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Paul Zinsou, président de la Fébéta: «Le tir à l’arc béninois a de beaux jours devant lui»

Sports
Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 01 sept. 2015 à 22h38

Le Bénin a participé du 19 au 21 août dernier à la 7è édition du Tournoi international des Zones Ouest et Centre Afrique du Tir à l’Arc (TIZOCATA) et au 2è Grand prix d’Abidjan. Forte de 8 archers, la délégation béninoise est rentrée à Cotonou, il y a quelques jours, après s’être adjugée la part du lion au niveau des médailles et a repris la couronne qu’il détenait depuis la 1ère édition de la compétition en 2009 et qui lui avait été ravie l’année dernière. D’où la satisfaction du président de la Fédération béninoise de tir à l’arc, Paul Zinsou, malgré les conditions difficiles dans lesquelles l’expédition a été effectuée.

La Nation: Comment s'est effectuée la préparation de cette 7è édition du TIZOCATA et l’expédition sur Abidjan?

Paul Zinsou : Franchement, cette expédition a été faite dans des conditions difficiles, en ce sens qu’au lieu d’un mois de mise au vert, les enfants n’ont en réalité eu droit qu’à 15 jours. Les moyens n’ayant pas suivi, nous avons dû nous arranger avec l’OGDB pour qu’il nous loue ses chambres d’hébergement, quitte à se faire rembourser dès que la subvention du ministère des Sports sera disponible. Les enfants ont été payés à une modique somme de 1000 F CFA par jour. C’est insignifiant, mais on ne pouvait pas faire plus.

C’est à croire que vous n’aviez pas bénéficié de la subvention du ministère pour cette compétition ?

Nous espérons que cette subvention va finir pas tomber. C’est pour la première fois que, jusqu’à fin août, nous ne soyons pas encore entrés en sa possession. Déjà en avril dernier normalement, on devrait les avoir pour pouvoir programmer les compétitions.

C’est une question de programmation et de budget. Aviez-vous avisé à temps le ministère, par rapport à la participation du Bénin à cette 7è édition du TIZOCATA ?

Non, il ne s’agit pas d’un problème administratif. Le TIZOCATA fait partie de nos programmes et le ministère en est informé. Nous avons reçu les notifications. Le ministère sait que nous voulons participer au TIZOCATA, au championnat du monde. Que nous avons des compétitions à organiser dans les établissements scolaires. Qu’il ne mette pas les subventions à notre disposition, c’est une autre affaire. Ce que nous souhaitons, c’est que chacun joue sa partition afin que nos enfants ne soient plus en compétition dans des conditions déplorables. A Abidjan, nous avons été confrontés à d’énormes difficultés. L’année dernière, les enfants avaient été nourris d’atchèkè et ils avaient eu des maux de ventre. Cette année, nous avons pris nos dispositions en partant d’ici avec des vivres. Pour n’avoir pas pris leur repas, nous avons vu nos frais de participation connaître une augmentation. Chaque enfant devait débourser 100 000 F CFA. Ce dont nous ne disposions pas. Nous avons été obligés d’investir tout ce qui était à notre disposition, même l’argent du voyage de retour de la délégation. C’est depuis le pays que nous avons fait un prêt pour qu’on aille payer leur déplacement à la gare, ici à Cotonou. Sinon vous auriez appris que les archers béninois ont été chassés de leur hôtel, parce qu’ils n’avaient pas les moyens de rentrer chez eux, après la compétition.

Merveille Zinsou était-elle de la partie?

Elle y était parce qu’elle est en stage quelque part où, on lui a donné juste une semaine. Nous lui avons donc envoyé un billet d’avion. Ce qui nous a permis d’avoir ce résultat. Elle a obtenu à elle seule 11 médailles. Pour le TIZOCATA, le Bénin a eu 6 médailles d’or, 6 médailles d’argent, 5 médailles de bronze, et s’est classé premier. Le Tchad suit avec 5 médailles d’or, 5 d’argent, 3 de bronze et s’est classé 2è. La Côte d’Ivoire a pris la 3è place avec 4 médailles d’or, 4 en argent et 4 en bronze. Quant à la Guinée, elle s’est contentée de 2 médailles de bronze. A l’épreuve du Grand prix, les 70m deux fois, le Tchad a été premier avec 3 médailles en or, 2 en argent, le Bénin, 2è avec 1 médaille en or, 2 en argent et 1 en bronze. La Côte d’Ivoire suit avec 3 médailles dont 1 en or, 1 en argent et 1 en bronze, puis la Guinée ferme la marche avec 4 bronzes. C’est depuis 2009 que le Bénin a toujours dominé le tir à l’arc sur le continent mais en 2014, la Côte-d’Ivoire lui a pris cette 1ère place. Donc en 2015, le Bénin a repris sa place.

Peut-on alors dire que le tir à l'arc au Bénin se porte bien ?

Oui, on peut dire que le tir à l’arc au Bénin se porte bien, mais pas sans le soutien des autorités puisque la Fédération n’a pas d’autres ressources en dehors des subventions du ministère des Sports. L’échiquier économique ne permet même pas aux sponsors de nous venir en aide. Ce qui fait que, nous ne pouvons pas nous passer de ces subventions. Nous remercions au passage le gouvernement.

N’djaména 2016, pour la 8è édition du TIZOCATA, c’est à partir de maintenant qu’il faut commencer par la préparer.

Oui, N’djaména 2016, c’est surtout les billets d’avion. Il faut au moins 450 000 FCFA par personne. Pour une délégation d’une dizaine de personnes, vous vous imaginez? Cela fait une forte somme. Or, nous avons encore le championnat d’Afrique prévu en janvier 2016. Ce sera en Namibie. Il est qualificatif pour les Jeux Olympiques d’Eté. Donc nous avons ces deux grands évènements en vue. Si les subventions ne sont pas mises à disposition à temps, comment allons-nous participer à ces compétitions ? Voilà la grande question.

Sur le plan national, comment vous vous organisez par rapport aux championnats ?

Les athlètes sont entraînés et attendent le championnat. Nous attendons toujours les subventions. Quand elles vont tomber, nous les organiserons. En attendant, nous avons le 12 septembre prochain notre assemblée générale élective. Il reviendra certainement à la nouvelle équipe qui sera élue d’organiser peut-être ces championnats, si les moyens venaient tardivement.

Seriez-vous candidat à votre propre succession ?

A l’étape où nous en sommes, voudriez- vous que je laisse tomber? Puisque c’est une affaire de passion. Il faut que les ligues bougent. Lorsque quelqu’un sera en mesure de le faire tel que je l’aurais souhaité, alors il sera en mesure de se présenter au niveau de la Fédération et je pourrai me retirer. Pour le moment, je suis obligé de continuer le travail, au regard des challenges qui attendent. Nous voulons que le tir à l’arc rentre dans les programmes de l’enseignement secondaire.

Où en êtes-vous par rapport à l’organisation de cette assemblée générale ?

Nous sommes en train de terminer avec le dépouillement des dossiers de candidature. Nous allons faire la publication une semaine avant l’assemblée, donc déjà le vendredi 4 septembre prochain.