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Crise du football au Bénin: L’impasse la plus totale et absolue

Sports
Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 02 mai 2016 à 07h35

La Fifa, à travers une correspondance adressée au président du Comité de normalisation du football béninois (Conor), Me Rafiou Paraïso, lui a donné des injonctions d’organiser le Congrès électif de la Fédération béninoise de football après-demain, mercredi 4 mai, au plus tard. Malheureusement, bien qu’elle ait assorti son injonction d’une menace de sanction, rien n’indique que sa décision sera exécutée.

Le Bénin et son football risquent d’être sanctionnés dans les prochains jours par la Fifa qui, dans une correspondance adressée au Comité de normalisation (Conor) de Me Rafiou Paraïso, lui donne injonction d’organiser impérativement le congrès électif de la Fédération béninoise de football, mercredi 4 mai prochain. Elle considère ce congrès comme étant le report de celui prévu initialement le 4 avril dernier, dans la mesure où à l’époque, elle avait même dépêché à Cotonou ses deux représentants pour assister aux travaux. Ainsi, quand bien même elle a entériné tout ce qu’il a eu à faire jusqu’à présent, la Fifa ne sait jamais senti concernée par les assises sur le football béninois comme préalable indispensable proposée par le Conor et son président Me Rafiou Paraïso. Mieux, elle suppose que les élections concerneront les candidatures qui avaient été validées.

Plus loin, dans la même correspondance et par rapport à la décision du Tribunal de première instance de Porto-Novo qui, par son ordonnance N°43-2016 du 1er avril 2016 suspendant le processus électoral, la Fifa rappelle que les articles 14 et 19 de ses statuts, demandent à ses associations membres de gérer leurs affaires de façon indépendante et sans l’ingérence de tiers. « Dès lors et si le Congrès électif ne peut pas se tenir le 4 mai 2016 pour cette raison ou pour toute autre intervention externe à la Fbf, le cas sera référé aux instances compétentes de la Fifa afin de suspendre la Fbf », a-t-elle mis en garde.

L’imbroglio

Le Bénin ne risque-t-il pas d’être sanctionné ? Telle est la question que la plupart des acteurs de la grande famille du football national se pose actuellement.
En effet, par rapport à la nouvelle date du 4 mai retenue par la Fifa pour l’organisation du Congrès électif, rien ne semble indiquer pour le moment qu’il aura lieu. Sur le terrain, c’est le statu quo. Les lignes n’ont pas bougé laissant l’impression que le Bénin et son football veulent engager un bras de fer avec l’instance faîtière du football mondial. La Fifa a son mode de fonctionnement. Ce n’est pas elle qui est venue vers le Bénin. C’est la Fbf qui a décidé de s’affilier à elle. Ses principes s’imposent du coup à la fédération qui doit les respecter.
Déjà, il faut commencer par situer les responsabilités au cas où cette sanction tomberait. Revient-il au ministre des Sports, Oswald Homéky et au gouvernement de Patrice Talon de donner de la voix dans ce dossier ? En le faisant, leur intervention pourrait être considérée comme une ingérence. Toutefois, il revient à l’Etat de prendre ses responsabilités et d’indiquer si le Bénin va continuer à appartenir à la Fifa. Face au péril lié à la sanction qui plane sur le pays, il en va de sa crédibilité.
Que faudrait-il reprocher au Conor et à son président ? Rien, puisque la Fifa vient de leur renouveler sa confiance en les reconduisant sine die. Leur mandat avait tacitement été prorogé jusqu’au mercredi 4 mai si le Congrès était organisé. Dans le cas contraire, ils restent en place jusqu’à l’élection d’un Comité exécutif de la Fbf. Le seul interlocuteur valable du Bénin devant la Fifa aujourd’hui, c’est le Conor.
Que dire alors de l’ordonnance du juge qui est toujours en cours, malgré l’existence d’un arrêt principe de la Cour suprême en 2012 et qui fait office de jurisprudence en la matière ? Mais, de report en report, les différentes audiences programmées n’ont jamais eu lieu jusqu’à ce jour et le dossier attend toujours d’être vidé. La date de la prochaine audience n’est pas encore connue.
Ainsi, tant que le juge n’a pas rapporté sa décision, le congrès ne peut pas se tenir. « On ne peut pas violer une décision de justice. Il faut qu’elle soit rapportée. Elle peut être une décision erronée et injuste. Tant qu’elle est en vigueur et n’est pas rapportée par une juridiction ou une autorité supérieure, elle s’applique et ne peut justement souffrir de contestation », a confié le président du Conor.
Et pourtant, certains des 8 clubs dont les noms figurent parmi les plaignants, ne reconnaissent pas avoir saisi le tribunal, puisqu’ils continuent de jouer le championnat. Si cette sanction tombe, le 24 mai prochain, les juniors ne pourront plus jouer contre leurs homologues de la Libye, dans le cadre de la Can U-20. Il en sera de même pour les seniors qui, dans le cadre des éliminatoires de la Can Gabon 2017, ne pourront plus recevoir le Nzalang Nacional de la Guinée Equatoriale, dimanche 3 juin prochain à Cotonou. Dans la foulée, les cadets aussi ne pourront plus se mesurer à la Sierra Léone au niveau des U-17, dimanche 26 juin à Cotonou. ?