Usurpation du titre de journaliste au Bénin: L’Odem met en garde

La corporation des journalistes béninois est infestée et polluée par des intrus qui s’adonnent à des actes répréhensibles, et leurs agissements ne sont pas du goût de l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias (Odem). L’organisation a tapé du poing sur la table, ce jeudi, à travers un point de presse.

« Il revient de façon insistante, à l'Observatoire de la déontologie et de l'éthique dans les médias (Odem), des comportements et attitudes peu recommandables, de personnes étrangères à la corporation des journalistes du Bénin, mais qui utilisent injustement le titre sur les lieux de reportage, et de manifestations diverses. C'est ainsi qu'elles se font passer pour des journalistes de différents organes suivant les lieux et les jours, et escroquent les organisateurs », a déclaré Firmin K. Gbekan, vice-président de l’Odem. Il cite en exemple « le cas le plus récurrent » d’usurpation de titre et pour lequel, dit-il, l’Observatoire est intervenu le 7 novembre dernier.

« Convoyé au siège de l'Odem après une plainte d'atteinte à l'honorabilité du métier de journalisme, suite à une vive altercation au palais des Congrès de Cotonou avec neuf autres personnes dont quelques journalistes détenteurs de la carte nationale de presse, l'intéressé a reconnu qu'il n'est pas journaliste et qu'il admet faire une usurpation de titre pour décrocher des marchés de communication. Il a aussi exhibé une carte de presse irrégulière au nom d'un organe fictif, ‘‘ Le Point ’’, nullement reconnu par la Haac. Sensibilisé, l'intéressé n'a pas cessé ses pratiques. Pas plus tard que le vendredi 23 novembre dernier, la même scène s'est reproduite au palais des Congrès à l'occasion d'une manifestation publique », a déploré Firmin K. Gbekan.

Pour l’Odem, il est clair que ce comportement jette de l’opprobre sur l’ensemble de la corporation et ne saurait être toléré plus longtemps. Il condamne les agissements du mis en cause et des nombreuses autres personnes inscrites dans la même logique et dont les comportements ternissent l’image de la presse béninoise. L’instance d’auto-régulation rappelle que l’usurpation de titre est punie par les textes en vigueur au Bénin, et invite les organisateurs d’événements à sécuriser leurs activités et dénoncer les faux journalistes.

« En tout état de cause, affirme Firmin K. Gbekan, l’Odem mettra en place un dispositif de veille pour traquer tous ces mercenaires de la plume et les extirper de l'espace public. L'Observatoire renouvelle son engagement à jouer pleinement sa partition pour contribuer à l'assainissement de l'environnement médiatique au Bénin ».

Par ailleurs, il exhorte les professionnels des médias à bien se comporter sur les lieux d’événement pour honorer la corporation.