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8e session de formation de l’AA-HJF: Mettre la justice africaine en phase avec les réalités de son temps
L’Ecole régionale supérieure de la magistrature (Ersuma) à Porto-Novo, abrite depuis hier lundi 9 novembre les travaux de la 8e session de formation des magistrats des juridictions membres de l’Association africaine des hautes juridictions francophones (AA-HJF). Les assises qui prennent fin ce mardi 10 novembre, ont été lancées par le ministre en charge de la Justice, Evelyne da Silva.
Unir l’Afrique par le droit et la justice. C’est le crédo de l’Association africaine des hautes juridictions francophones. Ce qui passe par le renforcement des capacités de ses membres pour leur permettre de s’acquitter efficacement de leur mission sur le terrain. Un défi auquel s’attèle l’AA-HJF depuis 2006 avec le concours financier de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Ainsi, fidèle à sa vision, l’association tient depuis hier à l’Ecole régionale supérieure de la magistrature (Ersuma), les travaux de sa 8e session de formation au profit de ses 35 juridictions membres et celles du fond au Bénin.
Le directeur général de l’Ersuma, Félix Etoundi Onana, dit s’honorer que son école soit une fois encore retenue pour abriter les travaux de cette formation de grande facture. Ceci, quand on sait que les magistrats jouent un rôle très important dans l’enracinement de l’Etat de droit et de la justice en Afrique. Il a salué la forte mobilisation aux travaux des juridictions membres de l’association.
Pour Ousmane Batoko, président de la Cour suprême du Bénin et président du Conseil d’administration de l’AA-HJF, cette forte mobilisation est la preuve que les différentes hautes juridictions membres du réseau attachent du prix au renforcement des capacités d’intervention de leurs principaux animateurs. C’est aussi, la preuve que les institutions judiciaires nationales, régionales et communautaires entendent jouer efficacement leur partition dans un monde en constance évolution technologique et sociétale, souligne Ousmane Batoko.
«Le forum judiciaire international qui prend place dès ce jour, vient en échos au souci quotidien des hautes juridictions africaines francophones de rendre des décisions de qualité, à la hauteur des enjeux de nos sociétés, sur des matières aussi diverses que variées, touchant au vaste domaine du droit, qu’il soit public, privé ou encore communautaire», indique le président de la Cour suprême du Bénin. Et pour y arriver, une quinzaine de communications ont été prévues pour meubler les travaux soit en plénière ou en ateliers spécialisés. Elles touchent entre autres ''La problématique des révisions constitutionnelles en Afrique''; ''Le juge africain face aux enjeux environnementaux'', ''Les droits acquis et le principe de l’intangibilité des actes administratifs'',. ''L’applicabilité des dispositions de l’OHADA en matière fiscale et le contrôle de la déclaration des biens des personnalités de l’Etat''.
Les participants auront à confronter leurs idées et partager leurs expériences à l’aune de l’évolution du droit et de la justice en Afrique et dans le monde. Les communicateurs viennent du Bénin, du Togo, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Sénégal.
Le souhait le plus ardent de Ousmane Batoko, en tout cas, est que le participant retourne dans son office avec la légitime fierté de s’être remis à niveau, d’avoir actualisé ses connaissances afin de contribuer, mieux que par le passé, à réaliser le vœu cher aux justiciables, celui d’une justice plus efficace, rendue dans des délais raisonnables et surtout d’une justice plus en phase avec les réalités de son temps.
Ouvrant les assises au nom du chef de l’Etat, le ministre en charge de la Justice, Evelyne da Silva a loué l’existence de ce creuset scientifique qui unit les Hautes juridictions d’Afrique francophone. Selon elle, cette intégration juridique et judiciaire est très noble dans un monde en pleine mutation économique, politique, sociale et environnementale. C’est pourquoi, elle a souhaité aux participants un échange fécond pour le renforcement de l’Etat de droit et de la démocratie en Afrique?