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Can Côte d’Ivoire 2023: La descente aux enfers des nations favorites

Sports
Les Black Stars du Ghana Les Black Stars du Ghana

La 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations se poursuit en Côte d’Ivoire avec la phase des huitièmes de finale. Et le moins qu’on puisse dire de la compétition est qu’elle progresse avec son cortège de surprises : certaines équipes qualifiées de favoris, ne l’ont été que de nom.

Par   Sabin LOUMEDJINON, le 30 janv. 2024 à 07h35 Durée 4 min.
#Can Côte d’Ivoire 2023
Qualifiés de favoris, au départ, ils sont nombreux ces pays participants à la Can, à très tôt plier bagage. Algérie, Tunisie, Ghana, Cameroun, Egypte… ne sont pas dans le carré d’as de la compétition. Et pour cause !
Organisation de jeu approximative, manque d’efficacité des lignes offensives, erreurs défensives criantes. A cela s’ajoutent, quelquefois, l’indiscipline tactique, le manque d’expérience de certains jeunes joueurs, l’impréparation des équipes ou tout simplement le sort. Car certaines équipes n’ont pu aller loin du simple fait de leur appartenance à un groupe relevé de la compétition. Les cas les plus criants sont ceux de l’Algérie, du Ghana et de l’Egypte. 
Ces Fennecs de l’Algérie

Placée dans le groupe D aux Côtés de l’Angola, du Burkina Faso et de la Mauritanie, l’Algérie était mathématiquement capable de sortir la tête de l’eau. Mais les Fennecs n’ont pu faire mieux que deux matches nuls (1-1 contre l’Angola et 2-2 face au Burkina Faso), avant de se faire surprendre par le petit poucet du groupe qu’est la Mauritanie (1-0). Résultat insuffisant (2 pts) pour se qualifier pour le second tour. Or l‘Algérie, vainqueur de l’édition de 2019, faisait partie des favoris de ce groupe et de la compétition. Que s’est-il passé pour que cette grande nation de football (2 sacres : 1990 et 2019) se retrouve le bec dans l’eau, cette fois-ci. ? Pour les observateurs avertis, il y avait déjà des signes de fébrilité de cette équipe algérienne depuis la Can organisée au Cameroun en 2021. Détenteurs du trophée, les poulains de Djamel Belmadi étaient déjà sortis dès le premier tour avec un petit point au compteur, parce que battus par la Guinée équatoriale (1-0) et la Côte d’Ivoire (3-1), puis tenus en échec par la Sierra Leone (0-0). Cette année encore, le scénario est similaire, à la seule différence qu’ils ont progressé d’un point à leur compteur. 
Qu’est-ce qui fait obstacle au football au pays de Belloumi, Rabah Madjer, Bensaoula, Kourichi ? Des joueurs qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire du foot de ce pays et du continent. Qu’il vous souvienne l’héroïsme de ce pays au Mondial de football en Espagne en 82 !  

Quid du cas ghanéen ?

Quelle mouche a piqué le Ghana? Auréolé de ses 4 étoiles (63, 65, 78 et 82) le Ghana, connu pour son beau football fait de gestes techniques autrefois très appréciés, peine maintenant à sortir la tête de l’eau. Le Ghana, c’est 24 participations sur 34 à cette compétition ; c’est 5 finales perdues (68, 70, 92, 2010, 2015); c’est une 3e place en 2008. Mieux, c’est une place en 1/4 de finale à la Coupe du Monde (2010). Mais à chaque édition de la Can, depuis quelques éditions, les Black Stars viennent et repartent comme une équipe lambda, laissant toujours des regrets, des lamentations et amertumes dans les rangs de leurs supporters.
Qu’est-ce qui fait problème, par ces temps, chez les Black Stars au football chatouillant des années 60 et 70 que le public aimait tant ? Quel ressort a rompu pour que le Ghana devienne un géant aux pieds d’argile dans le gotha du football africain ? Problème de formation et /ou d’encadrement ; ou problème au plan organisationnel ? Et pourtant le Ghana et le football, c’est une histoire remarquable avec de grands noms: Oséi Koffi, Ibrahim Sunday, Charles Gyamfi, Opuku Afriyie, Georges Alhasan, John Mensah, Abedi Pelé, Ni Lamtey, Anthony Yeboah, Essien, Anthony Baffoe, Appiah, Suley Muntari, Boateng… Des noms qui donnaient des frissons et promettaient toujours une belle partie de football. Vivement que le football du Ghana revienne au-devant de la scène !
Le déclin des Pharaons d’Egypte


Le football égyptien était craint et respecté sur le continent africain. Septuple championne de la Can dont trois titres d’affilée (1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008, 2010), l’Egypte a toujours fait figure d’épouvantail. Seulement, depuis sa finale perdue à l’édition 2017 (1-2) face au Cameroun, il y a comme une sorte de léthargie qui s’est emparée du football égyptien et l’empêche d’évoluer. A la Can, en 2021, les Pharaons ont réussi à atteindre les ¼ de finale avant de se faire battre par le Maroc (2-1). Déjà en 2021, ce n’était pas une équipe clinquante. Mohamed Salah et les siens n’ont marqué que 4 buts en 7 matches.
A voir le parcours des Pharaons ces deux dernières éditions, force est de constater qu’ils n’ont enregistré aucune victoire, aucune défaite, mais plutôt 8 matches nuls consécutifs. En 2021, c’était 0-0 contre la Côte d’Ivoire, 1-1 contre le Maroc, 0-0 contre le Sénégal.  Même scénario pour cette édition avec des matches nuls : 3-3, contre le Mozambique, 2-2 contre le Ghana et 1-1 face à la RD Congo en 8e de finale. Ce qui fait dire à certains observateurs que le football égyptien est sur une pente raide. Cela se fait déjà ressentir au niveau de ses clubs où seul l’inusable national Al Ahly du Caire continue de se faire entendre lors des joutes continentales. Or, au bon vieux temps, il y avait le Zamālek, Arab Contractor, Ismaïli du Caire et autres.  Ce qui donne la nostalgie aux amateurs et supporters des Pharaons qui ont vu la grande Egypte d’antan avec des joueurs comme Mahmoud Al-Gohary, Taheir Abouzeid, Mahmoud, El Khatib, Mido…  
La non performance de certaines grandes nations au niveau de cette compétition continentale est la preuve que les nations dites ‘’petites’’ travaillent à s’améliorer. Un travail qui se fait aux niveaux structurel et organisationnel. Le foot aujourd’hui n’est plus une affaire de grands noms. Et tant qu’on recourt au passé pour ressasser les gloires d’antan sans travailler, il n’y aura pas d’avenir.


Le calendrier des 8es de finale
•Samedi 27 janvier :
17h : Angola-Namibie, 3-0
20h : Nigeria-Cameroun, 2-0
• Dimanche 28 janvier :
17h : Guinée Equatoriale-Guinée, 0-1
20h : Egypte-RD Congo, 1-1
• Lundi 29 janvier :
17h : Cap-Vert-Mauritanie, 1-0
20h : Sénégal-Côte d'Ivoire,    1-1 ( 4-5 )
• Mardi 30 janvier :
17h : Mali-Burkina Faso, Stade Amadou Gon Coulibaly
20h : Maroc-Afrique du Sud, Stade Laurent Pokou