La Nation Bénin...
La deuxième journée de la phase de groupes de la Coupe d’Afrique des nations Maroc 2025 s’annonce décisive pour plusieurs sélections. Dans la poule D, le rendez-vous de ce samedi 27 décembre entre le Bénin et le Botswana a tout d’un match couperet.
Battus lors de leur entrée en lice, respectivement par la Rd Congo (1-0) et par le Sénégal (3-0), lors de la première journée de la Coupe d’Afrique des nations (Can) Maroc 2025, le Bénin et le Botswana n’ont plus le luxe de tergiverser. A ce stade de la compétition, une nouvelle défaite va presque enterrer les espoirs de qualification.
Sur le papier, le Bénin aborde cette confrontation avec une pression plus lourde encore. Cinquième participation à la Can, héritage d’une épopée mémorable en 2019 conclue en quarts de finale, les Guépards savent ce que signifie « exister » dans un tel tournoi. Leur revers face à la Rd Congo, étriqué mais révélateur de certaines limites offensives, a mis en lumière une équipe parfois trop prudente, manquant de tranchant dans les trente derniers mètres. Néanmoins, le retour de plusieurs titulaires suspendus lors de la première journée notamment Steve Mounié, Junior Olaïtan, Mohamed Tijani et le gardien Marcel Dandjinou, constitue un renfort majeur. Sous la houlette de Gernot Rohr, le Bénin dispose d’un socle tactique éprouvé et d’une expérience internationale qui peuvent faire la différence dans ce type de rencontre sous tension.
Le Botswana, en revanche, avance avec un statut d’outsider assumé. Deuxième participation seulement à une phase finale de Can, dernier au classement Fifa parmi les équipes engagées, les Zèbres savent qu’ils viennent de loin. Leur lourde défaite face au Sénégal a rappelé l’écart qui les sépare encore des cadors africains. Pourtant, réduire cette sélection à son classement serait une erreur. Le Botswana s’est qualifié au terme d’éliminatoires remarquables, marquées notamment par des succès inattendus contre le Cap-Vert. Son football, basé sur l’engagement, la solidarité et une discipline collective stricte, peut s’avérer redoutable face à des adversaires sous pression.
Forces, faiblesses et chances croisées
Le Bénin possède comme principal atout son vécu continental et quelques individualités offensives. Steve Mounié, capitaine et point d’ancrage, incarne cette capacité à peser sur les défenses adverses, tandis que Imourane Hassane, Aïyegun Tosin et Junior Olaïtan apportent vitesse et impact. Sa faiblesse réside toutefois dans un réservoir limité et une dépendance marquée à ses cadres, ce qui réduit ses marges de manœuvre.
Le Botswana, de son côté, s’appuie sur une cohésion forgée par des joueurs évoluant en Afrique australe et au Maroc, à l’image de Tumisang Orebonye, fin connaisseur du championnat local. Son esprit combatif et sa capacité à se transcender dans l’adversité constituent ses principales forces. En revanche, le manque d’expérience à ce niveau et les difficultés à contenir des attaques structurées demeurent des handicaps notables.
Dans ce duel des vaincus, le Bénin part avec un léger avantage, nourri par son expérience et l’obligation de résultat. Mais le Botswana, libéré de toute pression excessive, pourrait transformer ce match en piège redoutable. A ce stade, il ne s’agit plus seulement de football, mais de caractère.
Le droit à l’erreur déjà épuisé pour les Guépards du Bénin