La Nation Bénin...
A leur unanimité, les députés ont adopté,
ce mardi, la loi relative au taux d’intérêt légal en République du Bénin.
Protéger les emprunteurs d'argent contre les
pratiques usuraires. Tel est l’objectif général de la loi n°2024-10 relative au
taux d’intérêt légal en République du Bénin adoptée, ce mardi 27 février, au
Parlement. De façon spécifique, le texte définit les modalités de calcul des
intérêts légaux et précise dans ce cadre, les diligences à la charge du
ministre chargé des Finances. Le dossier a été approuvé à l’unanimité des
députés présents et représentés. Le projet de loi a été transmis à l’Assemblée
nationale par le gouvernement par décret n°2020-347 du 15 juillet 2020. Il
comporte cinq articles. L’on retient de la loi que les intérêts légaux
représentent l'indemnité due au créancier, à titre de dommages et intérêts
moratoires, par le débiteur d'un engagement qui s'acquitte avec retard de
l'exécution de celui-ci, à défaut d'un taux préalablement fixé par les parties
pour le calcul du montant de la réparation, en cas d'exécution tardive. Le taux
d'intérêt légal est en toute matière, fixé par arrêté du ministre chargé des
Finances, pour la durée de l'année civile. Il est, pour l'année considérée,
égal à la moyenne des taux maximum de refinancement applicables aux concours
octroyés par la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest au cours de
l'année civile précédente, pondérés par les durées correspondantes. Il est
publié au Journal officiel, à l'initiative du ministre chargé des Finances. En
cas de condamnation au paiement d'intérêts légaux, le taux d'intérêt légal est
majoré de moitié à l'expiration d'un délai de deux mois à compter du jour où la
décision de justice est devenue exécutoire, fût-ce par provision. Le juge de
l'exécution peut, à la demande du créancier ou du débiteur et en considération
de la situation du débiteur, exonérer celui-ci de cette majoration ou en
réduire le montant. Le texte abroge, en son article 4, les dispositions des
articles 12 et 13 de la loi n°83-008 du 17 mai 1983 portant répression de
l'usure, de l'article 12 de la loi n° 2003-22 du 11 novembre 2008 portant
modification de la loi n°83-008 du 17 mai 1983 portant définition et répression
de l'usure.
Le texte adopté hier s’inscrit dans le cadre de
la mise en œuvre de la réforme institutionnelle de l'Union monétaire ouest
africaine et de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest, entrée en
vigueur le 1er avril 2010. Le Bénin ayant ratifié le Traité de l'Umoa a
l'obligation de transposer le projet de loi uniforme relatif au taux d'intérêt
légal. Ainsi, il a été procédé à une relecture de la loi portant définition et
répression de l'usure en vue de la mettre en adéquation avec les principes de la
réforme. De cet exercice, il est ressorti la nécessité d'élaborer un texte
spécifique consacré à la notion d'intérêt légal, eu égard au fait que celle-ci
relève de principes fondamentalement différents de l'usure, a précisé la
commission en charge des Finances de l’Assemblée nationale qui a présenté le
rapport sur le dossier. L'élaboration de ce texte de loi permettra de se
conformer à la pratique relevée dans la plupart des pays, consistant à séparer
la législation sur l'intérêt légal de celle réprimant les pratiques usuraires.
Les députés, tous bords politiques confondus, ont salué l’avènement de cette
loi et plaidé pour sa large vulgarisation pour que les populations sachent à
quoi s’en tenir désormais par rapport à la pratique de l’usure.