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Coupe du monde Russie 2018: Autopsie de la chute des favoris

Sports
Par   Christian HOUNONGBE, le 03 juil. 2018 à 09h15

L’élimination des grosses pointures comme l’Allemagne, l’Argentine, le Portugal et l’Espagne du Mondial russe suscite plusieurs interrogations. Entre la fatigue accumulée pendant la saison, les choix désastreux des entraîneurs et la fougue des adversaires, bien malin celui qui peut expliquer ces descentes aux enfers.

Après le premier tour et le deuxième tour du Mondial russe, outre la déchéance des équipes africaines toutes absentes en huitième, quatre grosses cylindrées éliminées reviennent dans toutes les conversations. Il s’agit de l’Allemagne, champion en titre, l’Espagne avec son armada de techniciens du tiki-taka, le Portugal de Cristiano Ronaldo et l’Argentine de Lionel Messi. Bien de raisons peuvent expliquer cet état de choses. 

Favori de cette compétition, l’Allemagne, tenante du titre, est éliminée en dépit de son groupe rajeuni (Süle, Werner, Brandt) et solide sur le plan collectif et individuel avec des joueurs d’expérience comme Hummels, Khedira, Kroos, Özil, Müller et Reus. Elle a été non seulement victime du manque de maturité de certains de ces jeunes joueurs qui jouaient pour la première fois la compétition, mais aussi de la fatigue de certains cadres comme Kroos, Özil, Müller trop sollicités dans leurs clubs respectifs dans les compétitions européennes comme la Champions League et l’Europa League. Avec ce handicap et face à la fougue des joueurs mexicains et la détermination de la Corée du Sud, les joueurs allemands n’ont pas été capables d’imposer leur jeu, synonyme de deux défaites au premier tour.
En dépit de leur match fou face au Portugal au premier tour, la Roja espagnole a montré les signes de fébrilité en défense depuis le début de la compétition (6 buts encaissés en quatre matchs). Malgré les sept buts marqués en quatre matchs, la Roja de David De Gea n’a pas pu assurer derrière. La charnière centrale de cette défense avec les cadors comme Gérard Piqué du Fc Barcelone et Sergio Ramos du Réal de Madrid avaient le pied trop lourd en dépit de leur volonté de jouer. En quête de rachat depuis son élimination précoce au Mondial Brésil 2014, l’Espagne n’a pas pu séduire les cœurs. La jeune génération composé des footballeurs comme Isco, Asensio, ont manqué de maturité en attaque pour tromper le gardien russe. En revanche, le poids de l’âge a eu raison de Piqué, Ramos, Iniesta, Busquets et autres champions du monde en 2010. Aussi, avec le changement de sélectionneur intervenu à la dernière minute, ce n’était pas évident pour Fernando Hierro de faire de choix judicieux comme Julen Lopetegui qui a conduit l’équipe lors des éliminatoires.
Redoutable prétendant à la victoire finale, l’Argentine de Lionel Messi, vice-championne du monde en 2014 est revenu au Mondial russe avec plein d’ambitions. Malheureusement, le manque d’efficacité devant les buts due à la vieillesse et la fatigue de ses cadres esquintés par les nombreuses prestations en clubs. Cette équipe qui n’a plus rien gagné depuis vingt-cinq ans, est repartie malgré son impressionnante armada offensive constituée de joueurs d’expérience comme Dybala, Higuain, Di Maria, Agüero et Messi mais trop usés pour faire la différence face à la France (4-3) en huitième de finale après un premier tour difficile dans le groupe D aux côtés du Nigeria, de la Croatie et de l’Islande.
Venu avec sa vedette Cristiano Ronaldo pour jouer les trouble-fêtes, le Portugal difficilement qualifié dans le groupe B devant le Maroc, l’Iran et l’Espagne, est passé aussi à la trappe en huitième face à l’Uruguay. Le vainqueur de l’Euro-2016 qui ne pouvait que compter sur son ballon d’or de 33 ans, Cristiano Ronaldo, a été limité dans le jeu. Les autres joueurs comme Bernardo Silva, Guedes, Quaresma,
Moutinho, Rui Patricio, Raphael n’ont pas pu apporter le nécessaire pouvant permettre à l’équipe de passer le deuxième tour.