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Mutation « corrective » des responsables syndicaux du Borgou-Alibori: Les enseignants réaffectés jubilent

Société
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 09 janv. 2015 à 09h07

Bonne nouvelle pour les enseignants responsables syndicaux du Borgou-Alibori victimes de «mutation arbitraire» et leurs familles respectives ! Ils seraient réaffectés dans la zone de départ pour l’exercice de leurs fonctions et peuvent faire ouf !

Affectés loin du Borgou-Alibori depuis le début du mois d’octobre dernier, après avoir été identifiés comme meneurs des mouvements de débrayage de l’année écoulée, les huit enseignants, responsables syndicaux ont tous été ramenés dans leur département d’origine. Certes, ils doivent changer d’établissements, mais le porte-parole du Front d’action syndicale des trois ordres d’enseignement dans le Borgou-Alibori, Maurice Fadégnon, se réjouit de cette nouvelle mutation. Il dit sa satisfaction morale par rapport à cette décision, tout en saluant «l’esprit d’ouverture et de clairvoyance» dont ont fait montre les autorités, notamment le ministre en charge de l’Enseignement secondaire. «La situation devait nous entraîner dans une sérieuse perturbation des activités académiques. Heureusement la sagesse de Salomon a primé sur tout et nous sommes rétablis dans nos droits, malgré le fait que chacun de nous ait connu une mutation à l’interne», laisse entendre Maurice Fadégnon. Lui et ses pairs n’entendent pas relâcher la lutte syndicale visant l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants, mais soulignent que le credo est de se mettre résolument au travail pour faire en sorte que les départements du Borgou-Alibori ne tiennent plus la lanterne rouge aux différents examens comme ce fut le cas l’année dernière.
Exerçant à Parakou et environs pour la plupart, les secrétaires généraux départementaux des syndicats d’enseignement dénonçaient «une mutation punitive, un règlement de comptes», en représailles aux grèves perlées particulièrement suivies dans les deux départements l’année dernière et qui auraient occasionné des résultats catastrophiques. Leur affectation n’avait pas pris par le conseil consultatif chargé de la mutation des enseignants comme d’habitude. Et certains avaient refusé de rejoindre leur nouveau poste mais continuaient à percevoir régulièrement leur salaire. Un comité avait été mis sur pied pour étudier le cas des secrétaires généraux concernés au niveau départemental. Finalement l’arrêté correctif consacrant la nouvelle mutation desdits enseignants « arbitrairement » affectés serait sorti mercredi dernier et les concernés sont soulagés. Comme quoi, seule la lutte paie.