La Nation Bénin...
Cinq départs et huit entrées. C’est la physionomie du nouveau Gouvernement du président de la République, Patrice Talon rendu public dans la soirée du vendredi 27 octobre dernier. Une équipe composée de 22 membres dont quatre femmes pour la plupart des technocrates bons teints qui va l’aider dans ses nobles ambitions de révéler le Bénin. Si l’on met de côté le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Pascal Irénée Koupaki dont le décret de nomination est carrément à part et le nom ne figure pas sur la liste du décret n°2017-506 du 27 octobre 2017 portant composition du Gouvernement qui a requis l’avis consultatif du bureau du Parlement.
Les grands enseignements à tirer de la nomination des huit nouveaux ministres du Gouvernement laissent conclure que le chef de l’Etat a une fois encore priorisé la compétence. Comme dans son premier Gouvernement d’avril 2016, Patrice Talon a tenu compte du profil technique de chaque ministre par rapport à son portefeuille. On en veut pour preuve Gaston Cossi Dossouhoui qui hérite désormais du portefeuille du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Il remplace à ce poste Delphin Koudandé. Le nouveau maître du Maep connait bien ce département ministériel pour y avoir fait ses premières armes sous le premier quinquennat du président Boni Yayi en 2006. Il retourne dans ce ministère pour aider le président Patrice Talon à atteindre ses nobles objectifs pour le secteur de l’agriculture et surtout du coton. Gaston Cossi Dossouhoui est avant sa nomination le secrétaire technique permanent du Bureau d’études et d’appui au secteur agricole (B2A) créée sous le régime du Nouveau départ et dont la mission est de veiller au respect des orientations du chef de l’Etat et du Gouvernement en matière de politique agricole. Patrice Talon a décidé de confier désormais ce portefeuille stratégique à un très proche à lui, un ingénieur agronome dont les compétences sont reconnues de tous. Un autre ministre de Boni Yayi qui fait son come-back au Gouvernement, c’est Modeste Tihounté Kérékou. Ce fils de l’ex-chef d’Etat, Mathieu Kérékou est désormais le tout nouveau ministre des Petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’Emploi. Il est depuis le 28 juin 2016, directeur général du Fonds national de promotion de l’entreprise et de l’emploi des jeunes (Fnpeej). Modeste Kérékou insufflera du sang jeune à ce ministère nouvellement créée par le chef de l’Etat. Les attributions de ce portefeuille étaient partagées entre par le ministère du de l’Industrie et du Commerce avec le volet Pme et celui chargé du Travail qui s’occupait de la promotion de l’emploi des jeunes.
Même si elle est maintenue au Gouvernement à son même poste, Adidjath Mathys n’a pas perdu que le volet de la promotion de l’emploi des jeunes. Le chef de l’Etat lui a arraché également le portefeuille des affaires sociales et de la microfinance désormais confié à Bintou Chabi Adam Taro au détriment d’Adidjath Mathys dont le portefeuille ne comporte dorénavant que des volets Travail et Fonction publique. Le ministre Binto Chabi Adam Taro est bien connue du monde politique. Elle est la première vice-présidente du Parti social-démocrate (aile Bruno Amoussou) et membre de l’Union fait la Nation (UN). Une autre grande dame qui fait son baptême de feu au Gouvernement c’est bien Aurelie Adam Soulé Zoumarou. Cet ingénieur des Télécommunications hérite du ministère de l’Economie numérique et de la communication. Elle remplace Rafiatou Monrou qui y a passé 18 mois dans ce ministère. Aurelie Adam Soulé Zoumarou est âgée de 34 ans et séjourne à Abidjan en Côte d’Ivoire. Elle devrait rentrer ce week-end. Le nouveau ministre de l’Economie numérique et de la Communication est un haut responsable de la Gestion des politiques publiques relatives au secteur des Télécommunications au sein de l’Association mondiale du secteur des Télécommunication (Gsma). Elle est une professionnelle confirmée dans le secteur des télécoms et Tic reconnue notamment en France et au Bénin. Avant de rejoindre la Gsma, le nouveau ministre de l’Economie numérique et de la communication était la responsable de la Gestion du spectre à l’Autorité de régulation des télécommunications du Bénin (Arcep Bénin). Rafiatou Monrou quitte la tête du Menc mais aussi avec son directeur de cabinet, Serge Mahouwèdo Ahissou promu ministre de l’Industrie et du Commerce. Ce cadre membre du Parti du renouveau démocratique Prd) originaire de Dangbo aura à mettre désormais en œuvre la politique du Gouvernement en matière de promotion de l’industrie et du commerce. Serge Mahouwèdo Ahissou est un ingénieur des Télécommunications.
Deux postes vacants pourvus
Le ministère des Infrastructures et des Transports échu dans les mains de Cyr Koty. Il hérite du fauteuil vacant depuis le limogeage en septembre dernier de Hervé Hèhomey. Cyr Koty a été par le passé chargé directeur général de l’Energie et chargé de l’Energie au département du développement de l’Entreprise, des télécommunications et de l’énergie de l’Uémoa. Il est originaire du plateau d’Agolin dans le département du Zou d’où venait d’ailleurs son prédécesseur immédiat. Cur Koty serait le jeune frère de Lambert Koty qui a été lui aussi ministre des Travaux publics et des transports travaux sous le régime de Boni Yayi. Un autre ministre du Zou qui fait son entrée dans le nouveau Gouvernement, c’est bien Fortuné Alain Nouatin. Premier adjoint au maire puis maire de la commune d’Abomey sous la deuxième mandature de l’ère de la décentralisation, il a gagné la confiance du président Patrice Talon qui lui a confié le poste de ministre délégué auprès du Président de la République chargé de la Défense nationale. Fortuné Alain Nouatin hérite en fait le portefeuille de Candide Azannaï qui a démissionné de ce poste en avril 2017. Le ministre délégué auprès du Président de la République chargé de la Défense nationale est membre de la Renaissance du Bénin (Rb) aile Abraham Zinzindohoué. Mais il fait partie des soutiens de premières heures du président Patrice Talon, alors candidat à la présidentielle de 2016. Un ancien maire à un autre. Samou Séidou Adambi, ancien maire de Parakou et ancien député à l’Assemblée national est le nouveau ministre de l’Eau et des Mines. Il est jusque-là coordonnateur du Projet d’urgence de gestion environnementale en milieu urbain (Pugemu). Il hérite désormais en partie des attributions du ministre Jean-Claude Houssou maintenu au Gouvernement mais qui aura à se concentrer désormais que sur le volet Energie. La nomination de Samou Séidou Adambi doit faire jubiler les populations de Parakou et environs souvent confrontées aux problèmes de pénurie d’eau potable. C’est désormais un des leurs qui est en charge désormais de ce secteur vital en plus des mines.
Mahugnon Kakpo monte en flèche au ministère des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle. Nommé une seconde fois au poste de directeur des examens et concours (Dec) au niveau de ce ministère, il a désormais en mains les destinées de ce département ministériel en remplacement de Lucien Kokou. Mahugnon Kakpo est un des protégés de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago. Il est un enseignant de carrière à l’Université d’Abomey-Calavi.
C’est donc cette équipe de technocrates en majorité en plus des quatorze autres ministres maintenus à leurs postes qui va accompagner le président de la République Patrice Talon dans la réalisation de ses ambitions retracées dans le Programme d’actions du Gouvernement (Pag).