La Nation Bénin...
Saddam
Awounou, président du Conseil d’administration de la Ligue de la boxe
professionnelle du Bénin (Lbpb), a dressé un bilan de ses deux premières années
à la tête de cette jeune institution. Entre réalisations et obstacles, il met
en lumière les défis structurels que la Ligue de la boxe professionnelle du
Bénin est appelée à relever pour son fonctionnement optimal.
Créée
il y a deux ans, la Ligue de la boxe professionnelle du Bénin a su poser des
bases importantes, notamment en se dotant d’un siège et d’une identité
visuelle. Cependant, ces avancées ont été rendues possibles uniquement grâce
aux contributions des membres de la Ligue, faute de financement externe. « La
Ligue est une institution nouvelle et n’a reçu aucun appui institutionnel
significatif », déplore Saddam Awounou. Pour lui, le principal frein reste
l’absence de moyens financiers. « Nous ne disposons même pas d’un stylo en
notre nom », souligne-t-il, illustrant le manque criant de ressources. Cette
carence impacte négativement le développement des infrastructures et la mise en
œuvre des projets, pourtant cruciaux pour le progrès du noble art
professionnel. Malgré tout, la Ligue continue de faire des efforts. Des
programmes de formation pour arbitres, coachs et préparateurs physiques sont en
cours de préparation, bien que leur financement repose entièrement sur les
membres.
De même, parmi les priorités de la Ligue figure l’organisation d’un gala pour dynamiser les activités de la boxe professionnelle. « Nous avons prévu un gala inaugural prochainement, mais tout dépend des moyens dont nous disposons. Nous n’avons aucun partenariat pour cet événement et aucun fonds spécifique à disposition », a confié Saddam Awounou. A l’en croire, les boxeurs eux-mêmes, bien qu’enthousiastes, exigent des cachets pour leur participation, une demande légitime mais difficile à satisfaire faute de sponsors. Le président souligne l’urgence de créer des liens solides avec des partenaires privés. Il a également évoqué le besoin urgent d’un ring professionnel au Bénin. Bien qu’un projet gouvernemental de mise en place de rings dans le sud et le nord du pays ait été annoncé en 2019, il n’a pas encore vu le jour. « Nous devons nous débrouiller seuls pour répondre à cette nécessité. Par exemple, nous avons acquis un ring olympique en France, mais son acheminement au Bénin représente un coût énorme», a-t-il expliqué.
Une gestion autonome mais limitée
Le
président de la Ligue Saddam Awounou a rappelé que, malgré un financement
ponctuel de deux millions de francs Cfa octroyé par la Fédération béninoise de
boxe (Fébéboxe), les activités de la Ligue reposent majoritairement sur les
fonds personnels des membres, en particulier sur les ressources du président
lui-même. Malgré les efforts dans ce sens, les moyens alloués à la Ligue
restent dérisoires. Avec seulement deux millions de francs Cfa, il est
impossible d’organiser un événement d’envergure », souligne-t-il, précisant que
ce montant couvre à peine les dépenses de fonctionnement. Le président Saddam
Awounou estime qu’un accompagnement institutionnel structuré et des échanges
réguliers avec les acteurs publics sont essentiels pour permettre à la Ligue de
se développer et de répondre aux attentes des boxeurs et autres passionnés de
boxe.
Dans l’attente d’un soutien structuré
Saddam Awounou appelle à un engagement plus structuré, notamment l’inscription des activités de la Ligue au budget national, ce qui permettrait d’assurer un financement pérenne. Le président insiste également sur l’importance d’une meilleure collaboration avec la Fébéboxe. « La Fédération devrait être un partenaire clé pour faciliter nos interactions avec le ministère, mais elle semble elle-même confrontée à des contraintes budgétaires qui limitent son soutien », souligne-t-il. « Nous finançons la Ligue par passion. Mais il est temps que des mécanismes solides soient mis en place pour garantir sa pérennité», a-t-il suggéré. Le président conclut en appelant les acteurs institutionnels et privés à soutenir activement la Ligue, rappelant que la promotion de la boxe professionnelle au Bénin est une entreprise collective nécessitant une mobilisation accrue des ressources et des énergies. «Nous devons tous retrousser nos manches, boxeurs, anciens champions, décideurs et sponsors potentiels, pour bâtir une structure solide et durable», martèle-t-il. Ce bilan appelle à une mobilisation collective pour donner un nouvel élan à la boxe professionnelle au Bénin.