La Nation Bénin...
La
reconnaissance des mérites et leurs impacts dans les sociétés sont au cœur des
réflexions, à l’occasion de la 11e Conférence internationale des Grandes
chancelleries francophones, qui se tient du 24 au 28 juin à Cotonou. Les
travaux ont été officiellement lancés par Mariam Chabi Talata Zimé Yérima,
vice-présidente de la République et Grande chancelière de l’Ordre national du
Bénin.
«
Récompense matérielle ou financière du mérite : impacts sociaux et failles ».
C’est le thème de la 11e Conférence internationale des Grandes chancelleries
francophones qui se tient du 24 au 28 juin 2024 à Cotonou. Après la 5e édition
en octobre 2011, une dizaine de pays francophones dont la Côte d’Ivoire, le
Togo, le Sénégal, le Tchad, la France, se sont encore donné rendez-vous au
Bénin, pour réfléchir et s’accorder sur l’amélioration du système de décoration
dans leur espace. « Nous sommes conviés à mener des réflexions sur la
pertinence de la récompense matérielle et/ou financière du mérite dans nos
sociétés en développement et en proie à toutes sortes de déviances, d’écarts
comportementaux », a indiqué Mariam Chabi Talata Zimé Yérima, vice-présidente
de la République et Grande chancelière de l’ordre national du Bénin, à
l’ouverture de la Conférence, ce mercredi 26 juin. Elle fait savoir que la
nécessité et la pertinence de ce thème résident en ce qu’il évoque la question
de l’égalité, de la justice et de l’efficacité dans la reconnaissance du mérite
des citoyens. En encourageant un dialogue ouvert et constructif, afin
d’identifier les meilleures pratiques tout en adressant les défis et les
lacunes des approches actuelles, la Grande chancelière de l’ordre national de
mérite du Bénin reste convaincue que des assises de Cotonou, jailliront des
solutions innovantes inspirantes et adaptées aux contextes nationaux variés.
Avec
le concours des secrétaires généraux des Grandes chancelleries des ordres
nationaux de mérite, les participants à cette 11e conférence, pourraient
mesurer les impacts sociaux de la reconnaissance du mérite à travers les
expériences de chaque pays, déceler les insuffisances des pratiques afin de proposer
les réajustements ou corrections adéquats. Toujours en vue de faciliter la
prise de meilleures décisions à ces assises, quatre communications animées par
des universitaires ont été présentées, en lien avec le thème de la conférence à
savoir : « Récompense matérielle ou financière du mérite : impacts sociaux et
failles ». Le professeur Mohamed Nasser Baco a indiqué qu’il existe plusieurs
formes de récompenses du mérite. Mais elles sont regroupées en deux grandes
catégories : les récompenses financières, monétaires ou matérielles dont les
chèques-repas, une voiture de société, une assurance hospitalisation, un Gsm,
un laptop et une rémunération variable. Et les récompenses non financières,
symboliques ou honorifiques par le biais des Annonces sur les réseaux sociaux,
de Bulletins d’information internes, Mur de renommée, des badges et insignes.
Repenser
la nature des récompenses
« La récompense peut générer d’énormes avantages sociaux si elle est administrée de manière inclusive, objective et rigoureuse. D’où la nécessité de repenser la nature des récompenses à attribuer aux citoyens méritants, en privilégiant celles qui comportent le moins de risque de déviances, de corruption des mœurs », a déclaré le professeur Mohamed Nasser Baco.
En
effet, insiste l’universitaire, les récompenses matérielles ou financières du
mérite ont des failles surtout à l’échelle des Nations. Parce qu’elles sont
monétaires, elles n’atteignent pas les citoyens méritants de tous les secteurs
d’activités. La fascination qu’exerce l’argent sur certains acteurs est
tellement grande qu’ils se livrent à la corruption, à des déviances pour être
récompensés. Ainsi, la quête prégnante d’argent éteint la motivation
intrinsèque. Ne convient-il pas, du fait des écueils ou failles, de repenser la
nature des récompenses du mérite en fonction des objectifs communs ou
spécifiques des pays membres de la Conférence? Les assises de Cotonou y
apporteront des réponses.
Créée
en 2003, la Conférence des Grandes Chancelleries francophones est un cadre de
concertation et d’échanges réunissant les institutions en charge des
décorations nationales. Une vingtaine de pays ayant en partage le français se
sont donné comme mission de dynamiser les institutions ayant en charge les
décorations en vue de la promotion de l’excellence, du mérite, du travail bien
fait, de l’intégrité, de l’équité et de la paix sociale, dans leurs pays. A
périodicité bisannuelle, les rencontres se tiennent de façon itinérante. En
prélude aux assises de Cotonou, s’est tenue la réunion technique des
secrétaires généraux et des experts qui a passé en revue le point de la mise en
œuvre des recommandations de la dernière conférence, du 7 au 9 novembre 2023, à
Dakar. A en croire Meïssa Niang, Grand chancelier de l’Ordre national de Lion du
Sénégal, au terme des assises de Cotonou, seront désignés les pays qui
accueilleront les éditions de 2026 et 2028.
Il
faut noter que les présidents d’institutions, des membres du gouvernement, le
Haut commandement militaire ont pris part à l’ouverture des travaux de cette
Conférence internationale des Grandes chancelleries francophones■