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Prolifération des actes des faussaires opérant au TPI de Cotonou :Me Abou Séidou, greffier en chef, appelle à la vigilance

Société
Par   Didier Pascal DOGUE, le 04 févr. 2015 à 03h10

Le greffier en chef du Tribunal de première instance de première classe de Cotonou, Me Abou Séidou a rencontré lundi 2 février dernier les hommes des médias. C’était pour informer l’opinion publique des agissements d’un réseau de faussaires démantelé qui y opère en délivrant de faux actes. Les membres dudit réseau seront présentés au procureur de la République dans les jours qui suivent.

Contre les agissements déviants de certains individus qui s'illustrent par la délivrance de faux actes : casiers judiciaires, certificats de nationalité, certificats de faillite et bien d’autres, selon la demande à prix d’or (jusqu’à soixante-dix mille francs au lieu de mille cinq cents francs normalement, Me Abou Séidou, greffier en chef du Tribunal de première instance de première classe de Cotonou alerte les usagers et les populations en les appelant à la vigilance. Il s’agit d’actes dépourvus d’authenticité parce que non enregistrés, indique-t-il. Sept faussaires organisés en bande qui se livrent à cette sale besogne séjournent actuellement dans les locaux de la brigade des recherches.

Le réseau a été démantelé et ses membres seront présentés au procureur de la République dans les prochains jours.
Mais pour contrer ces agissements, Me Abou Séidou a annoncé des réformes qui vont dans le sens de l’information divulguées à l'endroit des populations. Lesquelles visent à conférer au secteur de la justice, plus de crédibilité, d’efficacité et à la mettre sur l’orbite du développement. Selon le greffier en chef, lesdites réformes ont retenu une lutte implacable et permanente contre les faussaires qui s’amusent à imiter la signature des juges, greffiers et greffiers en chef dans l’établissement des actes précités.
Il est envisagé dans ce cadre, la mise en place d’un logiciel pour enregistrer les décisions et apposer un sceau afin de mettre davantage d’assurance par rapport à l’authentification.
Expliquant le mode opératoire des présumés délinquants, Me Abou Séidou a confié qu’il s’agit d’un réseau qui opère avec un bureau, un imprimeur et des cachets, bref tout le dispositif qui leur permet de délivrer de faux actes non revêtus d’authenticité, parce que non enregistrés. Selon lui, ils se présentent aux justiciables comme des agents du tribunal en leur proposant leurs services contre de fortes sommes d’argent. Raison pour laquelle Me Abou Séidou appelle à la vigilance en demandant de s’entourer de précautions en s’adressant désormais aux agents porteurs de badges, à l’accueil et d’exiger un reçu de caisse. Ce qui permet de s’assurer de l’authenticité de l’acte dont on est demandeur.
Poursuivant ses explications, Me Abou Séidou a soutenu que les perquisitions ont permis de retrouver des cachets des greffiers de Cotonou, Calavi et Allada pour la certification des actes qu’ils délivrent alors que normalement, il aurait fallu que les actes établis soient enregistrés et classés de sorte qu’on en retrouve les traces 5, 10 ou 20 ans après. Ce qui fait malheureusement défaut.
Le défaut de traces des faux actes fait, a confié le greffier en chef, qu’on accuse la justice de faux et de corruption.
Les faussaires et sûrement leurs complices sont passibles de peines allant jusqu’à dix ans d'enprisonnement pour faux en écriture.