La Nation Bénin...
Le Conseil des ministres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (Appo) réaffirme la détermination de ses pays-membres à s’engager en faveur du succès de la Banque africaine de l’énergie dans sa quête de financement pour le développement des infrastructures énergétiques dans les différentes régions du continent pour la sécurité énergétique et le développement durable. C’est l’une des décisions issues de la 44e session ordinaire dudit Conseil dont les travaux ont pris fin ce jeudi 2 novembre à Cotonou.
La 44e session ordinaire du Conseil des ministres de
l’Organisation des producteurs de pétrole africains (Appo) qui s’est tenue, ce
jeudi 2 novembre à Cotonou, a abouti à des recommandations fortes. Cette
session qui a été présidée par Samou Séidou Adambi, ministre de l'Energie, de
l'Eau et des Mines, et président en exercice de l’Appo a réuni les ministres et
chefs de délégation de 16 pays membres de l'organisation ainsi que le
secrétaire général de l'Appo et le directeur général de la Société africaine d'investissement
en énergie.
Le Conseil des ministres a, entre autres, pris acte de la
présentation des trois documents fondateurs - accord d'établissement, charte et
accord de siège négociés avec Afreximbank- et demande au secrétaire général de
soumettre, au plus tard le 30 novembre 2023, les documents à savoir l'étude de
faisabilité, le plan d'affaires, le chronogramme de démarrage de la banque pour
examen par les États respectifs. Il a aussi fixé la date limite pour la
sélection du pays de siège de la banque au 31 mars 2024 et décidé de la tenue
d'une session extraordinaire du Conseil des ministres avant le 31 mars 2024
pour le choix du pays de siège de la banque.
Le Conseil a également approuvé les rapports de l'audit
externe des secrétariats, confirmé la nomination de trois nouveaux membres du
conseil exécutif, adopté le Programme de travail 2024 et le budget triennal
(2024-2025- 2026) du secrétariat, et nommé Stev Simplice Onanga de la
République du Congo et Dominique Wetshondo Osomba de la République Démocratique
du Congo respectivement président et vice-président du Conseil exécutif de
l'Appo pour l'année 2024. Le Conseil s'est félicité des progrès accomplis dans
le processus de création de la Banque africaine de l'énergie, en collaboration
avec Afreximbank, et a invité les pays membres à apporter leur plein soutien à
la banque en payant leurs parts du capital et en ratifiant l'accord
d'établissement de la banque. « La création de la Banque africaine de
l’énergie a été le sujet le plus important de ces assises. S’il y a un
continent qui souffre aujourd’hui sur la planète, c’est l’Afrique. C’est le
continent qui regorge de l’essentiel des ressources de la planète mais c’est le
continent le moins loti. Nous sommes le riche mal habillé, mal chaussé, mal
nourri, mal vêtu sous toutes les dimensions », a relevé Samou Séidou
Adambi. Il note qu’il était question pour le continent africain de parler d’une
seule voix et cette voix en matière de ressources énergétiques a été la voix de
l’Organisation des producteurs de pétrole africains. La transition énergétique
qui est aujourd’hui le refrain sur toutes les langues concerne aussi, à l’en
croire, l’Afrique parce qu’elle souffre des affres du changement climatique.
Autonomie énergétique
A la question de savoir si l’Afrique va suivre le chemin
tracé par les pays développés, le ministre de l’Energie a été un peu plus
clair. « Nous avons dit non et le non a ses conséquences. Le non est qu’on
ne pourra plus avoir les financements dont on a besoin jusqu’ici. C’est la
raison pour laquelle l’Appo a décidé de créer une banque dédiée à cela. La
banque que nous allons créer ensemble avec tous les pays membres de l’Appo et
d’autres pays qui viendront permettra à l’Afrique de continuer par exploiter tout
son potentiel pour le développement », a-t-il expliqué.
Il rappelle que le continent africain est à peine à 34 % de
couverture énergétique. « Le Nigeria, le Niger, le Tchad et d’autres pays sont
des réserves presque intarissables en matière de gaz qu’il faut aujourd’hui
pour l’énergie sur le continent. Nous sommes conscients que la planète souffre.
Nous n’en sommes pas responsables mais ceux qui sont responsables décident de
ne rien faire pour apporter leur soutien à ceux qui subissent sans avoir posé
les actes », a-t-il noté.
Les pays sont invités, selon le ministre, à mettre la main
à la poche pour créer cette banque afin qu’ensemble, ils puissent mutualiser
les moyens techniques, financiers, humains pour permettre à l’Afrique de
décoller dans les secteurs de l’énergie, du pétrole et du gaz. « Nous ne
sommes pas contre l’énergie renouvelable mais à quel degré se trouve la
renouvelabilité dont on parle ? Les panneaux solaires et les éoliens, à
leur fin de vie, qu’est-ce qu’on en fait ? La technologie avance, les
recherches avancent mais pour l’instant, ce que nous avons à portée de main,
c’est le gaz, c’est le pétrole et nous sommes dans le besoin. Il faut tout
mettre en œuvre à travers cette banque pour que l’Afrique exploite son
potentiel », a déclaré le ministre Adambi qui a souligné que sans
l’énergie, il n’y a pas de vie.