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Bureau de restructuration et de mise à niveau: Les consultants à l’école des quick-diagnostics et du coaching des Tpe/Pme

Société
Par   Didier Pascal DOGUE, le 01 juin 2017 à 06h51

Le Bureau de restructuration et de mise à niveau (Brmn) a organisé, ce mercredi 31 mai à Cotonou, une formation à l’intention des consultants nationaux sur les quicks-diagnostics et le coaching des très petites et moyennes entreprises (Tpe/Pme). Ouverte par Airy Tonato, directeur général du Brmn, la formation est assurée par Taoufick Chabaane, formateur consultant.

« Quick-diagnostics, identification des besoins, AT et coaching dans le cadre de la mise à niveau spécifique des Tpe/Pme ». C’est le thème proposé par le Bureau de restructuration et de mise à niveau (Brmn) pour la formation des consultants nationaux qui accompagnent les très petites et moyennes entreprises (Tpe/Pme) dans leur vie. Une formation ouverte hier et qui s’inscrit dans le cadre du Projet de renforcement des capacités productives et commerciales du Bénin (Prcpc). Airy Tonato, directeur général du Brmn, indique que cette formation découle d’un constat, avec l’appui de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) et le Cadre intégré renforcé (Cir). Constat induit par les besoins spécifiques des entreprises qui doivent bien évoluer et performer ; ce qui nécessite un diagnostic stratégique. Une étape devenue indispensable, voire incontournable pour accéder à la performance.
Le Brmn entend outiller les consultants afin qu’ils deviennent des coaches, capables d’être des ambassadeurs pour exporter la consultance nationale, l’expertise qu’ils auront acquise. Cela permettra d’accroître le nombre de bénéficiaires du programme, relève le directeur général du Brmn.
Dans le vif du sujet, Taoufick Chabaane développe "les approches de mise à niveau spécifiques aux très petites, petites et moyennes entreprises". Il estime que pour développer une offre compétitive et exportable, trois défis s’imposent : la productivité, la conformité et la connexion.
Par rapport à la productivité, il faut mettre l’accent sur la qualité, les coûts, l’innovation et les délais. S’agissant de la conformité, il importe de s’intéresser particulièrement aux normes, à la métrologie et à l’accréditation des laboratoires. En ce qui concerne la connexion, le formateur suggère de s’intéresser particulièrement au marketing, à la force de vente et aux consortiums Export.
Taoufick Chabaane s’est appesanti sur les réaménagements et nouveaux mécanismes de quick-diagnostics qui se rapportent aux cas de la Tunisie, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Ce qui lui a permis de déboucher sur le contexte de l’industrie béninoise. Avec un tissu de petites entreprises insuffisamment formalisées. A ce titre, le consultant formateur rappelle que selon le Recensement général des entreprises (Insae 2010), ce tissu est composé de 436 entreprises en majorité micro et petites : 222 entreprises avec 0 employé. La moyenne étant de 20 employés par entreprise. Il faut préciser que l’emploi occasionnel représente 43% du total des employés sur la base du recensement en question et que plus des ¾ des unités industrielles sont dans l’informel. Moins d’un quart des parcelles d’installation d’usines possèdent un titre foncier.
Les quick-diagnostics, l’identification des besoins et le coaching requièrent l’accomplissement de formalités et l’acceptation de collaboration par le responsable de l’entreprise soucieuse de croissance.
Le guide de quick-diagnostic proposé par le formateur consultant appelle l’entreprise à fournir des informations portant, entre autres, sur les renseignements d’ordre général, la documentation la concernant, des éléments sur les volets commercial, technique, production et logistique et la motivation du chef d’entreprise à adhérer au Prcpc.

Critères d’éligibilité et de sélection des entreprises bénéficiaires

La mise à niveau n’est pas envisageable si l’entreprise souffre d’un grave déséquilibre financier ou d’une grosse baisse de charges (absence de marché local demandeur et de commandes-export). Elle n’est pas envisageable en l’absence d’une motivation suffisante du chef d’entreprise : une motivation réduite à l’attente d’un "don" ne peut permettre d’engager des changements profonds et quelques fois difficiles au sein de l’entreprise.
Le transfert de compétences n’est possible que si l’entreprise dispose des ressources humaines spécifiques aux actions à engager : le chef d’entreprise ne peut, à lui seul, s’approprier et mettre en œuvre les changements à introduire et à prendre en main.
L’approche de mise à niveau par grappes d’entreprises suppose que les chefs d’entreprises n’aient pas d’objection quant à un travail collaboratif fût-il réduit à des formations interentreprises et à des échanges basiques d’informations et d’expériences.