La Nation Bénin...
Le Bénin a célébré, ce mercredi 13 décembre, la
21e Journée africaine de la médecine traditionnelle. Le thème retenu cette
année est intitulé « Contribution de la médecine traditionnelle à la santé
holistique et au bien-être pour tous ».
L’apport de la médecine traditionnelle (Mt) à
la santé de tous suscite des réflexions dans les rangs des acteurs du
sous-secteur à Cotonou. Réunis à la place de l’Etoile rouge, ce mercredi, à
l’occasion de la 21e Journée africaine, praticiens, chercheurs, décideurs
politiques analysent le poids de cette discipline dans le bien-être collectif
et la projettent dans le futur. Au menu des manifestations, expositions et
foires pour vendre davantage la Mt.
« Cette journée offre une opportunité à toutes
les parties prenantes pour faire un bilan des avancées réalisées dans ce
domaine et pour manifester tout l’intérêt qui doit lui être accordé», explique
Jean Kouamé Konan, représentant résident par intérim de l’Oms.
Danialou Zoumarou, coordonnateur national du
programme de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle, voit en cette
célébration une « nouvelle étape vers l’intégration effective de la médecine
traditionnelle dans le système national de la Santé ».
Aujourd’hui comme hier, la médecine
traditionnelle constitue un trésor pour ceux qui en connaissent la richesse. A
ce titre, elle mérite d’être célébrée. « La médecine traditionnelle reste
encore le recours privilégié de plusieurs personnes pour répondre à leurs
besoins en matière de santé et occupe une place importante dans les parcours
thérapeutiques de nos patients. Il est donc important de la valoriser tout en
veillant à ce qu’elle ne nuise pas au développement de la médecine
conventionnelle», indique Josiane Carolle Azé, directrice départementale de la
Santé du Littoral.
Le taux d’accès des populations à la médecine
traditionnelle témoigne de ses richesses et valeurs. « Environ 80 % de notre
population s’y réfère afin de trouver du réconfort pour les besoins de santé
fondamentaux, car au-delà des aspects sanitaires, cette médecine incarne notre
identité, notre résilience et notre patrimoine », apprécie le représentant
résident par intérim de l’Oms.
La communauté internationale lui reconnait une place de choix. Citant le rapport de l’Oms publié en 2019, il souligne que le « nombre de pays disposant d’un cadre juridique et réglementaire en la matière est passé de soixante-dix-neuf en 2012 à cent neuf en 2018, et la tendance est à la hausse. Vingt-cinq pays africains l’ont désormais intégrée dans leurs programmes de science de la santé. Le nombre de produits issus de la pharmacopée traditionnelle enregistrés dans quatorze Etats membres est passé de cinquante trois en 2012 à quatre-vingt-neuf en 2020 ».
Le Bénin n’est pas du reste. Le gouvernement
accompagne et soutient toutes les initiatives des acteurs de la pharmacopée et
de la médecine traditionnelle. Au nombre des avancées, Jean Kouamé Konan cite
pêle-mêle « l’élaboration d’une politique nationale et d’un plan stratégique de
la médecine traditionnelle », la « mise en place de cadres réglementaires de la
pratique de la médecine traditionnelle et d’homologation des produits à base de
plantes » ; la loi « n°2020-37 du 03 février 2021 portant protection de la
santé des personnes en République du Bénin, qui acte la création d’un ordre
national des praticiens de la médecine traditionnelle.
Mais il reste encore des efforts pour assainir
le secteur. « Les pratiques malsaines, la présence de faux praticiens, la
promotion tous azimuts des produits peu ou pas éprouvés scientifiquement,
jettent malheureusement du discrédit sur cet important domaine de soins de
santé», relève Imorou Bachabi, représentant du ministre de la Santé. Le
ministère s’engage à la professionnalisation de la médecine traditionnelle à
travers des formations de qualité ; la recherche-développement, et à la mise en
place de l’ordre des praticiens.