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Mise en œuvre des recommandations du dialogue politique: Patrice Talon s’oppose à toute modification de la Constitution

Politique
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 25 oct. 2019 à 12h22

 

Le président Patrice Talon a saisi à nouveau l’occasion de la réception du travail du comité des experts mis en place pour la mise en forme technique des recommandations du dialogue politique tenu du 10 au 12 octobre dernier pour se faire plus précis sur la question de la révision de la constitution. Formel et incisif, il a exprimé son vœu de voir la loi fondamentale restée intacte jusqu’à la fin de son mandat.

« J’ai noté et entendu dans les propos du coordonnateur du comité des mots relatifs à la révision de la Constitution et à une retouche éventuelle de certaines dispositions de la Constitution. J’ai désormais une certaine aversion pour cette question ». Ces propos émanent du président Patrice Talon. Ce vendredi 25 octobre, à l’occasion de la réception du rapport du comité des experts mis en place pour se pencher sur la mise en application des suggestions faites par les délégués au dialogue politique, le président Talon s’est voulu on ne peut plus clair.  

« Je ne souhaitais plus durant le reste de mon mandat revenir sur cette question qui soulève beaucoup de polémiques, même si parfois, le bien-fondé n’est pas à démontrer », a déclaré le chef de l’Etat qui a préféré que l’on trouve « le contour juridique » pour régler les questions relatives à la mise en œuvre de ces recommandations. « J’avais secrètement espéré que la mise en œuvre de ces recommandations puisse trouver une habileté juridique qui nous permettrait d’éviter cela », a soutenu le président qui préfère que l’on « trouve le miracle de contourner ou de formuler de manière à atteindre ces objectifs », sans toucher à la Constitution.  

« J’aurais beaucoup de difficultés à accompagner une telle démarche et m’impliquer dans sa mise en œuvre, si les modifications doivent être effectivement faites », soutient-il par ailleurs. Son souci, c’est de ne pas voir le « pilier fondamental qui est la limitation du nombre de mandats » remis en cause. C’est « un acquis important auquel nous sommes unanimement attachés dans le pays », révèle-t-il.  

« Nous savons que c’est devenu la mode que chaque fois qu’une constitution est touchée pour régler un problème du moment, cette modification est évoquée comme changement de constitution pour mettre en place une nouvelle République, remettre les compteurs à zéro », prévient le président. Cette orchestration pour permettre au président en exercice, pendant que la modification est effectuée, de remettre le compteur à zéro n’est pas de son goût et il s’y oppose fermement.

Pour lui, « il faut impérativement trouver une formulation qui rassure tout le monde et qui empêcherait dans tous les cas, une quelconque interprétation pour remettre en cause la limitation des mandats du président de la République ». Le chef de l’Etat est formel. « Mon lobbying ne servira pas cette cause et je ne promulguerai jamais une constitution qui pourrait demain nous créer des histoires », a-t-il averti.