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18è session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de l’UEMOA :Des journalistes informés sur les chantiers communautaires

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Par   Sabin LOUMEDJINON, le 18 janv. 2015 à 20h24

En marge de la 18è session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui se tient aujourd'hui des journalistes de cet espace communautaire ont été conviés, samedi 17 janvier dernier à Cotonou, à un atelier sur les chantiers communautaires. Le président de la Commission de l’UEMOA, Cheikhe Hadjibou Soumaré a procédé lui-même en personne à la cérémonie d’ouverture des travaux.

C’est une évidence que ces dernières années, l’UEMOA a accompli d’importants progrès. «Mais 2015, après la célébration du 20è anniversaire de la création de l’UEMOA, constitue une étape capitale pour le renforcement et la poursuite de nos programmes, projets et réformes communautaires», confie le président de la Commission de l’UEMOA Cheikhe Hadjibou Soumaré.

Pour permettre aux médias de jouer pleinement leur rôle, cette institution a donné l’occasion aux journalistes de procéder à une mise à niveau de leurs connaissances sur l’évolution du processus d’intégration notamment la mise en œuvre des différents chantiers. « Il y va de la consolidation des acquis en matière de politiques économiques, de construction du marché commun, de la libre circulation et de la mise en œuvre des politiques sectorielles», a précisé Cheikhe Hadjibou Soumaré.
Après avoir énuméré les différents thèmes, objets de communication de l’atelier, le président de la Commission de l’UEMOA a souhaité qu’au-delà des informations à recueillir et du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, les journalistes puissent «maintenir la veille permanente» dans leurs organes de presse respectifs sur les orientations et la conduite des chantiers du processus d’intégration de l’UEMOA.

L'UEMOA doit se protéger

Pour Cheikhe Hadjibou Soumaré, l’institution doit se projeter dans l’avenir si elle veut demeurer une organisation de référence en Afrique et dans le monde à travers quelques défis majeurs. Des défis relatifs à la consolidation des acquis. Laquelle consolidation passe par la mise en œuvre effective des réformes de l’institution, notamment de ses textes, à travers leur intégration dans l’arsenal juridique de chacun des Etats et leur application effective.
C’est d’ailleurs la substance des trois communications qui ont meublé l’atelier. Il s’agit de «La revue annuelle des reformes et projets communautaires présenté» par le commissaire chargé du département des Politiques économiques, Abdalah Boureima; du «PER2 : perspectives après Dubaï» présenté par le coordonnateur du Programme économique régional (PER2) Albert Rabiou et «Les interventions de l’Union en matière d’enseignement supérieur et de culture» qu’a présenté le commissaire chargé du département du Développement humain, Seydou Sissouma.
Précisons que le Programme économique régional (PER) a pour objectifs, entre autres, d’élargir la base des partenaires de l’UEMOA et d’optimiser les mécanismes de mobilisation des ressources, de créer un partenariat mutuel entre l'UEMOA et de nouveaux partenaires au côté des partenaires historiques et de mobiliser des fonds nécessaires à la mise en œuvre des projets économiques régionaux.

De riches enseignements

Il a été également question de l’«initiative investir dans l’UEMOA » dont l’enveloppe est estimée à 11 000 milliards de francs CFA. Selon le conférencier, ladite initiative comporte dix sept projets régionaux prioritaires dont 16 issus du PER. Les secteurs concernés, sont les transports routiers, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires, la production d’énergie et d’interconnexion électrique, la sécurité alimentaire et maîtrise de l’eau.
«Sur les 17 projets présentés, les investisseurs ont manifesté leur intérêt pour 16 projets. Le montant des engagements signés s’élève à 19 milliards USD, soit 88% d’engagements attendus», révélé par Albert Rabiou qui conclut que l’initiative ''investir dans l’UEMOA'' devrait permettre d’impliquer une nouvelle dynamique en matière de croissance et d’intégration dans la zone.
Aussi ressort-il des exposés que de nombreux défis, textes, instruments et mécanismes dont la mise en œuvre devrait faciliter l’approfondissement de l’intégration et l’amélioration de la gestion transparente des ressources des économies des pays membres de l’Union, souffrent encore de réticences injustifiées dans certains pays.
L’autre défi qui a fait l’objet de débat au cours des travaux de cet atelier est relatif à la mobilisation des ressources financières nécessaires au financement des projets structurants pour les économies de l’Union. Le conférencier, Albert Rabiou a expliqué que, dans cette perspective, l’Union a organisé à Dubaï en septembre dernier, la Conférence des investisseurs pour diversifier ses partenaires et mobiliser des ressources supplémentaires pouvant permettre à ses Etats membres d’avancer dans la réalisation de leurs projets qui ont un impact réel sur l’intégration régionale.

Promouvoir la paix

Mais étant donné qu’il ne peut y avoir d’investissement dans un espace perturbé et non sécurisé, le président de la Commission de l’UEMOA a insisté sur la nécessité de promouvoir la paix, la stabilité et la sécurité dans l’espace.
La question de la politique commune de développement culturel au sein de l’UEMOA n’a pas été occultée. La culture étant ce qui reste lorsqu’on a tout perdu, le conférencier Seydou Sissouma, commissaire chargé du département du Développement humain, a évoqué le Programme de développement culturel de l’UEMOA que le Conseil des ministres a adopté à Lomé au Togo en septembre dernier et rappelé ses axes stratégiques avant de souligner la nécessité d’impulser et d’accompagner les actions structurantes pour un encrage réel de la culture dans les sphères de la vie publique, tant au niveau du pouvoir central que dans les collectivités décentralisées au sein de l’espace sous-régional. L’objectif étant de «Diversifier l’économie sous régionale et assurer le rayonnement de l’UEMOA à travers la création des conditions optimales de développement culturel dans une perspective de développement durable et de consolidation de la dynamique communautaire».
Au cours des débats, il a été également question de l’inscription des étudiants de l’espace UEMOA dans les pays membres, aux postes de contrôle.
Au total, les journalistes sont sortis de cet atelier aguerris et mieux outillés des grands chantiers de cet espace. Un espace «qui n’est plus aujourd’hui une vue de l’esprit, mais une réalité qui fait partie du quotidien de nos populations. Car chaque jour qui passe nous donne l’occasion de voir progresser notre ambition commune d’unir notre destin, pour relever ensemble les défis du développement, au bénéficie de nos populations, dans la solidarité et la complémentarité», disait un des dirigeants de l’Union.