La Nation Bénin...
Une présumée trafiquante d’enfant tombée dans les mailles de la police a été présentée à la presse hier lundi 2 mars, au Commissariat central de Parakou. La victime, une élève de 13 ans en classe de 5è et négociée à 120 millions F CFA, vient d’être sauvée de justesse de la maltraitance.
La supposée trafiquante d’enfant s’apprêtait à livrer une fillette de 13 ans pour la somme de 120 millions F CFA, quand la police lui a mis le grappin dessus en fin de semaine dernière à Boko dans la commune de N’dali. Mère de quatre enfants et enceinte d’un cinquième, cette jeune dame de 32 ans est originaire de la commune de Bassila et vit à cheval entre Gamia dans la commune de Bembèrèkè et Kayama au Nigeria.
« Le 24 février dernier, la police a reçu l’information selon laquelle une dame marabout serait à la recherche de client pour vendre sa nièce. J’ai instruit le commissaire de Zongo afin qu’une stratégie appropriée soit mise en place pour la prendre la main dans le sac », indique Saliou Koda, commissaire central de la ville de Parakou. « Le marché a été conclu dans un premier temps à 150 millions F CFA, et de négociation en négociation, le prix de 120 millions F CFA a été retenu de commun accord.
C’est alors que dans la nuit du jeudi au vendredi dernier, très tard, rendez-vous a été pris à Boko dans la cour de l’école primaire, en milieu neutre. Elle s’est présentée effectivement avec l’enfant et ses colis », raconte Saliou Koda. En lieu et place du potentiel acquéreur de l’enfant, la «vendeuse» supposée se retrouve nez à nez avec les policiers qui lui mettent les menottes aux poignets.
La mise en cause ne serait apparemment pas à son premier coup.
«Elle nous déclare que c’est son premier forfait mais elle a laissé entendre qu’il y avait deux autres enfants à Bassila et trois autres au Nigeria qu’elle pouvait faire venir si la première transaction venait à réussir», confie le commissaire de Zongo, Mohamed Lafia Séro, qui a conduit l’opération ayant abouti à son arrestation. «L’enfant est la fille à son grand-frère domicilié au Nigeria. Il semble que le grand-frère (le père de l’enfant) était venu, attendait que la transaction réussisse pour prendre les sous et repartir. Mais quand il a appris que sa sœur a été arrêtée, il a pris la clé des champs en rentrant au Nigeria », poursuit-il.
Polyglotte, la présumée trafiquante d’enfant comprend une dizaine de langues. «Tout porte à croire que c’est une dame qui a beaucoup sillonné la sous-région», en déduit Mohamed Lafia Séro. Elle devrait être présentée hier au procureur de la République près le Tribunal de première instance de première classe de Parakou qui était déjà avisé des faits.
Quant à la fillette innocente qui eut ainsi la vie sauve grâce à la police, cette élève en classe de 5è vient d’échapper certainement à une vie de domestique ou de mariage forcé ou d’esclave sexuelle ou encore de victime de trafic d’organes humains.