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Propositions du comité paritaire pour des législatives inclusives: Les Républicains dénoncent une tentative de sabotage des amendements

Politique
Par   Ariel GBAGUIDI, le 25 mars 2019 à 06h58

Le parti Bloc républicain (Br) ne cautionnera pas des manœuvres visant à fouler aux pieds les amendements faits par le comité paritaire parlementaire en vue de législatives inclusives et apaisées. Les membres de cette formation politique l’ont martelé, vendredi dernier, à la faveur d’une conférence de presse animée à Cotonou.

Pas de manœuvres de substitution «des amendements retenus de façon unanime » au sein du comité paritaire parlementaire, comme il est actuellement constaté à l’hémicycle. Adam Bagoudou, porte-parole des conférenciers, Barthélémy Kassa, Nassirou Arifari Bako, Abdoulaye Gounou, Robert Gbian, pour ne citer que ces députés membres du Bloc républicain (Br), présents vendredi dernier à la conférence de presse, sont formels là-dessus. Ils exigent que les conclusions des travaux du comité paritaire mis en place, soient fidèlement restituées et traduites en propositions de loi pour répondre à la démarche de sortie d’impasse prônée par le chef de l’Etat, Patrice Talon.
D’après les conférenciers, la substitution des amendements du comité paritaire par un autre texte, relève simplement d’une « rupture », d'un « sabotage » du consensus en cours visant à « repêcher » certains partis politiques en porte-à-faux avec les lois électorales en vigueur. Les membres du Br s’en indignent et invitent la société civile béninoise de même que la communauté internationale à s’interroger sur « les réelles motivations » des auteurs de la substitution des amendements du comité paritaire. Mieux, les membres du Br les appellent à barrer la voie à cette entreprise visant à transformer les lois de la République en serpillières.
Nonobstant ces agissements qu’il n’approuve guère, le Br n'entend pas rester insensible à la tension préélectorale actuelle. C’est pourquoi, le parti s’engage à jouer pleinement sa partition dans le processus en cours au parlement, tout en espérant que les autres partis politiques joueront également la leur en toute sincérité «pour des élections législatives inclusives», a fait savoir Adam Bagoudou dans sa déclaration liminaire.

La pomme de discorde

« …Jeudi dernier à l’Assemblée nationale, il y a eu une proposition de loi qui a fait l’objet de grandes discussions à propos de sa procédure. Procédure d’urgence ou procédure normale ? Mais en réalité, ce que les députés du Br reprochent à l'initiative, c’est qu’il y a eu un travail qui a été abattu par un comité paritaire. Ce travail avait été validé par la conférence des présidents, et devrait faire l’objet d’exposé de motifs et de présentation sous forme de proposition de loi à l’Assemblée nationale », a expliqué Nassirou Bako. Mais au final, la proposition faite à l’endroit des députés n’était pas conforme à celle formulée par le comité paritaire. D’où, les échanges houleux constatés jeudi dernier à l’hémicycle. Très remonté, l’ancien ministre des Affaires étrangères a fait noter qu’en de pareille circonstance de tension politique, lorsque les parties conviennent d’un minimum consensuel, qu’il n’est pas bienséant que ce qui a été retenu de commun accord soit modifié et introduit.

Pas de crise préélectorale…

Circulez ! Tout va bien. C’est ce que semblent affirmer les députés du Br. Actuellement, le Bénin ne traverse aucune crise préélectorale, estiment-ils. « …C’est vous qui parlez de crise. C’est pourquoi, je souligne le mot crise quatre fois sur mon papier…», a lancé Barthélémy Kassa à l’endroit des journalistes qui ont manifesté le désir de poser des questions au terme de la déclaration liminaire du porte-parole du Br. « Honnêtement », poursuit-il, « il n’y a pas de crise parce qu’il y a des partis qui vont aux élections. Tous les recours déposés auprès de la Cour constitutionnelle sont vidés et tous les recours déposés contre le ministère de l’intérieur pour non délivrance de certificat de conformité sont également vidés »... « La crise est où ? », s’interroge Barthélémy Kassa. Bien avant lui, Adam Bagoudou, porte-parole du parti, toujours pour justifier la non constatation de « crise» par le Br, souligne que le pays n’est pas bloqué et toutes les institutions fonctionnent normalement.
Sur le supposé traitement de faveur dont a bénéficié le Br de la part de la Commission électorale nationale autonome (Céna),
Barthélémy Kassa et ses collègues soulignent que leur formation politique ne saurait admettre un tel traitement de faveur compte tenu de tout son sérieux. A cet effet, les membres du Br ont expliqué qu’avant l’étape de la Céna, un comité interne du parti a scruté « un par un » avec rigueur et précision, les 166 dossiers de candidatures contenant chacun 12 pièces. Il était donc logique que la liste du Br passe comme une lettre à la poste, ont laissé croire les conférenciers. Pour eux, le Br fait simplement l’objet d’une « calomnie ».
Dans tous les cas, les membres du Br se disent prêts pour les législatives du 28 avril prochain. Ils sont disposés à aller au charbon, que le match soit entre eux et l’Union progressiste qui est un adversaire du Br et non un allié, ou entre eux et les partis recalés par la Céna. Le député Abdoulaye Gounou fait savoir pour sa part que la volonté du Br de voir tous les autres partis aller aux élections est manifeste et inébranlable?