La Nation Bénin...
Les récentes crises sanitaire, sécuritaire et
géopolitique ont négativement impacté le secteur agricole et continuent de
menacer la sécurité alimentaire et nutritionnelle. C’est pour apporter son
soutien aux exploitants agricoles que le gouvernement a lancé, mercredi 6
décembre 2023 à Cotonou, le Projet d’yrgence de renforcement de la résilience
des acteurs du secteur agricole (Pur-Zedaga), un projet de 25 milliards F Cfa,
financé par la Banque ouest-africaine de développement.
« Déstabilisation des marchés, baisse des
revenus des populations déjà pauvres, risques d’une diminution de la
disponibilité et de l’accessibilité à une nourriture saine, nutritive et de
qualité…» Le diagnostic est assez alarmant et le gouvernement décide d’agir.
Pour aider les cibles à mieux faire face à la situation et inverser la
tendance, l’Exécutif a mis en place le Projet d’urgence de renforcement de la
résilience des acteurs du secteur agricole (Pur-Zedaga) dont il a procédé au
lancement, mercredi dernier.
Selon Eugène Djossou, coordonnateur dudit
projet, le Pur-Zedaga comporte 3 composantes, dont la première est relative à
l’amélioration de la productivité « des filières à haut impact sur la sécurité
alimentaire et nutritionnelle. » Comme par exemple le maïs, le riz, le
maraîchage, la volaille et les petits ruminants. La deuxième composante vise à
renforcer les capacités entrepreneuriales des petits producteurs et de
transformation des produits locaux. Celle-ci facilitera, à en croire le
coordonnateur, « l’accès aux services et équipements de production, de récolte
et de post-récolte pour la mécanisation des opérations culturales, le
développement des activités génératrices de revenus (Agr) et l’amélioration du
pouvoir d’achat des ménages vulnérables, à travers des transferts monétaires.»
La troisième composante sera donc d’assurer la coordination et la gestion du
projet. In fine, l’objectif est de permettre aux populations l’accès aux
intrants de production, soit environ 51 tonnes d’engrais Npk et Urée; 5 300
tonnes de semences certifiées riz et maïs, et 3 000 tonnes d’engrais organiques
pour le maraîchage. Au dire du coordonnateur, plus de 200 000 producteurs
seront renforcés sur les itinéraires techniques et les bonnes pratiques de
production.
C’est alors que Sandra Amichia, la
représentante de la Boad, a salué la pertine nce du projet, avant de réaffirmer
le soutien de l’institution financière au gouvernement béninois. Elle a rappelé
que ce financement octroyé au Bénin provient d’un vaste programme dénommé
Songtaaba, qui est un programme d’urgence à impacts rapides d’un coût global de
200 milliards F Cfa, mis en place par la Boad, pour accompagner les pays de
l’Uemoa à hauteur de 25 milliards F Cfa par pays. Son souhait est que les
objectifs fixés soient efficacement atteints.
Pour le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, ce projet financé par la Boad couvrira 42 communes et va durer 2 ans. « C’est un projet d’urgence, et je voudrais que chacun joue son rôle aux côtés des acteurs de la chaîne afin que les bénéficiaires soient véritablement impactés », a préconisé Gaston Dossouhoui, avant de procéder au lancement officiel du projet.