La Nation Bénin...

Parcours atypique de Coline-Lee Toumsone-Venite: De jeunes femmes artistes séduites

Société
Coline-Lee Toumsone-Venite au milieu des jeunes femmes artistes Coline-Lee Toumsone-Venite au milieu des jeunes femmes artistes

Se mirer à la source de l’artistique et de la production. Coline-Lee Toumsone-Venite, la quarantaine, ingénieure culturelle, chargée de mission Arts et Culture à la présidence, a communiqué sa passion, partagé son savoir-faire et livré quelques clés de réussite à de jeunes femmes engagées dans le secteur des arts, à travers le projet Zognidi à Ouèdo.  

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 19 févr. 2024 à 01h40 Durée 3 min.
#Parcours atypique de Coline-Lee Toumsone-Venite #De jeunes femmes artistes séduites

« Je suis née à ce moment particulier où s’opérait une explosion artistique et culturelle à la Martinique, à travers une volonté, une politique culturelle inédite, portée par cet artiste, ce poète et homme politique qui était Aimé Césaire». Coline-Lee Toumsone-Venite, chargée de mission Arts et Culture à la présidence de la République, était à cœur ouvert avec une vingtaine de jeunes femmes engagées dans les domaines du management culturel, de la mise en scène, de la scénographie et de la critique d’art, à travers le projet Zognidi du Tout Gran théatr Djogbé. A partir de son vécu, de son histoire, la Martinico-Guadeloupéenne, ancienne directrice de l’Institut français de Cotonou, a entretenu la jeune génération sur le thème: « Femmes artistes, entre transcendance et résistance». Née à Fort de France, elle s’est nourrie petite fille déjà, de la présence d’artistes, de comédiens, de metteurs en scène, de musiciens, de festivals de jazz, de la guitare, du théâtre, de résidence d’artiste. « Ce contexte culturel, extrêmement fertile, qui a véritablement ensemencé chez moi, ce désir et cette volonté de ne pas être artiste mais de me mettre au service de l’artistique, et du culturel avec surtout le sentiment que j’appartenais à un peuple aux multiples langues, aux appartenances géographiques multiples », confie celle qui à 26 ans, est devenue première directrice de festival à Paris, dans le cadre de ses études de troisième cycle en coopération artistique internationale, où elle devrait soumettre un projet d’action culturelle. Ainsi, partant de ses études en histoire, en histoire de l’art, en ingénierie culturelle, la jeune passionnée se retrouva confrontée aux réalités du terrain. « Il y a toute l’approche théorique sur les bancs de l’université ou de l’école, mais une fois sur le terrain au contact des opérateurs, des artistes, des prestataires et même des services administratifs, l’on apprend. On apprend de ses erreurs, le plus efficacement, le plus rapidement en matière technique, sur les notions juridiques, budgétaires, financières, parce que dans nos métiers, il faut être parfaitement pluridisciplinaire», recommande Coline-Lee Toumsone-Venite qui quitta sa Caraïbe natale en 2020, à 40 ans, pour prendre la direction de l’Institut français du Bénin.

Le souffle artistique

Elle dirigea l’Institut un an durant, avec un intérêt appuyé pour la création béninoise, dans les arts visuels, dans l’art contemporain, le théâtre, la musique, la danse. « J’ai découvert un pays, petit et puissant, une puissance culturelle. Vous êtes à part. Vous êtes dans un pays qui est un condensé de génie, de talents », témoigne celle qui est devenue chargée de mission Arts et Culture à la présidence de la République, aux côtés de Patrice Talon. De son passage à la télévision publique en Martinique, à la direction d’un monument historique, monastique, esclavagiste du 17e siècle toujours à la Martinique, Coline-Lee Toumsone-Venite a tout partagé avec ses jeunes sœurs, qu’elle va inviter au travail, à la persévérance, à ne pas céder au découragement et surtout à avoir pour modèle des femmes leaders. Conseils qu’elle tient de sa génitrice dont elle parle toujours avec beaucoup d’émotion. « On doit être à la fois dans le technique et l’artistique en permanence pour permettre que l’idée se transforme en projet, et que le projet se transforme en réalisation. C’est ainsi qu’on se retrouve gestionnaire de projet. Il faut avoir plusieurs approches, être à la croisée de plusieurs critères, tout en étant toujours et systématiquement porté par le souffle artistique », a-t-elle insisté. Les participantes à ces échanges en sont sorties aguerries. « Je suis sortie très enrichie de ces échanges parce qu’elle a partagé avec nous ses expériences personnelles. Cela me montre que je n’ai pas eu tort d’avoir choisi la chose culturelle, en particulier la mise en scène, parce qu’il y a des femmes qui ont emprunté ce chemin avant moi, et qui sont arrivées à un niveau qu’on peut envier», a indiqué Hosana Bekou, lauréate du projet Zognidi. Un sentiment partagé par Tatiana Gnansounou: « Elle est restée à l’écoute de tout le monde. Nous avons reçu assez de conseils. Ce fut de bons moments ». Il faut noter que le projet Zognidi est une couveuse de compétences pour renforcer les capacités managériales et techniques des femmes dans les domaines du management culturel, de la mise en scène, de la scénographie et de la critique d’art. Il est mis en œuvre par l’association culturelle Tout Gran théatr Djogbé.