La Nation Bénin...
A
l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux overdoses, l'Ong
Orientation neutre santé (Bornes) a convié différents acteurs à une séance de
sensibilisation qui s’est tenue, vendredi 13 septembre à Cotonou.
L'Ong
Orientation neutre santé (Bornes) est sérieusement engagée dans la réduction
des risques liés à la consommation de substances psychoactives. C’est dans ce
cadre qu’elle a invité les différents acteurs pour une action concertée contre
le mal. Cet événement a permis de mettre en lumière un sujet souvent négligé au
Bénin: la gestion des overdoses et la prise en charge des personnes
consommatrices de drogues.
A
l’occasion, Rodrigue Agossou, président de l'Ong Bornes, a rappelé les défis
que rencontrent les consommateurs de drogues au quotidien et la nécessité
d'agir rapidement pour sauver des vies. « Il est urgent que les personnes
consommatrices de drogues puissent accéder à des services de réduction des
risques. Chaque jour, des vies sont perdues à cause des overdoses évitables,
faute de sensibilisation et de soins adaptés », a-t-il lancé. Dans ce sens, un
projet de portée régionale pour la réduction des risques est en marche.
Intitulé Projet de réduction des risques auprès des associations communautaires
d'Afrique de l'Ouest francophone, il est mis en œuvre avec le consortium d’Ong
Coalition plus et Médecins du monde. L’objectif principal de ce projet, selon
Rodrigue Agossou, est d’offrir à ces personnes, des services de soins
appropriés pour réduire les risques liés à l’usage de drogues, mais aussi pour
lutter efficacement contre le Vih et la tuberculose. Parmi ses objectifs
spécifiques, le projet cherche également à renforcer les capacités des
organisations de la société civile (Osc) pour mieux prendre en charge ces
cibles. La sensibilisation et la formation des acteurs locaux sont essentielles
pour garantir une prise en charge durable. L’un des points clés de cet atelier
a également été de discuter des moyens à mettre en œuvre pour faire évoluer les
politiques publiques en matière de gestion des consommateurs de drogues. Selon
Rodrigue Agossou, le plaidoyer est un outil crucial pour pousser à une révision
des lois et des pratiques qui stigmatisent ces cibles. «Nos politiques
nationales doivent s’adapter pour permettre aux consommateurs de drogues d’être
considérés comme des citoyens à part entière. Nous avons besoin de réformes qui
respectent leurs droits humains et facilitent leur accès aux soins», a-t-il
déclaré.
L’atelier
a aussi été l’occasion de revenir sur les dégâts alarmants liés aux overdoses
avec une communication animée par le professeur Magloire Gansou, directeur du
Centre hospitalier et universitaire psychiatrique de Cotonou. Bien que
largement sous-estimé, le phénomène constitue une urgence sanitaire pour le
Bénin. Le professeur Magloire Gansou a mis en lumière la réalité dramatique de
la consommation de drogues et des overdoses. « Les overdoses sont un fléau
silencieux dans notre pays. Il est impératif de briser le tabou et de fournir
des réponses concrètes pour éviter ces tragédies. Chaque vie compte », a-t-il
martelé. Pour cela, Bornes prône la mise en place de programmes de réduction
des risques, qui incluent la distribution de kits d’injection sécurisés et
l’accès à des traitements de substitution pour les personnes dépendantes des
drogues. L’objectif est de réduire les risques d’infection notamment au Vih, à
l’hépatite et à la tuberculose, tout en assurant une meilleure prévention des
overdoses. L’Ong Bornes appelle dans ce sens à une action concertée pour
l’atteinte des objectifs.
Un
appel qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisqu’en réponse, docteur
Magloire Martin, au nom du secrétariat exécutif du Conseil national de lutte
contre le Vih-Sida, la tuberculose et les épidémies (Cnls-Tp), se dit prêt à
accompagner le projet. « Nous devons agir de façon multidimensionnelle. La
sensibilisation est un levier puissant pour prévenir ces drames, mais elle ne
peut être notre seul outil. Il nous faut des actions concrètes combinées à la
prévention, la réduction des risques, l’accès aux soins et un soutien
psychologique et social aux victimes ainsi qu’à leurs proches », a-t-il
souligné