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Faïsal Atchiba, médaillé d’or aux Jeux de la Francophonie: Du rêve de footballeur à une carrière d’athlète paralympique 

Sports
Par   La Redaction, le 01 févr. 2018 à 07h06

 

En dépit de son handicap, Faïsal Atchiba, médaillé de bronze aux derniers Jeux de la Francophonie n'a jamais abandonné son désir d’atteindre le haut niveau. Pétri de talent, il raconte ce qui a transformé son rêve de footballeur en athlète paralympique.

Fière allure, athlétique, le regard pétillant, Faïsal Atchiba est de nature très calme. A 26 ans, d'une taille de 1,78 m pour 62 kg, il croque la vie à pleine dent, malgré son handicap consécutif à un accident dans sa onzième année.
« J’ai été amputé du bras gauche à l'âge de 11 ans à la suite d’un accident au marché de Bassila. J’aime m’amuser avec les poissons quand un jour, j’ai été piqué par les rayons épineux d’une carpe ». raconte-t-il avec une voie pleine émotion.
Ironie du sort, cet incident s’invitait dans sa vie à une semaine de son Certificat d’études primaires. C’est ainsi que Faïsal Atchiba a fait une croix sur son rêve de devenir footballeur, lui qui était le garçon adulé par des milliers de fanatiques du football lors des tournois de vacances dans son Bassila natal.
« Non seulement ce mal m’a fait rater mon examen mais m’a également écarté du football, mon sport favori » se désole-t-il.
Le natif de Bassila va retrouver de nouveau le goût pour le sport, mais cette fois-ci en athlétisme. Il a transcendé son handicap et sa reconversion est accomplie au bout de quelques années grâce à ses parents et surtout à cause de sa rencontre avec Ambroise Adanhoumè, coach de Guépard Handisport, qui lui a donné sa chance.
« En 2015, j’ai été détecté par le coach Ambroise Adanhoumè qui a décidé de faire de moi un athlète complet. C’est ainsi que j’ai fait un chrono de 12 secondes au 100 mètres au Championnat national paralympique du Bénin », se souvient-il.

La confirmation

Faisal Atchiba commence par croire en ses capacités de réussir et participe aux mêmes compétitions que les athlètes ‘’normaux’’, ce qui lui a permis d’être l’année dernière finaliste du 200 mètres au championnat national d’athlétisme à Porto-Novo », confie-t-il.
Après une année de carrière, le jeune athlète reste constant dans ses performances. Il affole les chronomètres lors des meetings et fait retentir l’hymne national à Abidjan lors des derniers Jeux de la Francophonie en août 2017.
L’année 2017 a été une année de confirmation pour Faïsal Atchiba. Au dernier championnat national paralympique, il confirme sa marque aux championnats départementaux. « De retour d’Abidjan, j’ai pris part au championnat national paralympique où j’ai été respectivement médaillé d’or en saut en longueur avec une performance de 5 m 45 et médaillé d’or sur 200 m avec une performance de 23 secondes 52 tierces.
Aujourd’hui comme hier, il reste un passionné du sport. Il s’entraîne plusieurs fois par semaine pour rester au top, afin de côtoyer le sommet, de quoi susciter l’admiration de tous.
Toujours souriant, l'enfant de Bassila revient sur ce qu’est aujourd’hui son existence, et le plaisir qu’il y trouve. « Le handicap n’est pas un frein en soi. Nul ne sait ce que la vie lui réserve.  C’est pourquoi je ne me compare pas aux autres. J’ai été comme eux avant d’être malade », a-t-il déclaré avec un brin d’espoir.

Dominer le handicap et vivre son art

La pratique du sport a permis à ce jeune homme de trouver son équilibre mental, du plaisir, une passion et une certaine intégration sociale. Une manière d’embrasser non seulement une carrière d’athlète, mais aussi continuer mes études. « Je suis motivé à briller dans le sport mais aussi à finir mes études » jure-t-il. Faïsal Atchiba est en année de licence en marketing technique et communication à l’Université polytechnique international du Bénin (Upib-Onm) et en deuxième année du droit à la Faculté de droit à l’Université d’Abomey-Calavi.
Mais, où ce jeune athlète paralympique puise-t-il la motivation, vu qu’il a découvert tardivement l’athlétisme ? Sa force réside simplement dans sa volonté de réussir dans la vie. Et pour cela, il se donne au quotidien. « J’essaye de dominer le regret d’avoir perdu un bras. Je m’en soucie moins. Ce qui me préoccupe reste ma carrière en athlétisme et ma vie », ajoute-t-il. C’est pourquoi après son sacre aux Jeux de la Francophonie, il a continué à persévérer. Il pense porter haut l’étendard du sport national partout où besoin sera. A ce prix, Faïsal Atchiba mérite plus d’attention de la part des autorités et du public sportif béninois?