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Première édition des « écoles d’été »: Aiser-Bénin fait le point des avancées en énergies renouvelables

Société
Le bilan de l' Aiser-Bénin dans le secteur des énergies renouvelables  reste assez reluisant, selon les responsables Le bilan de l' Aiser-Bénin dans le secteur des énergies renouvelables reste assez reluisant, selon les responsables

La première édition des écoles d’été de l’Association interprofessionnelle des spécialistes des énergies renouvelables (Aiser-Bénin) s’est tenue, mardi 30 juillet dernier à Cotonou. Elle a mobilisé acteurs privés et publics du secteur et s’est voulue un temps d’échanges sur les enjeux présents et futurs. Plus sereinement, ces acteurs se sont projetés et comptent oeuvrer à relever le défi de l’énergie pour tous.

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 05 août 2024 à 01h49 Durée 3 min.
#énergies renouvelables #Aiser-Bénin

Converger les expertises pour un avenir énergétique durable. L’ambition de l’Association interprofessionnelle des spécialistes des énergies renouvelables (Aiser-Bénin) à travers l’organisation de ses «Ecoles d’été » est assez précise. Léonide Michaël Sinsin, président de l’association, s’est félicité de la concrétisation de ce cadre d’échanges qui permet aux acteurs du secteur, mais aussi à toute autre structure et personne intéressée de comprendre les enjeux liés aux énergies renouvelables, ainsi que les perspectives qui s'en dégagent. Pour cette première édition, le ton était à l’état des lieux et au bilan. Pour l’exercice, tapis rouge a été dressé à la structure Aress. Du haut de ses douze ans d'intervention dans le secteur des énergies renouvelables avec une forte présence dans toutes les communes du pays, Aress dispose de données pertinentes sur la situation des énergies renouvelables. L'exposé présenté par son directeur des opérations, Josaphat Tonoudji, aux acteurs publics et privés intervenant dans le secteur et aux autres invités s’est voulu un bilan sommaire des activités menées par Aress depuis son avènement en 2012. Systèmes solaires, fourniture de solutions énergétiques, installation d'équipements énergétiques, suivi, maintenance et formation, audit énergétique et ingénierie, conseils, mini-réseaux, vente d’équipements certifiés…   « Nous avons servi de cobaye, mais il était important de mettre les données qui sont les nôtres à la disposition de tous les acteurs pour que nous voyions ensemble l’impact réel que nous avons eu dans le domaine». L’énergie conventionnelle ne pouvant encore être partout, celles renouvelables constituent la meilleure option.

Trois cas d’école basés sur des produits très consommés chez Aress ont permis de faire un état des lieux et de se projeter sur les prévisions à l’horizon 2026. «L’Aress n’est pas limitée dans ses œuvres et offres. Toute personne ou structure peut avoir la solution qui convient à ses besoins », soutient Josaphat Tonoudji. « Nous sommes dans une tendance de marche progressive, mais nous n’avons pas de limites. Nous avions démarré par le Solar home system aujourd’hui, nous en sommes déjà au mini-réseau. Nous voulons aller plus loin », projette-t-il. La première édition des écoles d’été, au-delà de la présentation de l’état des lieux, des données, chiffres et situation des énergies renouvelables, a surtout permis de poser certaines difficultés du secteur et de lancer les réflexions pour leur résolution. La plus en vue, c’est le financement du secteur.

 

Défis et perspectives

L’Aiser-Bénin, l’Aress et tous les autres acteurs du secteur constatent avec regret que le regard des banques sur leur activité est encore très faible. Les financements y sont très faibles sinon quasi inexistants. « Nous n’avons pas assez de banques qui viennent vers nous, alors que le secteur a besoin de financement... Il faut refinancer les produits », se plaint Josaphat Tonoudji. L’autre attente de l’association, « c’est que les institutions publiques, les partenaires et autres organisations comprennent que le domaine des énergies renouvelables est prometteur ». L’Aress revendique, au bout de ses douze mois d’activité, plus de deux cent mille ménages impactés. Mais cette couverture est encore faible, selon les participants à la rencontre. Il existe encore à travers le pays une grande proportion de personnes et familles en quête d’énergie mais pour qui le conventionnel ne peut grand-chose. D’ailleurs, « le conventionnel ne peut pas aller partout», soutiennent les responsables de l’Aress qui disent solliciter l’appui des partenaires pour aider les populations à accéder à l’énergie. Pour y arriver, elle compte sur sa très jeune et fortement féminisée équipe présente partout dans le pays.

La rencontre ne s’est pas contentée de mettre en lumière les défis dans le secteur. Le long débat qui a suivi la présentation du jour a permis aux acteurs publics et privés et autres intervenants dans le secteur de se projeter à court et moyen termes. Il y a lieu, dira Léonide Michaël Sinsin, président de l’Aiser, de converger les expertises pour un avenir énergétique durable et prospère pour le Bénin. Ces acteurs surfent aussi sur l’énergie éolienne comme une solution exploitable et se montrent par ailleurs très méfiants vis-à-vis des « solutions venues d’ailleurs» qui ne sont toujours pas aisées à dupliquer localement■