La Nation Bénin...
Deux ateliers conjoints pour identifier de nouveaux
engagements mesurables et réalisables en faveur des réfugiés d’une part et
valider le plan régional de réponse à la situation des réfugiés, des personnes
déplacées internes et des familles d’accueil d’autre part. Deux exercices
importants pour bien répondre aux demandes et attentes des réfugiés, qui se
tiennent à Cotonou depuis le 24 octobre.
Le Bénin met un point d’honneur aux exigences de la
Convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés.
Laquelle, préoccupée par le bien-être des personnes vulnérables, stipule en son
article 23 que « les Etats contractants accorderont aux réfugiés résidant
régulièrement sur leur territoire, le même traitement en matière d'assistance
et de secours publics qu'à leurs nationaux ». Au Bénin, les personnes obligées
de quitter leurs pays d'origine pour des raisons variées trouvent écoute,
assistance, asile, protection et bien-être. Le pays accueille et accorde son
hospitalité légendaire à des milliers de réfugiés de différentes nationalités
et à toute personne qui s’est vue contrainte de se déplacer pour sauver sa vie
et celle des membres de sa famille. La volonté des autorités béninoises de bien
prendre soin des réfugiés et des apatrides se traduit aussi par le renforcement
du cadre juridique de protection avec l'internalisation des conventions
asilaires et celles relatives à l'apatridie à travers le vote et la
promulgation de la loi n°2022-31 du 20 décembre 2022 portant statut des
réfugiés et des apatrides en République du Bénin.
L’atelier qui se tient à Cotonou depuis le mardi 24 octobre
projette en partie une meilleure préparation du pays pour le prochain forum
mondial sur les réfugiés. La rencontre est prévue du 13 au 15 décembre prochain
à Genève, a rappelé Maryem Mountanih, chef des Opérations-Bénin pour le
Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr). Un rendez-vous
important, souligne-t-elle, qui impose en amont, une bonne préparation. Le
Bénin mérite sa présence à ce forum qui se veut un cadre de partage de bonnes
pratiques, dira également Jelena Katic, au nom du coordonnateur résident du
Système des Nations Unies au Bénin. Selon elle, « le Bénin a largement honoré
ses engagements » depuis sa première participation et cela se lit à travers le
vote et la promulgation de lois dont les décrets d’application sont presque
finalisés.
Le Bénin est soucieux du mieux-être des réfugiés et des
apatrides et leur garantit une prise en charge afin de leur donner de l'espoir
à nouveau. Yafradou Adam Taïrou, directeur adjoint de cabinet du ministre de
l’Intérieur et de la Sécurité publique, cite l’article 42 de la loi n°2022-31
du 20 décembre 2022 qui stipule que « les réfugiés bénéficient du même
traitement que les Béninois en ce qui concerne l'éducation, les soins de santé
et les avantages sociaux dans les conditions déterminées par les lois et
règlements ». Le même texte renforce la protection de ces personnes à travers
son article 64, poursuit-il. A ce niveau, il est indiqué que « tout demandeur
du statut d'apatride ou toute personne reconnue apatride au Bénin jouit, selon
le cas, des mêmes droits et garanties que le demandeur d'asile ou le réfugié,
sous réserve des stipulations conventionnelles qui lui sont spécifiquement
applicables ».
Pour l’épanouissement des réfugiés et apatrides
L’assistance humanitaire aux personnes vulnérables afin de
renforcer leur résilience est un challenge quotidien pour le pays qui, avec
l’aide et l’appui de ses partenaires humanitaires, s’y emploie. L’ensemble de
ces partenaires ont été conviés aux deux ateliers qui se tiennent pour des
actes forts à prendre en faveur des réfugiés. En plus de leur prise en charge,
le gouvernement travaille également à fédérer leurs efforts pour garantir la
sécurité, la liberté, la dignité, l'inclusion socio-économique et
l’épanouissement aux réfugiés et aux apatrides, aux personnes déplacées internes
et aux familles d'accueil, soutient Yafradou Adam Taïrou. Aussi, rappelle-t-il
que la situation sécuritaire dans la sous-région impose l'accueil sur le
territoire béninois, notamment, dans les départements de l’Alibori et de
l’Atacora, des réfugiés des pays voisins affectés par le terrorisme.
Depuis juin 2021, il y a un afflux massif des personnes
venues du Burkina Faso et du Togo en quête d'asile et pour lesquelles, le
gouvernement a aussitôt débloqué les ressources financières nécessaires pour
leur première prise en charge. Elles ont par la suite reçu des documents
d'identité de protection internationale et ont bénéficié de mini-projets
communautaires grâce au Secrétariat permanent de la Commission nationale
chargée des réfugiés et des apatrides, avec l’appui du Hcr. Autant
d’engagements et d’actions qui nécessitent synergie et concertation et même un
plan régional pour lequel les apports du Bénin sont attendus. Le deuxième
atelier s’y penche tout particulièrement pour recueillir les contributions des
ministères sectoriels et des partenaires en vue d’une meilleure prise en charge
des réfugiés, des personnes déplacées internes et des familles d’accueil.