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Passe d’armes entre le ministère des sports et la FBF:De nouveaux pas dans l’enlisement de la crise du football béninois

Sports
Par   Sabin LOUMEDJINON, le 09 mars 2015 à 05h38

La crise que traverse le football national vient de prendre une autre tournure. Alors que les tiraillements étaient limitées, jusque-là à la famille du football, c’est maintenant entre le ministère de tutelle et le Comité exécutif de la Fédération que le torchon brûle.

Le football national est malade. C’est maintenant une évidence avec les interventions répétées du ministre en charge des Sports, Idrissou Safiou Affo dont le souci en réalité, est de voir la situation s’améliorer. En tout cas, un communiqué de presse de la Fédération béninoise de football en date du 5 mars dernier précise que le président Augustin Ahouanvoébla et son institution déplorent les propos tenus par le ministre lors de la cérémonie de clôture du tournoi d’évaluation des classes-écoles de volley-ball à Parakou, le 27 février. «Le ministre s’est vertement attaqué à la FBF et à son président dans un langage discourtois», indique le communiqué.

Il va loin en précisant que, comme si cela ne suffisait pas, le ministre s’est fait inviter sur une chaîne de télévision de la place pour, dit-il, «continuer sa cabale». Le communiqué précise que ce comportement «compromet le partenariat existant entre le ministère et la FBF».
Bref, le ton du communiqué, ainsi que certains mots utilisés dénotent bien du climat de crispation qui règne aujourd’hui entre ceux qui ont à charge la gestion du football national et leur autorité de tutelle.
Précisons que le ministre en charge des Sports précisait, il y a quelques semaines sur une chaîne de télévision, qu’il fait et continue de faire de son mieux pour réunir la famille du football national. «J’ai eu à rencontrer chaque membre de cette famille, j’ai longuement discuté avec eux. Mais le constat est qu’il y en a parmi eux qui sont des gentlemen. Par contre certains parmi eux ne sont là que pour d’autres raisons », a expliqué le ministre qui a profité de l'occasion pour lever un coin de voile sur sa décision de résilier le contrat du technicien français qui dirigeait les Ecureuils, Manuel Amoros pour insuffisance de résultats.
En effet, le coach des Ecureuils n’a fait aucun résultat. Il n’a pas réussi à qualifier les Ecureuils éliminés au tour préliminaire des éliminatoires de la CAN 2015.Or, un article du contrat de travail le liant à l’Etat béninois, son employeur, prévoit «un limogeage en cas de non qualification de l’équipe nationale du Bénin». Le ministre poursuit que c’est dans le souci de «préserver les caisses de l’Etat», qu’il a agi ainsi. «Quelqu’un qui ne fait plus rien; toutes les équipes sont éliminées, et continue de percevoir des dizaines de millions par mois».
Outre cela, le ministre en charge des Sports s’est indigné, comme tout béninois d’ailleurs, de la sanction infligée aux Ecureuils juniors et cadets par la Confédération africaine de football (CAF), suite à la tricherie sur les âges de certains joueurs ayant pris part aux éliminatoires du championnat d’Afrique des nations juniors (CAN U-17) en 2015. Une sanction qui est tombée comme un couperet et qui a fait couler assez d’encre et de salives.

En tout cas, personne au sein de l’opinion n’a accepté le fait. Que des jeunes qui ne demandent qu’à jouer au football en soient privés, juste parce certains responsables en charge de cette discipline sportive, en ont décidé ainsi par leur comportement, constitue une faute.
C’est le défaut d’harmonisation des points de vue sur ces sujets qui fait aujourd’hui la pomme de discorde entre les deux structures.
Mais déjà, le ton employé et certains mots utilisés augurent d’un lendemain peu prometteur pour le football national. Car, il faut craindre que cela dégénère. Le Comité exécutif de la FBF promet réagir les jours à venir, au cours d’une conférence de presse. Le mal dont souffre le football national a déjà évolué.
Bémol et balle à terre donc pour que la réunification de la famille soit effective.