La Nation Bénin...

Lancement de l’ouvrage Marie-Claire: Véronique Tognifodé sensibilise contre la dépigmentation

Société
Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance

A l’occasion du lancement de l’ouvrage Marie-Claire de l’écrivain Habib Dakpogan, un recueil de nouvelles, Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, a sensibilisé l'assistance composée en majorité de jeunes filles et femmes, sur les méfaits de la dépigmentation. C’était samedi 23 mars dernier à Cotonou.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 28 mars 2024 à 08h53 Durée 4 min.
#Lancement de l’ouvrage Marie-Claire #Véronique Tognifodé

« Je salue le courage de l’écrivain Habib Dakpogan qui, en rédigeant l’ouvrage Marie-Claire, ose ainsi porter sa plume dans la plaie béante que constitue dans la société, le phénomène de la dépigmentation», a indiqué Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, à la séance de sensibilisation contre la dépigmentation dans le cadre du lancement de l’ouvrage Marie-Claire de l’écrivain Habib Dakpogan. « Je suis médecin et au nombre des ravages que je vois et que j’ai pu voir au cours de mes années d’exercice, ceci est un sujet qu’il faut avoir l’audace d’attaquer », a-t-elle ajouté. Pour la ministre Véronique Tognifodé, la dépigmentation est un problème identitaire. Et l’ouvrage de Habib Dakpogan, à travers l’histoire de la jeune femme dénommée Marie-Claire, dans un contexte de concurrence amoureuse, n’a trouvé autre moyen de se faire valoir que de se dépigmenter le visage, vient un peu comme pour crever l’abcès. Il urge selon la ministre de conscientiser les femmes, les filles et même les hommes sur les méfaits de la dépigmentation, sur les risques sanitaires auxquels ils peuvent être confrontés, et en cela l’œuvre de l’écrivain est noble.

« Marie-Claire est une belle éclaircie sur le chemin de nos réflexions. Car, quelle est cette pression sociale si forte pour qu’on change de peau ? Quel est le critère de beauté qui exige que l’on soit nécessairement de teint clair ? La découverte de soi, la conscience de ce que chacun de nous est une personne unique, exclusive, et qu’il n’y a de duplicata nulle part, ni de personnes dont les empreintes digitales sont uniques et dont la destinée est également unique ; nous mettent à l’abri de toutes formes de dépigmentation », a renchéri Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l’Institut national de la femme. Elle poursuit: «J’accueille avec beaucoup de joie cet ouvrage, espérant que c’est une semence dans le cœur, dans la tête, dans l’âme, dans l’esprit de nos filles, de nos femmes mais aussi des hommes qui sont aujourd’hui aussi gagnés par la dépigmentation. Restons nous-mêmes. La meilleure version de nous, c’est nous-mêmes, tel que nous sommes, à l’état pur, à l’état nature ». 

Dr Bérénice Degboe, maître de conférences, agrégée en dermatologie vénérologie, explique que la dépigmentation fait perdre à la peau son immunité, parce que les cellules qui la défendent sont détruites par les produits artificiels.  Dr Bérénice Degboe révèle que la peau noire est la peau la plus avantageuse. « Elle est mieux protégée du soleil, et n’a pas beaucoup de risques de cancer de la peau. L’autre avantage avec la peau noire, ce sont les interactions avec les cellules qui composent la deuxième couche de la peau. Ces mélanocytes font que la peau noire vieillit moins vite, parce qu’elle est moins concernée par le vieillissement qui est induit par le soleil », a-t-elle ajouté, faisant savoir qu’en plus du vieillissement induit par le temps, il y a une grande part de vieillissement induit par le soleil. Et avec cette protection par les pigments noirs, la peau noire vieillit moins vite.