La Nation Bénin...
Lors de la Coupe d’Afrique de beach-volley au Maroc, le
Bénin a décroché une historique cinquième place, synonyme de qualification pour
le championnat du monde à Adélaïde en Australie (du 14 au 23 novembre
prochain). Le sélectionneur national Jawal Tabé revient sur cette aventure
exceptionnelle, les perspectives pour le mondial, ainsi que les enjeux pour les
équipes masculine et féminine du beach-volley.
La Nation : Vous revenez d'une expédition marocaine fructueuse. On aurait pu espérer une médaille, mais vous avez décroché une cinquième place historique. Quel bilan faites-vous de cette campagne ?
Jawal Tabé : Tout d'abord, permettez-moi de féliciter et de remercier la Fédération béninoise de volley-ball, ainsi que le ministère des Sports, qui nous ont véritablement soutenus et se sont investis pour que nous puissions participer à cette Coupe d’Afrique de beach-volley. Comme vous l’avez rappelé, nous avons terminé à la cinquième place, ce qui constitue une performance historique. Nous en sommes très fiers. En partant pour cette Can, notre objectif était d’intégrer le top 10 africain. Obtenir cette cinquième place est donc un accomplissement, et le mérite en revient pleinement aux deux joueurs (Tobby Tohouegnon et Yacoubou Daouda) qui ont formé cette paire et défendu avec honneur les couleurs du Bénin.
Expliquez-nous pourquoi cette cinquième place est considérée comme historique...
Elle l’est à plusieurs égards. D’abord, c’était la toute première participation du Bénin à une Coupe d’Afrique de beach-volley. Ensuite, se hisser à la cinquième place devant des nations historiquement solides dans cette discipline comme le Maroc, le Botswana, le Mozambique ou encore les équipes de notre zone telles que le Ghana, le Niger et le Togo, constitue un exploit remarquable. Il faut également noter que le Maroc, pays hôte, a engagé trois paires, dont deux ont atteint la finale. Or, ce sont les pays, et non les paires, qui sont qualifiés pour le mondial. L’Afrique ayant droit à quatre représentants, notre cinquième place nous a donc permis d’obtenir ce ticket pour le championnat du monde. Cela prouve que le travail fourni depuis plusieurs années porte enfin ses fruits.
Le Mondial de beach-volley représentera un nouveau défi. Comment abordez-vous cette échéance ?
Cette qualification à la Coupe du monde est une immense
satisfaction. Je tiens à remercier tout particulièrement le président de la
Fédération béninoise de volley-ball, Ali Yaro, qui a toujours cru au potentiel
du beach-volley et nous a soutenus sans relâche. Il a vu en cette discipline
une réelle opportunité de rayonnement pour le sport béninois. Lors de cette
Can, nos joueurs ont montré qu’ils n’étaient pas là par hasard. Et ce n’est que
le début. Nous avons encore au moins trois mois pour bien nous préparer. Nous
allons affronter les 16 meilleures nations mondiales. Mais soyez assurés que nous
ne ferons pas de la figuration. Nous irons démontrer que le Bénin a lui aussi
ses plages, son littoral, et que le beach-volley peut y prospérer. Nous voulons
porter haut les couleurs nationales en Australie.
Si les hommes ont brillé, les résultats chez les dames ont été plus contrastés. Quel regard portez-vous sur leurs performances ?
En effet, le bilan est plus mitigé du côté des dames. Pourtant, elles n’ont pas démérité. Leurs progrès techniques sont indéniables. Ce qui leur a fait défaut, c’est surtout l’aspect mental. C’est sur ce plan que nous avons péché. Nous sommes toutefois confiants. Elles ont les qualités nécessaires et beaucoup à prouver. Avec davantage de préparation psychologique et mentale, elles auront bientôt leur moment. Nous croyons en elles et je suis convaincu que, très bientôt, on parlera autant des dames que des hommes dans le beach-volley béninois.
La compétition de la zone 3 aura lieu à Abidjan dans quelques mois. Un objectif particulier pour les deux sélections ?
Absolument. Cette compétition sera une excellente occasion de confirmer nos ambitions. Les dames, notamment, ont soif de revanche. Elles se préparent déjà sérieusement et elles veulent faire mieux. Elles comptent bien montrer un tout autre visage. Quant aux hommes, ils seront très attendus. Le Bénin commence à se faire un nom dans la zone 3 et désormais, nous avons une certaine réputation à défendre. Nous mesurons pleinement l’ampleur de la tâche. Nous serons prêts et nous visons des résultats probants.
Le Bénin ne dispose pas encore d’un championnat national structuré de beach-volley. Des projets existent-ils dans ce sens ?
Merci pour cette question très pertinente. Le championnat national est bien en cours de préparation. Le comité exécutif de la Fédération l’a inscrit dans son programme d’activités. Il est vrai que jusqu’ici, le Bénin n’avait pas de championnat officiel, mais cela ne veut pas dire que le beach-volley était inactif. Des regroupements mensuels étaient organisés dans toutes les ligues pour faire jouer les différentes paires. Cela a permis de maintenir une dynamique. Aujourd’hui, nous franchissons une étape. Un championnat digne de ce nom sera organisé prochainement. En attendant, la discipline continue de se pratiquer activement sur tout le territoire.
Un dernier mot pour conclure cet entretien ?
Je voudrais renouveler mes remerciements au ministère des
Sports pour son accompagnement constant. Grâce à son soutien, nos équipes
peuvent participer aux compétitions internationales, ce qui est essentiel pour
progresser. Nous demandons au peuple béninois de continuer à croire en nous.
Nous faisons tout pour mériter cette confiance et nous nous battrons toujours
pour représenter dignement notre pays sur la scène continentale et mondiale. Le Bénin le mérite
amplement.
Le sélectionneur national, Jawal Tabé, revient sur cette aventure exceptionnelle et les perspectives pour le mondial