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Organisation des cours de vacances: Remettre les pendules à l’heure dans le rang des apprenants et enseignants

Société
Par   Maryse ASSOGBADJO, le 10 août 2015 à 22h12

A défaut de consacrer toutes les vacances à la seule récupération physique, certaines écoles en profitent pour aider les élèves à renforcer leurs capacités. Les cours de vacances organisés à cet effet, sont bénéfiques aussi bien aux élèves qu’aux enseignants. Dans les établissements privés comme publics, la rigueur est bien de mise cette année dans l’organisation de ces séances de remise à niveau. C’est le constat fait hier, lundi 10 août, sur le terrain.

Les vacances constituent une période de repos par excellence et de distraction tous azimuts pour les écoliers et élèves. Mais…, pas pour tous ! Ces moments ne sont pas seulement réservés aux activités ludiques ou à la détente. Hier, lundi 10 août, à 9h50 mn. L’atmosphère qui régnait au collège catholique Père Aupiais pouvait bien renseigner à ce sujet. Tout porte à croire que nous étions dans une période d’examen ou de démarrage effectif de la rentrée des classes. Dans les salles de cours, ce sont des séances de remise à niveau qui sont organisées afin de remettre les pendules à l’heure dans le rang des élèves et éducateurs en attendant la rentrée proprement dite. Pour les enseignants, les cours de vacances revêtent un intérêt particulier pour les participants. Ils permettent de faire le point de l’année écoulée afin de mieux préparer l’année suivante.

«Même si l’on considère que les vacances sont destinées à la récupération physique et intellectuelle, il faut également penser qu’elles constituent le moment pour les élèves et leurs enseignants, de revisiter les notions acquises et/ou enseignées au cours de l’année scolaire et d’essayer de voir les réglages nécessaires à opérer avant la reprise prochaine des cours », explique Bruno Ahossi, conseiller pédagogique. Selon lui, la tête est comme le corps. Si on la laisse totalement, la reprise risque d’être difficile. «Même pendant la détente, l’esprit doit être fortifié pour permettre une bonne reprise des cours», insiste-t-il pour justifier la nécessité desdites séances.
Emmanuel Gnanvéamè et son collègue Ibrahim Chabi Sika, associés à cette activité pédagogique au collège catholique Père Aupiais, sont également convaincus de l’importance des cours de vacances pour tous. «Les vacances couvrent une période assez longue pour les apprenants. Pendant ce temps, ils s’amusent beaucoup et ont le temps d’oublier certaines notions avant la reprise des classes. Il faut donc une séance de remise à niveau et un minimum de temps de préparation aux différents examens», argumentent-ils. Ils soulignent que pour les élèves qui participent avec assiduité aux cours de vacances, cela influence positivement les premières moyennes à la rentrée scolaire. Aussi, ces séances leur permettent-ils d’actualiser les connaissances en tant qu’enseignants, affirment-ils.

Même rigueur

Au collège d’enseignement général de Gbégamey, le dispositif mis en place rassure également de la rigueur qui caractérise l’opération. On note une disponibilité dans le rang des enseignants.
«Nous faisons un rappel des situations d’apprentissage des années antérieures avant de démarrer les cours proprement dits», a indiqué Firmin Bessanh, enseignant dans ledit collège.
Ici, comme au collège catholique Père Aupiais, l’absentéisme et le désordre n’ont pas droit de cité. Qu’il s’agisse des écoles privées comme publiques, chaque établissement a mis en place ses stratégies pour dissuader les apprenants contre les retards et les absences, en vue de la réussite de l’opération.
Pour leur part, les élèves aussi savent les raisons de leur présence en ces lieux. Lionnella Houngbédji est élève en classe de 4è. Comme ses camarades, elle suivait avec beaucoup d’attention le cours d’anglais dans la matinée d’hier, lundi 10 août.
Cette réaction est également notée chez Abdoul Arouna, élève en classe de 3è. «Je participe aux cours de vacances pour avoir une longueur d’avance sur mes camarades qui en sont privés». Ce dernier précise surtout qu’il a beaucoup à gagner de ces séances, car n’ayant pas obtenu une bonne moyenne pour passer de la classe de 4è en 3è.
A en croire le professeur Emmanuel Gnanvéamè, «l’élève qui ne participe pas aux cours de vacances perd l’adaptation rapide aux programmes qui seront enseignés dans les premières semaines de reprise des cours».
Mieux, ce sont des professeurs doués d’une expérience avérée qui assurent l’encadrement des élèves, rassure-t-il. «Pour le sérieux qui caractérise notre collège, nous devons aussi faire appel à des enseignants sérieux pour animer ces séances. Aucun professeur ne dispense les cours ici, s’il n’est de notre établissement», a-t-il précisé.
Bien que se déroulant sur une période relativement courte, l’opération est également sanctionnée par deux évaluations avec l’obtention d’un bulletin de note mentionnant le niveau d’assimilation de l’élève aux parents, a-t-il poursuivi.
Quant à la question de savoir si ces séances de renforcement de capacités ont des répercussions sur la santé des participants, Ibrahim Chabi Sika souligne que la période de ce séjour académique n’est pas choisie au hasard. «Les enfants disposent d’un mois de repos avant et après les cours de vacances», justifie-t-il, ajoutant que les séances de remise à niveau ne durent que quatre semaines au maximum.
De plus, nuance-t-il, les matières enseignées sont également sélectionnées selon les séries pour favoriser une bonne assimilation dans le rang des apprenants.

Aucun intérêt pécuniaire pour les enseignants

Loin de permettre aux enseignants de se faire un peu de sous, les cours de vacances n’ont d’autres buts que de renforcer le niveau des élèves. «Notre objectif principal est d’aider les élèves à se mettre aux pas pour donner de meilleurs résultats à la rentrée prochaine», indique Firmin Bessanh. S’il faut consacrer toutes les vacances à la récupération, nous risquons de reprendre la rentrée, la tête vide, argumente-t-il. Il souligne par ailleurs, que l’essentiel pour un parent n’est pas forcément de faire participer les enfants à ces séances académiques. Le plus important pour chaque éducateur, selon lui, est de les orienter pour qu’ils s’adonnent à des activités saines, même si ce dernier reste à la maison, afin de renforcer leur niveau intellectuel.
Quant aux personnes qui estiment que ces séances sont uniquement motivées par des intérêts pécuniaires, Ibrahim Chabi répond quant à lui que les frais de participation ne peuvent aucunement couvrir tous les besoins des enseignants.