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Crise du football: Le Bénin et son … chemin de croix

Sports
Par   Sabin LOUMEDJINON, le 15 avr. 2016 à 07h44

Sans peut-être le vouloir le Bénin traine lentement mais sûrement sa crise de football tel un boulet. Les jours passent, la crise qui secoue cette discipline tant aimée de la jeunesse de ce pays s’enlise, et avec elle l’espoir de tout un peuple…toute une jeunesse abusée par un groupuscule de compatriotes.

Alors que les uns et les autres nourrissaient l’espoir de trouver le bout du tunnel avec le nouveau Comité de normalisation mis sur pied par les instances faîtières du football mondial, ils ont été très tôt ramenés à la réalité par ceux qui ont à charge la gestion du football de leur pays. Il y a encore quelques mois, c’était la liesse populaire dans les rangs des fanatiques du sport-roi au Bénin lorsque, face à l’enlisement de la crise qui secouait la famille du football et les querelles de personnes qui s’y sont greffées, le gouvernement prenait la décision, disait-on salutaire, de retirer l’agrément à la Fédération béninoise de football. Mais à la liesse s’est tôt substitué un gros nuage amoncelé dans le ciel du football du pays. «L’avenir est incertain» soupirait la fois dernière au stade un supporter bariolé des couleurs nationales lors de la rencontre des Ecureuils face au Soudan du Sud. Les faits sont loin de le démentir. Sinon comment comprendre que le nouveau départ promis par le Conor ne soit pas allé au delà du rêve ? Et pourtant tout avait bien commencé de ce côté-là. Rencontre avec la famille du football : les protagonistes, les reporters sportifs, les anciens footballeurs, quelques associations d’anciens footballeurs, des personnalités du monde du football du pays. Le tout assorti de compte-rendu régulier au peuple par l’entremise d'une conférence de presse. Cerise sur le gâteau, un chronogramme des activités à mener était même disponible. On y note la symbolique cérémonie de reconnaissance de mérite aux anciens footballeurs. Rencontre dénommée Soirée de Gala au cours de laquelle il était prévu de distinguer des anciennes gloires. Une manière de faire un appel de pied à ces aînés qui, des années durant, ont contribué à écrire de belles pages de l’histoire de ce football. Il était également prévu un forum au cours duquel seront débattues les questions qui fâchent et profiter de l’occasion pour que ceux qui se sont brouillés dans la famille reprennent langue. Quoi de plus beau pour un pays dont les acteurs ne demandent qu’à faire rouler le ballon rond. Mais hélas, la seule volonté des membres du Conor ne pourra suffire. Ceux qui ont lutté pour le retrait d‘agrément et ont annoncé la fin de la récréation en promettant leur soutien à la nouvelle donne, ont-ils respecté leur contrat, j’entends encore la voix rassurante de l’ancien ministre en charge des Sports Safiou Idrissou Affo promettre que « les choses ne se passeront plus comme avant. Maintenant, il y aura le respect de l’autorité, et l’Etat accompagnera le football quoi que cela lui coûtera ». La promesse est-elle tenue ?
En tout cas, dans sa sortie médiatique pour annoncer le report de l’Ag élective contestée à la Fbf, le président du Conor, Me Rafiou Paraiso n’est pas allé du dos de la cuillère. « Le Conor ne dispose pas de moyens et n’est donc pas, par conséquent, en mesure d’organiser ni l’Ag, ni la soirée de gala ». Cela voudra tout dire. Un maillon de la chaine n’a pas fonctionné. Car le Conor dont les activités sont limitées dans le temps devrait- il manquer de moyens et attendre, alors que le temps joue contre lui ?
De toute façon, la non disponibilité des moyens promis est venue gripper la machine à réconcilier la famille du football et a laissé des traces. Il se joue aujourd’hui un championnat dit de transition où presque tous les clubs participants sont sinon enrhumés du moins étouffés faute de nerfs de la guerre.
Doit –on vouloir une chose et son contraire ? Si vraiment la volonté de l’Etat est d’accompagner ce mouvement, il aurait pu mettre les moyens et le Conor aurait peut-être déjà avancé dans sa feuille de route. Aujourd’hui, c’est le statu quo. A cela s’ajoute un défaut de communication qui laisse place à assez de rumeurs : il parait que les chèques sont enfin émis mais les difficultés de trésorerie empêchent d’entrer en possession des fonds. Il parait que …..
En tout cas, à deux semaines de la fin officielle de son mandat, que pourra encore le Conor malgré sa volonté ? Va-t-on vers une mission inachevée d’une institution dont le président manifeste autant qu’il peut la volonté et jure toujours qu’ils ne comptent pas faire un seul jour de plus ?
Le triste exemple des Comités de normalisation dans les autres pays n’encourage pas le Bénin à aller dans le sens de prolongation de mandat. L’idéal aurait été que le Bénin, comme à son habitude étonne. Mais hélas on a tout le temps étonné. Et toutes nos chansons entonnées ont sonné faux. Faute de patriotisme, faute de volonté de sauver une jeunesse qui, elle non plus ne sait où se situe ses intérêts. Un véritable chemin de croix dont le simple fait de penser à la succession de stations à parcourir faire perdre espoir à plus d’un.
Vivement donc que le Nouveau départ nous débarrasse de ce fardeau qui commence à trop peser sur le pays et sa jeunesse consciente…!?