La Nation Bénin...
Les enfants plaident pour l’implication et l’engagement des
députés en faveur de leur cause à travers notamment des allocations budgétaires
conséquences et durables aux secteurs sociaux les concernant. Ce plaidoyer a
été fait, vendredi 27 octobre dernier, au Parlement, lors d’un atelier
parlementaire d’échanges initié par Social Watch Bénin, avec l’appui de
l’Unicef.
Echanger avec les députés sur la situation des enfants
béninois, leur rappeler la nécessité d’investir sur cette cible vulnérable mais
importante et susciter une veille ‘’parlementaire’’ au regard des nombreux
moyens d’actions dont ils disposent en tant que députés. Tel est l’objectif de
l’atelier d’échanges sur la budgétisation sensible aux enfants organisé,
vendredi 27 octobre dernier, au palais des Gouverneurs à Porto-Novo, par Social
watch Bénin pour une implication et un engagement des députés en faveur de la
cause des enfants. L’Ong béninoise a bénéficié dans son initiative de l’appui
technique et financier du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).
L’atelier parlementaire a été meublé de plusieurs
communications qui ont permis aux députés d’être édifiés sur la situation des
enfants au Bénin et leurs rôles en tant que parlementaires pour que des
ressources budgétaires subséquentes soient allouées pour la cause de cette
couche vulnérable. Les travaux ont accouché d’idées novatrices permettant
d’atteindre les objectifs et d’un message de plaidoyer des enfants en direction
du Parlement. « Les nombreuses privations et violations de leurs droits dont sont
victimes les enfants appellent plus d’attention de la part des institutions de
la République et notamment du Parlement qui dispose de plusieurs moyens
d’action pour veiller à la prise en compte de leurs besoins dans les documents
de politiques et dans l’allocation et l’utilisation des ressources publiques »,
a indiqué Roxane Akotomè, maire Enfants d’Abomey-Calavi, représentant la
présidente de l’Association nationale des conseils des enfants du Bénin
(Anaceb). Elle plaide que les députés usent de leurs rôles constitutionnels
notamment législatifs, de contrôleurs de l’action gouvernementale et autres
pour veiller à ce que toutes les lois garantissent l’intérêt supérieur des
enfants tant dans leurs effets directs, indirects, actuels que futurs ;
s’assurer du respect des engagements nationaux liés aux secteurs sociaux et à
l’endroit des enfants par le gouvernement du Bénin et s’engager aux côtés des
enfants pour veiller à la défense de leurs droits afin qu’ils deviennent un
capital humain contribuant de leur plein potentiel au développement du Bénin à
l’âge adulte.
Urgent d’agir
Pour cela, l’Anaceb souhaite l’implication des enfants aux travaux parlementaires telle que recommandée par l’Unicef et l’Union interparlementaire en élaborant un guide de participation depuis 2011. Les enfants plaident pour la mise en place au sein du Parlement d’un groupe parlementaire ou toute autre instance prévue par les textes pour informer et engager les actions sur la situation de leurs droits.
Marie Claude Kintossou, représentant la présidente du
Conseil d’administration de Social watch Bénin, observe que ce plaidoyer a tout
son sens au regard de la situation des enfants, qui demeure inquiétante avec
les nombreuses privations et violations dont ils sont encore victimes. Cela, en
dépit des progrès accomplis au Bénin au cours de ces dernières années avec la
mise en place d’un certain nombre d'instruments juridiques et institutionnels
ainsi que d’autres politiques définies en faveur de cette couche représentant
53 % de la population béninoise. Il est urgent d’améliorer la situation à
travers l’amélioration des investissements dans les secteurs sociaux touchant
les enfants dans les domaines tels que la santé ; la nutrition ; l’éducation ;
la protection ; l’eau ; l’hygiène et l’assainissement, insiste Marie Claude
Kintossou.
Ouvrant les travaux, la coordonnatrice du Réseau
parlementaire Population et Développement, Sofiath Schanou, reconnait que la
situation des enfants au Bénin reste toujours préoccupante en dépit des
nombreux efforts consentis. L’élue du peuple trouve qu’il est du devoir des
pouvoirs publics dont le Parlement de contribuer à changer la donne pour que
les politiques budgétaires et les dépenses publiques prennent davantage en
compte les besoins spécifiques des enfants.