisé le
portail en ligne pour obtenir un document administratif, et tout s'est fait en
quelques minutes, sans avoir à me déplacer. Cela a considérablement réduit les
coûts et les délais», déclare Hibrahim Mouftaou, entrepreneur résidant à
Parakou. Il témoigne qu’avant, il devait parcourir plus de 500 kilomètres pour
obtenir des services de l’administration. Alors qu’aujourd’hui, avec la
digitalisation, il peut effectuer ses démarches directement en ligne, même
depuis les zones rurales. Le gouvernement ne doit pas s’arrêter en si bon
chemin puisque quelques défis restent encore à relever.
Malgré ces avancées, la transformation numérique de l’administration publique se heurte à certains obstacles. Le premier est d'ordre technique. En dépit des efforts du gouvernement, l’infrastructure numérique reste encore insuffisamment développée, notamment dans certaines zones rurales où l’accès à internet est limité ou inexistant. Un autre obstacle concerne la non-maitrise des différents systèmes par les citoyens qui ont souvent des difficultés à générer les documents numériques, alors qu’une telle innovation et la modernisation des services nécessitent également la maitrise des outils numériques.
Sur
le plan financier, la transformation numérique nécessite des investissements
importants. Bien que le gouvernement ait alloué d’importants fonds pour
atteindre l'objectif de développement numérique, les besoins restent énormes.
Pour
surmonter ces obstacles, il va falloir intensifier les partenariats surtout
avec le privé et des initiatives telles que le partenariat Afrique-Europe sur
la connectivité numérique, qui pourraient fournir des financements pour
renforcer les infrastructures numériques dans les zones reculées. Des efforts
doivent être faits également pour renforcer la formation numérique au sein des
services publics et au niveau des populations, afin de garantir que les agents
puissent pleinement utiliser les outils mis à leur disposition et que les
citoyens aussi s’en servent tel qu'il le faut. Cela pourrait se faire via des
programmes de formation continue ou la création d’écoles spécialisées dans le
numérique et l’innovation administrative. Le Bénin est en passe de devenir un
modèle de gouvernance numérique en Afrique, avec des initiatives ambitieuses
visant à améliorer l’efficacité administrative et à renforcer la transparence.
Une approche inclusive et collaborative, impliquant à la fois le secteur public
et le secteur privé, serait une bonne clé pour garantir que la transformation
numérique profite à tous les citoyens