La Nation Bénin...
Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la Santé, l’Ong Bénin santé info plus a organisé, hier mardi 7 avril à Cotonou, une conférence publique sur le thème : «Mon diabète, je le contrôle». Cette initiative vise à faire découvrir au public les stratégies à adopter pour prévenir le diabète.
En santé publique, le diabète est une menace sévère qui s’aggrave et touche principalement les adultes dans les pays développés, selon le document « Mon livret de conseils en cardio ». Ce document rapporte qu’au moins 366 millions de personnes dans le monde souffrent de diabète et d’ici à 2030, elles seront 552 millions. D’après une étude réalisée en 2012, affirme le ministre de la Santé, Dorothée A. Kindé Gazard, 4,6% des Béninois souffrent du diabète. Le diabète, ajoute-t-elle, est l’une des maladies qui tuent silencieusement les populations. L’OMS, poursuit-elle, a décidé depuis quelques années de mettre davantage l’accent sur les maladies non transmissibles comme le diabète qui se révèle souvent par ses complications avec souvent des pertes en vies humaines, l’amputation du pied ou de la main. Aller contrôler sa glycémie doit être un réflexe pour chaque Béninois.
Pour un patient touché par un diabète de type 1, l’élévation prolongée de la concentration de glucose dans le sang est due à la destruction des cellules du pancréas spécialisées dans la production d’insuline. Et ce dérèglement, qui représente environ 10 % des cas de diabète dans le monde, ne cesse de progresser. Avec des conséquences terribles puisque les personnes atteintes de cette maladie ont une espérance de vie largement en dessous de celle des autres.
Présentation du diabète
Pour le Dr Aboudoul Ramane Aguêmon, le diabète sucré est un trouble endocrine chronique caractérisé par la présence d’une augmentation de la quantité de sucre dans le sang. Ses causes sont nombreuses et le diabète des types 1 et 2 comptent pour la grande majorité. En Afrique, le type 2 domine avec environ 70 à 90% contre 25% pour le type 1. Le diabète se présente comme la plus grande catastrophe sanitaire à laquelle le monde n’a jamais été confronté. Toutes les 10 secondes, une personne meurt du diabète dans le monde entier. Le diabète est la cause majeure de morbi-mortalité cardiovasculaire et son coût est exorbitant en matière de soins de santé en cas de complication. Il est l’une des maladies majeures du 21e siècle et une priorité urgente et grave de santé publique en Afrique. Dans 81% des cas, les malades diabétiques ne sont pas diagnostiqués. Et parmi les 19% qui le sont, le coût financier est très lourd. Il s’agit d’un traitement à vie.
Le président de l’Association des diabétiques du Bénin (ADB), Nivard Dossou, a rappelé que la création de cette association qui remonte au 10 août 1983, a pour mission d’assurer aux diabétiques une vie normale et de freiner tant qu’on peut la progression du diabète sucré dans le pays. Pour lui, le diabète est une maladie de nutrition caractérisée par une mauvaise utilisation des sucres et des glucides contenus dans les aliments. Au Bénin, près de 250.000 personnes souffrent du diabète.
Nivard Dossou invite à réfléchir sur la question de la prise en charge du diabète. La séance d’information et d’éclairage sur le diabète doit pouvoir réveiller et stimuler les gouvernants et les partenaires techniques et financiers afin qu’enfin, un programme de prise en charge et un plan stratégique global de lutte contre le diabète naisse et se développe pour le bien-être de tous les Béninois atteints ou non du diabète.
Des approches de solutions
Pour le Dr Aboudoul Ramane Aguèmon, il faut une évaluation des facteurs de risque et une prise en charge adaptée en dépit du peu de services qui s’occupent du traitement de la maladie au Bénin. Les différentes manifestations permettront une bonne compréhension pour une meilleure sensibilisation de la population béninoise. D’éminents spécialistes nationaux et internationaux sont à la disposition de la population pour lui apporter tout l’éclairage nécessaire à travers l’information didactique sur le diabète jusqu’aux moyens d’éviter la maladie. Parmi les solutions à la prise en charge du diabétique, nous avons besoin de la prise de conscience de l’Etat en ce qui concerne la participation au plan d’action de la Fédération internationale du diabétique. Il faudra y ajouter le plan d’action n° 68/225 du 20 décembre 2006 et le plan de résolution des Nations Unies pour la mise en place des moyens, la formation des personnels, la formation et l’intégration des tradipraticiens dans leurs modes d’orientation et des promoteurs de recherches sur les plantes réputées anti diabétiques conformément au plan stratégique de l’Organisation mondiale de la Santé 2007 et en 2012, sans oublier la participation active de partenaires de l’industrie pharmaceutique.
La présidente de l’Amicale des femmes de la Poste du Bénin, Mariquess Vodouhè, a mis un accent particulier sur la prévention du diabète. Car, dit-elle, «mieux vaut prévenir que guérir». Nos comportements sociaux et nos habitudes alimentaires, dit-elle, nous prédisposent à la maladie du diabète de la manière la plus banale que cela puisse paraître. D’où l’importance de l’éducation d’une famille. Tant que les familles se portent bien, la société se portera mieux.
La marraine de l’évènement, Rosine Koupaki souligne que cette maladie silencieuse qui malheureusement est plus connue au stade de complication, porte atteinte aux populations. Il convient donc de les informer, de les sensibiliser afin de les mettre à l’abri et surtout de ses complications invalidantes. Son souhait est que les pouvoirs publics soutiennent l’Ong Bénin santé info plus dans ses nombreux projets dont la portée n’est plus à démontrer. Hier, mardi 7 avril près de 1000 personnes ont été gracieusement dépistées.