La Nation Bénin...

Entretien avec Océane Mylène Ganiero, boursière de la Solidarité Olympique –Tokyo 2020: « Mon rêve : décrocher une première médaille d'or olympique pour le Bénin »

Sports
Par   Christian HOUNONGBE, le 02 mars 2018 à 06h20
[caption id="attachment_28235" align="alignnone" width="1024"]Entretien avec Océane Mylène Ganiero[/caption]

Ceinture noire, 3e dan de karaté-do, Océane Mylène Ganeiro, 1m56, pour 54kg est athlète de l'équipe nationale du Bénin. Championne d'Afrique en 2017, quintuple championne ouest-africaine et championne du Bénin en titre, elle vient de bénéficier d’une bourse de la Solidarité olympique en prélude aux Jeux olympiques Tokyo 2020. Dans cet entretien, l’élève de Georges Eric Agbégninou parle de son parcours et de ses ambitions.

La Nation : Vous avez gagné la bourse olympique, quels sont vos sentiments ?

Océanne M. Ganiero : Je suis vraiment contente. C’est le rêve de tout athlète de participer aux Jeux olympiques, c'est l'occasion pour moi de réaliser un de mes plus grands rêves.

Quel est ce rêve ?

Je pense aller loin. Je veux être la première Béninoise à remporter une médaille d'or olympique à Tokyo pour le Bénin et pour l'Afrique en karaté. Cette bourse est une opportunité pour moi de travailler et d’aller décrocher cette médaille olympique. Cela paraît super ambitieuse mais j'y crois fermement et c’est ce que le public sportif, les autorités à divers niveaux et surtout mes fans attendent de moi.

Parlez-nous de votre parcours?

J'ai débuté le karaté à l’âge de 4 ans. J’ai commencé mes premières compétitions nationales à l’âge de 8 ans. En réalité, mon maître, Georges Eric Agbégninou m’a donné le goût au challenge très tôt en m’amenant voir les autres combattre. J’ai participé à ma première compétition internationale à 14 ans. C’était la coupe du roi Mohamed VI à Rabat au Maroc. Et depuis lors, j’y suis resté jusqu'à aujourd'hui.

Quel sont vos meilleurs souvenirs ?

C’était lors du championnat d'Afrique 2017 Yaoundé où à cause de mes performances et de ma petite personne, l'hymne national du Bénin a retenti et toute l'Afrique s’est levée pour le drapeau du Bénin. Il faut ajouter, ma nomination en tant que meilleur espoir féminin africain à Abidjan en 2011, et mes titres sous-régionaux. Mon titre de vice-championne d’Afrique en 2014 m’est resté aussi inoubliable.

Comment avez-vous atteint le haut niveau ?

D’abord, mon environnement de travail. J’avoue que je suis bien entourée. Ensuite, le travail, la motivation, la prière et surtout la détermination y sont pour beaucoup dans mon évolution.

Quelle est votre plus grande motivation et votre plus grand soutien ?

Ma motivation reste cette force interne qui me pousse de l’avant. Je veux être la meilleure. Cette voix qui me demande de prouver que je suis capable du meilleur. Mon plus grand soutien est mon géniteur, Fortuné Ganiéro. Ensuite ma famille, mon maître Georges Eric Agbégninou et le sensei Rock Quenum.

En dehors du karaté, Océane a-t-elle d'autres passions ?

Bien sûr. J’aime la musique, la danse et les voyages.

Comment conciliez-vous étude et sport ?

Je pense que c’est une organisation personnelle. Il faut se donner une certaine règle et surtout s’auto-discipliner. Je suis étudiante en fin de formation en Master 2 de Gestion des projets, mais je continue avec le karaté.

Comment êtes-vous perçue dans votre environnement ?

Rires. Comme une personne normale. Parfois j'inspire certains, et d'autres ont envie de faire comme moi, d'être aussi des championes. Pleins de gens m’apprécient et cela me fait juste plaisir que je sois perçue comme un exemple.

Quels conseils avez-vous pour les jeunes filles qui veulent faire comme vous ?

Je voudrais leur dire qu’elles ont tout à gagner en se lançant dans une discipline sportive. Seul le travail paie. Après tout le sport n'est qu'un jeu, il faut que les jeunes filles travaillent à l’instar des hommes pour côtoyer le sommet?