La Nation Bénin...
La décision de procéder à l’ouverture provisoire du pont de Fifadji à la circulation est effective depuis vendredi 3 juillet dernier, après que l’Agence d’exécution des travaux urbains (AGETUR) l’ait annoncée au cours de la visite que le président de la République, Boni Yayi y a effectuée sur le chantier, 48 heures plus tôt. Pour la circonstance, le Premier ministre, Lionel Zinsou, avait à ses côtés le maire de la ville de Cotonou, le président Nicéphore Soglo et la nouvelle représentante résidente de la Banque mondiale au Bénin, Katrina M. Sharkey.
En marge de la mission de supervision que la Banque mondiale a effectuée sur le chantier, il a été décidé d’ouvrir provisoirement le pont de Fifadji à la circulation des populations. Cette mesure, comme le Premier ministre, Lionel Zinsou et la nouvelle représentante résidente de la Banque mondiale qui a pris fonction au Bénin mercredi 1er juillet dernier, Katrina M. Sharkey, l’ont fait constater, permettra de désengorger la circulation dans la ville de Cotonou aux heures de pointe. Elle constitue, selon eux, une contribution à l’amélioration de la vie quotidienne des habitants de ladite ville.
Faisant la genèse de l’ouvrage en construction, le directeur général adjoint de l’AGETUR, Marcellin Bocovè, a reconnu tout comme le maire Nicéphore Soglo que le pont de Fifadji a une histoire. En 1991, il n’y avait qu’un canal et il fallait passer d’une rive à l’autre en pirogue. L’affluence était tellement forte que la Banque mondiale à cette époque, explique-t-il, avait accepté de financer à hauteur de 91 millions F CFA, un petit ouvrage qui permettait seulement la traversée à pieds. Ce n’est que plus tard que la digue de Fifadji sera construite. Son niveau sera relevé en 2003, mais les inondations de 2010 qui étaient exceptionnelles ont démontré ses limites. Ce qui, précisera Marcellin Bocovè, a amené l’institution de Bretton Woods à financer cet ouvrage en construction.
En effet, c’est pour lui permettre de faire face aux affres des inondations en 2010 que la Banque mondiale, a rappelé sa nouvelle représentante résidente, a accordé au Bénin un financement total de 96 millions de dollars US au Bénin afin de mettre en œuvre le Projet d’urgence de gestion environnementale en milieu urbain (PUGEMU). L’objectif du projet, a-t-elle insisté, vise à améliorer les infrastructures et atténuer les impacts négatifs sur l’environnement résultant des inondations dans les villes du Grand Nokoué, Cotonou, Porto-Novo, Sèmè-Podji, Abomey-Calavi et Ouidah. Il s’agit aussi d’accroître les capacités du Bénin à faire face aux inondations futures. Et ce grâce à 5 composantes qui prennent entre autres en compte l’amélioration et la réhabilitation du système de drainage, la gestion des déchets solides ménagers, l’appui à la gestion des eaux usées, puis à la prévention et à la gestion des inondations et catastrophes. La première composante concerne les travaux de construction de collecteurs d’assainissement pluvial et dudit pont.
Ce pont dont l’inauguration est prévue en novembre prochain, aussitôt après la fin des travaux confortatifs liés à la réalisation de ses deux voies latérales sous forme de chaussées de contournement, puis l’aménagement de l’espace vert, répond donc au souci d’assurer une continuité du trafic en toute saison sur cet axe qui est souvent coupé à cet endroit de Fifadji, lorsque les eaux de la crue remontent dans le bassin P de la ville de Cotonou. Ainsi, plus de 70 000 résidents de cette zone inondable de Cotonou sont directement bénéficiaires de la construction de ce pont qui, outre la fluidité de la circulation des populations, facilitera aussi le drainage des eaux qui jadis inondaient les maisons et les rues.