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Hervé Sègbégnon Assogba, président de la Fébérugby: « Redonner vie à la fédération et changer l’image du rugby au Bénin »

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Hervé Sègbégnon Assogba place son mandat sous le signe  de l’union pour atteindre les objectifs Hervé Sègbégnon Assogba place son mandat sous le signe de l’union pour atteindre les objectifs

Elu président de la Fédération béninoise de rugby (Fébérugby) en décembre dernier, Hervé Sègbégnon Assogba veut insuffler un nouvel élan à la discipline. Dans cet entretien, il revient sur les grands défis à relever et sa vision pour le développement du rugby au Bénin. Entre affiliation à Rugby Afrique, restructuration du championnat et médiatisation du sport, il appelle à l’unité pour faire rayonner la  balle ovale au Bénin.

Par   Abdul Fataï SANNI, le 19 févr. 2025 à 07h14 Durée 3 min.
#Fédération béninoise de rugby (Fébérugby)

La Nation : Vous avez été élu président de la Fédération béninoise de rugby en décembre dernier. Quelles sont vos premières impressions suite à cette élection qui n’était pas gagné d’avance ?

Hervé Sègbégnon Assogba: Tout d’abord, je ressens une immense fierté et une profonde gratitude envers tous les acteurs du rugby béninois qui ont porté leur choix sur ma personne. Quelques mois avant l’élection, un match de gala s’est tenu à Porto-Novo, rassemblant d’anciens joueurs. C’est au cours de cet événement, lors du troisième tiers-temps, que ces anciens rugbymen ont décidé que notre discipline devait être confiée à des connaisseurs et des passionnés. Cette volonté commune a présidé à mon élection à la tête de la fédération. Donc, je suis particulièrement heureux car je suis dans un environnement que je maîtrise parfaitement. Avant d’accéder à cette fonction, j’ai suivi un parcours progressif : j’ai d’abord été président de club, à la tête de mon propre club, le Bulldozer Rc, qui évolue en Première Division. Par la suite, j’ai été président de la Ligue de l’Est de rugby. C’est donc en toute logique que mon engagement et mon expérience ont abouti à cette élection.

Sous quel signe souhaitez-vous placer votre mandat ?

Mon mandat sera placé sous le signe de l’union. Car, comme on le dit souvent, « l’union fait la force ». Les élections sont désormais derrière nous. Il est temps de tourner la page des divisions et des querelles de leadership. Nous devons nous rassembler, parler d’une seule voix, et travailler ensemble pour faire progresser le rugby béninois. C’est un défi noble, mais absolument essentiel.

Quels sont les grands chantiers que votre équipe et vous souhaitez mener dans les prochains mois ?

Le premier chantier, et non des moindres, est l’affiliation de la Fédération à Rugby Afrique. C’est un dossier qui me tient particulièrement à cœur, car notre absence de reconnaissance nous empêche de participer à certaines compétitions internationales. Dès notre prise de fonction, nous avons immédiatement pris ce dossier à bras-le-corps. Lors de notre déplacement à Accra le 6 janvier dernier, nous avons abordé cette question avec le président de Rugby Afrique, qui s’est montré très réceptif et prêt à nous accompagner dans cette démarche. Nous sommes aujourd’hui très avancés dans le processus, ayant déjà soumis un premier dossier et étant en train d’apporter les corrections et compléments demandés.

Par ailleurs, nous devons absolument restructurer notre championnat national. Son organisation actuelle doit être revue afin de dynamiser nos compétitions et de redonner vie aux ligues régionales. Un cahier des charges sera établi afin d’assurer une meilleure structuration et visibilité du rugby sur l’ensemble du territoire béninois. L’un de nos objectifs est de mieux médiatiser nos activités afin que le rugby ne soit plus perçu comme une discipline marginale. De plus, nous allons nous atteler à multiplier les clubs affiliés. Plusieurs clubs, notamment en région Atlantique, existent mais ne sont pas encore officiellement enregistrés. Nous travaillerons donc à leur affiliation afin qu’ils puissent intégrer le championnat. Enfin, nous comptons renforcer les capacités techniques et administratives de la fédération. Nous devons augmenter le nombre de cadres formés au sein de notre structure, car une fédération ne peut fonctionner efficacement avec un nombre restreint de dirigeants. Nous ambitionnons d’atteindre une trentaine d’encadrants compétents, aussi bien au niveau national qu’international.

Quels sont vos objectifs en tant que président de la fédération ?

Mon principal objectif est de redonner vie à la fédération et de changer l’image du rugby au Bénin. Beaucoup ignorent encore que ce sport est pratiqué chez nous. Mon ambition est que chaque Béninois, même dans les villages les plus reculés, connaisse le rugby et puisse y jouer. Bien sûr, cela ne sera pas facile, mais avec le soutien de nos partenaires et sponsors, nous y parviendrons. Il est vrai que trouver des sponsors au Bénin est un défi, mais nous sommes pleinement engagés dans cette quête. Nous en appelons à tous les partenaires potentiels pour nous soutenir dans cette mission.

Un appel pour clore cette interview ?

Je lance un appel à tous les acteurs du rugby béninois : Unissons-nous pour faire grandir notre discipline. Les élections sont terminées, et il est temps de mettre de côté nos divergences. Ensemble, nous pouvons relever les défis qui nous attendent et inscrire le rugby béninois sur la scène internationale.