La Nation Bénin...
Sous le thème «Renforcement des capacités des structures de la santé et de la sécurité au travail et des compétences des acteurs», se sont déroulées, jeudi 30 avril dernier à Parakou, les manifestations entrant dans le cadre de la 19e édition de la Journée africaine de la prévention des risques professionnels. Sous l’égide de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), travailleurs, employeurs, inspecteurs de travail ont réfléchi sur les voies et moyens pour mieux prévenir les accidents de travail.
«Quatre mille huit cent soixante-et-quatre (4864) cas d’accidents du travail et de maladies professionnelles sont déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale au cours des cinq dernières années, dont cinq cas de maladies professionnelles et 52 décès au Bénin», selon le directeur général de la CNSS, Coovi Célestin Ahonon. Dans le monde, informe-t-il, les statistiques de l’Organisation internationale du travail (OIT) au 10e congrès mondial de la santé et sécurité au travail du 9 septembre 2011, rapportent que chaque jour 6300 décès sont imputables au travail et 850.000 cas d’accidents du travail se produisent sur les lieux de travail.
Au regard de ces chiffres qui confirment le manque de renforcement des capacités des comités de sécurité et de santé au travail dans la plupart des entreprises, la situation demeure préoccupante malgré les efforts déployés par les Etats pour assurer la protection des travailleurs contre les risques auxquels ils sont exposés en raison de leurs conditions de travail, estime la directrice adjointe de cabinet du ministre en charge du Travail, Isbath Djaboutouboutou. La représentante du ministre dit apprécier à sa juste valeur le choix du thème retenu pour la célébration de la 19e Journée africaine de la prévention des risques professionnels : « Renforcement des capacités des structures de la santé et de la sécurité au travail et des compétences des acteurs».
Une conférence-débats animée par l’administrateur du travail, Adrien Massessi, suivi des travaux en atelier sur ledit thème ont permis aux participants de partager leurs expériences en la matière, dans le but de parvenir à un modèle pouvant permettre un fonctionnement plus efficace des structures de sécurité et de santé pour une meilleure protection des travailleurs contre les risques professionnels et un accroissement de la productivité des entreprises.
Au cours des travaux, les partenaires sociaux ont montré leur volonté d’œuvrer à travailler en synergie pour la préservation de l’intégrité physique, psychique et mentale du principal acteur de production qu’est l’homme au sein de l’entreprise.
L’ouverture des travaux a connu la participation du préfet du Borgou-Alibori, Salamatou Kora Ponou.
Face aux enjeux et défis
L’administrateur du travail, Adrien Massessi se réjouit de l’existence au Bénin d’un document cadre de politique nationale de santé et de sécurité au travail, lequel prend en compte le caractère multidimensionnel de la santé et de la sécurité au travail. A l’en croire, les structures de prévention des risques professionnels y sont aussi bien définies. Il importe, selon lui, que chaque acteur s’acquitte de ses obligations en temps opportun tout en mettant à jour ses connaissances, pour que les capacités aussi bien des structures que de ceux qui sont chargés de les animer, puissent être renforcées pour le relèvement des nobles défis en matière de promotion de la santé et de la sécurité au travail, gage de tout développement durable, préconise-t-il. Si le devoir d’éducation et de recyclage des travailleurs en termes d’hygiène et de sécurité et d’installation des Comités d’hygiène et de sécurité (CHS) incombe aux employeurs, les syndicats, eux aussi, doivent se préoccuper des actions de formation de leurs militants en la matière car il faut être en bonne santé pour pouvoir militer et s’épanouir, insiste le communicateur.
En ce qui concerne les travailleurs, «un petit acte de négligence peut entraîner de graves conséquences », souligne le maire de Parakou, Soulé Alagbé, avant de les exhorter à ne banaliser aucune norme en matière de sécurité sur les lieux de travail. Au-delà de la vulgarisation et du respect des textes, du recrutement, de la formation et du recyclage des agents de sécurité et de santé, la prévention des risques professionnels passe par la dotation et le bon usage des équipements de protection individuelle : bouchons d’oreille, tabliers, cache-nez, ceintures de sécurité, lunettes, chaussures appropriées, masques respiratoires, gants et autres habits adaptés au travail.