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Journée internationale de sensibilisation sur les overdoses: Les risques liés à la drogue en ligne de mire

Société
Les participants à la séance de sensibilisation  aux côtés des organisateurs Les participants à la séance de sensibilisation aux côtés des organisateurs

A l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux overdoses, l'Ong Orientation neutre santé (Bornes) a convié différents acteurs à une séance de sensibilisation qui s’est tenue, vendredi 13 septembre à Cotonou.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 18 sept. 2024 à 07h11 Durée 4 min.
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L'Ong Orientation neutre santé (Bornes) est sérieusement engagée dans la réduction des risques liés à la consommation de substances psychoactives. C’est dans ce cadre qu’elle a invité les différents acteurs pour une action concertée contre le mal. Cet événement a permis de mettre en lumière un sujet souvent négligé au Bénin: la gestion des overdoses et la prise en charge des personnes consommatrices de drogues.

A l’occasion, Rodrigue Agossou, président de l'Ong Bornes, a rappelé les défis que rencontrent les consommateurs de drogues au quotidien et la nécessité d'agir rapidement pour sauver des vies. « Il est urgent que les personnes consommatrices de drogues puissent accéder à des services de réduction des risques. Chaque jour, des vies sont perdues à cause des overdoses évitables, faute de sensibilisation et de soins adaptés », a-t-il lancé. Dans ce sens, un projet de portée régionale pour la réduction des risques est en marche. Intitulé Projet de réduction des risques auprès des associations communautaires d'Afrique de l'Ouest francophone, il est mis en œuvre avec le consortium d’Ong Coalition plus et Médecins du monde. L’objectif principal de ce projet, selon Rodrigue Agossou, est d’offrir à ces personnes, des services de soins appropriés pour réduire les risques liés à l’usage de drogues, mais aussi pour lutter efficacement contre le Vih et la tuberculose. Parmi ses objectifs spécifiques, le projet cherche également à renforcer les capacités des organisations de la société civile (Osc) pour mieux prendre en charge ces cibles. La sensibilisation et la formation des acteurs locaux sont essentielles pour garantir une prise en charge durable. L’un des points clés de cet atelier a également été de discuter des moyens à mettre en œuvre pour faire évoluer les politiques publiques en matière de gestion des consommateurs de drogues. Selon Rodrigue Agossou, le plaidoyer est un outil crucial pour pousser à une révision des lois et des pratiques qui stigmatisent ces cibles. «Nos politiques nationales doivent s’adapter pour permettre aux consommateurs de drogues d’être considérés comme des citoyens à part entière. Nous avons besoin de réformes qui respectent leurs droits humains et facilitent leur accès aux soins», a-t-il déclaré. 

Urgence sanitaire 

L’atelier a aussi été l’occasion de revenir sur les dégâts alarmants liés aux overdoses avec une communication animée par le professeur Magloire Gansou, directeur du Centre hospitalier et universitaire psychiatrique de Cotonou. Bien que largement sous-estimé, le phénomène constitue une urgence sanitaire pour le Bénin. Le professeur Magloire Gansou a mis en lumière la réalité dramatique de la consommation de drogues et des overdoses. « Les overdoses sont un fléau silencieux dans notre pays. Il est impératif de briser le tabou et de fournir des réponses concrètes pour éviter ces tragédies. Chaque vie compte », a-t-il martelé. Pour cela, Bornes prône la mise en place de programmes de réduction des risques, qui incluent la distribution de kits d’injection sécurisés et l’accès à des traitements de substitution pour les personnes dépendantes des drogues. L’objectif est de réduire les risques d’infection notamment au Vih, à l’hépatite et à la tuberculose, tout en assurant une meilleure prévention des overdoses. L’Ong Bornes appelle dans ce sens à une action concertée pour l’atteinte des objectifs.

Un appel qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisqu’en réponse, docteur Magloire Martin, au nom du secrétariat exécutif du Conseil national de lutte contre le Vih-Sida, la tuberculose et les épidémies (Cnls-Tp), se dit prêt à accompagner le projet. « Nous devons agir de façon multidimensionnelle. La sensibilisation est un levier puissant pour prévenir ces drames, mais elle ne peut être notre seul outil. Il nous faut des actions concrètes combinées à la prévention, la réduction des risques, l’accès aux soins et un soutien psychologique et social aux victimes ainsi qu’à leurs proches », a-t-il souligné