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23e Journée mondiale contre le travail des enfants: Sous le sceau de l’engagement

Société
Enfants champions du droit du travail et acteurs de lutte lèvent la voix  contre le travail des enfants Enfants champions du droit du travail et acteurs de lutte lèvent la voix contre le travail des enfants

Le Bénin a commémoré, vendredi 26 juillet, la 23e édition de la Journée mondiale contre le travail des enfants. Le thème de cette année est intitulé « Respectons nos engagements: mettons fin au travail des enfants ». 

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 31 juil. 2024 à 08h24 Durée 2 min.
#23e Journée mondiale contre le travail des enfants

« Il est maintenant temps de faire de l’élimination du travail des enfants une réalité, une préoccupation, une obligation, voire une exigence ». En lançant cet ultime appel contre le travail des enfants, vendredi dernier, Francine Ayissi, secrétaire générale du Conseil national du Patronat, s’inscrit dans la dynamique des Nations Unies qui souhaitent que le phénomène soit maitrisé d’ici 2025.

Le Bénin a pris cette exhortation à bras-le-corps et y investit temps, énergie, ressources financières et humaines. « Les actions de lutte continuent de s’intensifier aux fins de réduire sensiblement le taux de prévalence de cette gangrène à l’horizon 2025 et de l’éradiquer de notre société à l’échéance 2030, conformément aux résolutions de la cible 8.7 des Odd qui préconisent de mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes d’ici à 2025 et d’éradiquer le travail forcé, l’esclavage moderne et la traite des êtres humains », indique Germain Nounagnon Alokpo, secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction publique. 

Selon Innocent Assogba, président de l’Obisacot, l’engagement contre le travail des enfants est un principe sacro-saint.

«Respecter nos engagements, c’est respecter les droits des enfants, c’est faire une synergie d’actions en vue de lutter efficacement contre le travail des enfants, c’est œuvrer pour une tolérance zéro au phénomène », souligne-t-il.

Aujourd’hui mieux qu’hier, le Bénin travaille à marquer les esprits. Une évidence, les luttes d’hier produisent des résultats aujourd’hui en dépit des disparités. Les chiffres de l’Organisation internationale du travail (Oit) montrent qu’en 2020, un enfant africain sur cinq est engagé dans le travail des enfants, soit quatre-vingt-douze millions d’enfants dont quarante millions de filles et cinquante-deux millions de garçons.

Pour porter loin l’écho de ses efforts, le Bénin travaille en synergie avec plusieurs partenaires engagés dans la lutte contre le travail des enfants, notamment l’Ong Educo, Unicef, Plan Bénin, … « Dans cette lutte, des avancées notoires ont été enregistrées. Le taux de prévalence du travail des enfants sous toutes ses formes a été réduit de 33 % en l’intervalle de huit ans (de 2014-2022). De 54 % en 2014, selon les statistiques produites par le Multiple indicator clouster surveys (Mics), il est passé à 19,90 % en 2022 », soutient Germain Nounagnon Alokpo.

Les avancées du Bénin ne s’apprécient pas seulement en termes de chiffres, ils se traduisent également en actes palpables. En témoigne la particularité de l’édition 2024 avec l’organisation du jeu concours dénommé « Oscars des enfants champions du droit du travail ». Une manière d’impliquer activement les écoliers de Cm1 et Cm2 dans la lutte, en leur permettant non seulement de s’approprier leurs droits et de les partager avec leurs camarades, mais aussi de sensibiliser les communautés. Au total, soixante-douze productions ont été enregistrées dans ce cadre. A l’heure du verdict, trente productions ont séduit le jury. Au nombre des lauréats, quatorze filles et seize garçons. Le premier a pour nom Géraud Akplogan. De leurs œuvres poétiques, ressort l’urgence pour les communautés, le gouvernement et les parties prenantes d’aborder le futur avec un cœur plus sensible relativement aux défis émergents sur le travail des enfants■