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Sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique: Nécessité d’adopter des politiques alimentaires saines

Société
La région d’Afrique de l’Ouest et du Sahel est confrontée à une grave crise de sécurité alimentaire La région d’Afrique de l’Ouest et du Sahel est confrontée à une grave crise de sécurité alimentaire

L’accès à une alimentation saine demeure un problème majeur au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë est en augmentation. C’est ce que révèle le 39e numéro de la note Ouest-africaine du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (Csao), publiée en juillet dernier.

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 07 sept. 2023 à 08h51 Durée 3 min.
#sécurité alimentaire
La menace est réelle. La région d’Afrique de l’Ouest et du Sahel est confrontée à une grave crise de sécurité alimentaire et nutritionnelle : des taux de dénutrition sévère élevés y côtoient une forte prévalence de carences nutritionnelles et de la suralimentation. 
La dernière note d’analyse du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (Csao) révèle l’insécurité alimentaire dans les deux régions africaines en trois paliers. Elle rappelle la gravité du ‘’triple fardeau’’ de la malnutrition, sous-alimentation, carences nutritionnelles et suralimentation et la nécessité de recentrer l’agenda de la recherche et des politiques alimentaires sur l’impératif d’une alimentation saine. 
L’étude prend en compte dix-sept pays dont le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, le Sénégal, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée Bissau, le Tchad, le Niger. 
Selon le Csao, 11 % de la population adulte est en insuffisance pondérale en Afrique de l’Ouest. La dénutrition chronique des enfants atteint des niveaux alarmants, près d’un enfant sur trois présentant un retard de croissance sévère ou modéré. 
Des millions de personnes souffrent par ailleurs de carences généralisées en micronutriments, phénomène connu sous le nom de « faim cachée », avec de lourdes répercussions sur leur santé. Ces carences en micronutriments, en particulier l’anémie due à des carences en fer, sont très répandues chez les jeunes enfants et les femmes. En Afrique de l’Ouest, près de la moitié des femmes en âge de procréer sont anémiées. Parallèlement, la suralimentation progresse rapidement, avec près de 18 % de la population adulte de la région en surpoids et 8 % obèse. 
Si le retard de croissance et l’obésité sont les formes de malnutrition les plus visibles, la qualité de l’alimentation impacte la santé humaine à maints égards, que ce soit par la consommation sous-optimale d’aliments sains, la consommation quotidienne d’aliments non sains ou l’excès de certains nutriments, au-delà des seuils optimaux.
Les programmes réalisés ces dernières décennies au Bénin et dans plusieurs autres pays de la région africaine ne suffisent pas encore à redresser la pente. 
Le Csao constate que depuis les années 1980, la disponibilité énergétique quotidienne par habitant a fortement augmenté dans la région, passant de 1 945 kilocalories en 1980 à 2 661 kilocalories en 2019. Dans certains pays comme le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana et le Mali, cette disponibilité a même augmenté de plus de 50 %.
Malgré cette amélioration de la disponibilité alimentaire, les modes d’alimentation manquent globalement de diversité. L’apport en calories provenant d’aliments autres que ceux de base y est resté statique.