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50 ans du Barreau du Bénin:Envisager les perspectives et définir les défis en attente

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Par   Didier Pascal DOGUE, le 14 avr. 2015 à 05h54

Le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Bénin, Me Cyrille Djikui, a donné, hier lundi, une 2e conférence de presse dans le cadre du cinquantenaire dudit Ordre qui sera officiellement célébré le 20 avril prochain. C’était en présence des membres du bureau de l’Ordre et de ses confrères venus le soutenir.

Faire une rétrospection pour revisiter le contexte de la création du Barreau, procéder au bilan de la création de l’institution afin d’envisager les perspectives et définir les défis qui attendent à court et moyen termes, l’Ordre des avocats du Bénin. Tel est l’objectif de la deuxième conférence de presse animée hier lundi par Me Cyrille Djikui, après celle du 10 mars dernier.
Le propos liminaire du Bâtonnier s’est articulé autour de deux axes. Il s’agit du contexte de la célébration d’une part et du programme des manifestations d’autre part.

L'histoire retiendra

S’agissant du contexte du cinquantenaire, Me Cyrille Djikui a évoqué celui portant sur les circonstances de la création du Barreau du Dahomey puis du Bénin. A ce sujet, il s’est réjoui que le Barreau se soit progressivement et heureusement affranchi de la tutelle du ministère de la Justice. Ainsi, sous l’instigation du Bâtonnier, Me François Amorin, (l’un des tout premiers) qui, appuyé par ses deux amis de l’époque, Justin Tomêtin Ahomadégbé, alors chef de gouvernement et Alexandre Adandé, son ministre de la Justice, (entre 1963 et 1965) ce dernier tirant leçon de son expérience personnelle, se montra favorable à la création d’un organe autonome dont relèveraient les avocats. «La décision de créer un Barreau au Bénin a été donc prise par le trio Justin Tomêtin Ahomadé-gbé-François Amorin-Alexandre Adandé», a précisé Me Cyrille Djikui. Il indique que le 20 avril 1965, la loi 65-20 portant création du Barreau du Dahomey a été promulguée. «Depuis lors, de vaillants hommes et de vaillantes femmes exerçant cette profession se sont résolument donnés pour faire reculer les frontières de l’arbitraire et sont à l’avant-garde de toutes les luttes protectrices des libertés», a souligné le Bâtonnier.
Pour le Bâtonnier, le Barreau a plusieurs défis. Il s’agit, entre autres, de communiquer pour mieux faire connaître aux citoyens le rôle de l’avocat dans la cité, de se battre pour une mise en place effective de l’aide juridictionnelle, d’assurer davantage la défense des libertés fondamentales et de construire la maison de l’avocat. Des défis qui s’inscrivent bien quelque part dans le programme concocté pour les manifestations du cinquantenaire.

Un long parcours

Cinquante ans dans la vie d’une institution, relève Me Cyrille Djikui, constitue un long parcours pour faire le bilan en termes de performance, mais il se révèle en même temps trop court, fait-il observer, parce qu’il correspond à peine à la moyenne de l’espérance de vie humaine alors qu’une institution est appelée à être témoin de l’histoire sur des siècles. Toutefois, c’est un parcours ponctué par de nombreuses occasions où le Barreau, informe-t-il, s’est illustré par la pertinence des actions et l’audace de certains avocats.
Au menu des festivités, plusieurs activités regroupées en quatre grandes phases.
La caravane de la défense et de l’assistance gratuites qui offre l’occasion aux avocats déployés dans toutes les juridictions de défendre gratuitement des personnes détenues dans les prisons et de faire libérer les personnes oubliées parce que leurs dossiers auraient été égarés ou souffriraient d’une lenteur injustifiée et donner des conseils à ceux qui en éprouvent le besoin. Cette activité prend fin demain. Ensuite, une phase récréative qui court du 16 au 19 avril prochain où dans la convivialité, les avocats seront appelés à organiser pour les plus jeunes un concours de plaidoirie et l’ensemble à se donner un moment de loisirs avec une représentation de la pièce théâtrale "12 hommes en colère" mise en scène par Tola Koukoui. Peu après à Grand-Popo le 18 avril ils s'offriront un moment de détente par un pique-nique. Les manifestations culminent pour une 3e phase le 20 avril par des manifestations officielles qui seront couronnées par un dîner de gala à Cotonou. Enfin du 21 au 24 avril prochain la 4e et dernière phase intellectuelle qui sera alimentée par des séminaires consacrés à des thématiques qui touchent à l’actualité de l’environnement des affaires.
Les préoccupations des journalistes ont porté entre autres sur la cherté des honoraires de l’avocat, sur l’accueil réservé à la caravane par les citoyens et sur la liberté ou non de l’avocat.
Pour Me Cyrille Djikui, les honoraires dépendent de la notoriété et de la nature de l’affaire. Pour la portée de la caravane, il a déclaré avoir été étreint par l’émotion pour des citoyens toujours en prison bien qu’ayant bénéficié de la grâce présidentielle depuis août dernier. En ce qui concerne la liberté de l’avocat, elle se passe de commentaire selon ses explications. De 10 membres à sa création, le Barreau du Bénin compte aujourd’hui environ deux cents membres selon Me Cyrille Djikui.