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Echanges avec les dignitaires endogènes: Renforcer la protection des enfants dans les couvents de l’Ouémé

Société
Les droits des enfants seront désormais mieux respectés dans les couvents de l’Ouémé Les droits des enfants seront désormais mieux respectés dans les couvents de l’Ouémé

Des échanges ont été menés, mardi 17 juin dernier, entre Amnesty international et les dignitaires des religions endogènes des communes de l’Ouémé notamment Porto-Novo, Adjarra, Avrankou, Dangbo et Bonou pour rechercher des solutions concrètes, durables et adaptées aux réalités locales. Ceci en vue de renforcer la protection des enfants en initiation dans les couvents du département.

 

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 20 juin 2025 à 09h20 Durée 3 min.
#religions endogènes

Amnesty international recherche avec les dignitaires des religions endogènes de l’Ouémé notamment ceux de Porto-Novo, Adjarra, Avrankou, Dangbo et Bonou les voies et moyens devant permettre de concilier pratiques religieuses dans les couvents et protection des enfants.

L’organisation a échangé avec ces acteurs à Porto-Novo à travers plusieurs communications.

Pour le coordonnateur Education aux droits humains de Amnesty international, Eric-Orion Biao, cette rencontre d’échanges s’inscrit dans la dynamique de la Journée de l’Enfant africain célébrée, le 16 juin de chaque année en Afrique. Il reconnait l’importance des pratiques religieuses traditionnelles si chères aux identités culturelles du Bénin. Mais certaines pratiques notamment celles liées à l’initiation des enfants dans les couvents peuvent porter atteinte à leur bien-être et à l’exercice de leurs droits fondamentaux. Des cas d’enlèvements d’enfants à des fins d’initiation continuent d’être rapportés, a souligné le coordonnateur de Edh Ai, se fondant sur des témoignages recueillis en 2023 dans les communes de Porto-Novo ; Adjarra, Avrankou, Bonou et Adjohoun. Pire, la durée de l’initiation des enfants varie de six mois à trois ans dans les couvents où règnent des conditions d’hygiène précaires. Durant cette période, les enfants n’ont pas généralement accès aux soins de santé et sont privés d’éducation et de loisirs, pourtant essentiels à leur développement. Face à ce tableau préoccupant, les groupes locaux d’Amnesty international ont engagé, depuis 2024, des activités de sensibilisation et d’éducation aux droits de l’enfant ainsi que des formations à l’endroit des relais communautaires dans les communes concernées.

La directrice départementale en charge des Affaires sociales, Solange Odjo, pour sa part, a relevé que la protection des enfants s’améliore dans les couvents au Bénin avec les efforts du gouvernement, ces dernières années. Mais des déviances continuent de s’observer dans l’Ouémé où des cas de viols et des mariages précoces sont encore monnaie courante dans plusieurs communes. Pour cela, Solange Odjo salue l’initiative de cette session d’échanges qui va contribuer à faire bouger encore les lignes sur le terrain. 

Ambroise Dansou, représentant du préfet de l’Ouémé, qui a ouvert les assises, a abondé dans le même sens pour rassurer que l’objectif de cet atelier n’est pas de remettre en question les traditions, mais plutôt de trouver ensemble les voies et moyens pour renforcer la protection des enfants durant leur période d’initiation. Il s’agit de s’assurer que les conditions dans lesquelles se déroulent les rites des religions endogènes sont toujours propices au développement physique, mental, spirituel, moral et social des enfants, a-t-il précisé.