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Administrations scolaires dans le Borgou-Alibori:Des enseignants dénoncent «la promotion de la médiocrité»

Société
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 02 avr. 2015 à 07h44

«L’on assiste de façon effarante à la promotion de la médiocrité à la tête des administrations scolaires : des agents subalternes sont promus directeurs, censeurs, surveillants généraux et comptables voire directeurs départementaux, sur fond de régionalisme, d’ethnocentrisme, de népotisme et de clanisme au détriment du mérite et en foulant au pied les aptitudes».

C’est ce qu’a déclaré hier mercredi 1er avril à Parakou un collectif d’enseignants réunis au sein du Mouvement des enseignants engagés pour le renouveau du système éducatif résidant à Parakou. Le prétexte trouvé par certaines autorités départementales qui apportent leur caution morale à cette situation, souligne le porte-parole Gratien Ahossinou, c’est que «La fonction appartient à l’Etat et le métier, à l’individu».

Par sa sortie médiatique d’hier, le mouvement entend dénoncer «la prise en otage du système éducatif par des acteurs politiques ignorant des pratiques pédagogiques en cours et des réalités de l’école béninoise, l’humiliation et le dénigrement des enseignants ... à travers des tournées d’insulte, de sabotage et de médisance». Tout ceci ne fait que «conduire le système éducatif dans l’abîme», selon ces enseignants. Ils n’en veulent pour preuve que les mauvais résultats qu’engrangent les départements de l’Alibori et du Borgou ces dernières années aux différents examens nationaux et qui sont, à les en croire, le résultat de la frustration, de l’humiliation, de la gabegie dont sont victimes certains enseignants, notamment les responsables syndicaux qui ont fait récemment les frais de «mutation punitive et de règlement de comptes à travers des affectations abusives, fantaisistes et arbitraires». Aussi, s’insurgent-ils contre le fait que la plupart des recommandations issues des journées de réflexion sur l’éducation dans les deux départements, assises tenues depuis septembre dernier, sont «restées jusqu’à nos jours des vœux pieux».
Les enseignants engagés pour le renouveau du système éducatif et résidant à Parakou prennent l’opinion publique à témoin et appellent ceux qui sont soucieux de l’avenir de la jeunesse béninoise à se joindre à eux pour le combat en vue «non seulement de redorer le blason du système éducatif mais aussi sortir le pays de l’ornière».

Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori