La Nation Bénin...
L’Assemblée nationale a
examiné et adopté, ce lundi 11 décembre, la loi de règlement définitif du
budget de l’Etat gestion 2021. L’examen du dossier a eu lieu en présence du
gouvernement représenté par le ministre d’Etat en charge de l’Economie et des
Finances, Romuald Wadagni, et de son collègue de la Justice et de la
Législation, Yvon Détchénou.
La page du budget de
l’Etat gestion 2021 est définitivement tournée. Les députés ont adopté, ce
lundi, la loi de règlement définitif y afférente. Ce texte décrit les
conditions dans lesquelles ce budget a été exécuté et les différents soldes
obtenus. L’examen du texte par l’Assemblée nationale a permis aux députés de
constater le solde budgétaire global ; le solde budgétaire de base et le solde
des opérations de trésorerie de l’année 2021 ; d’approuver les écarts entre les
réalisations et les prévisions budgétaires ; d’approuver les reports de
crédits, des dépassements de crédits ainsi que des annulations de crédits
intervenus en cours de gestion. Le rapport général présenté par la commission
des Finances et des Echanges précise que la gestion 2021 a été essentiellement
marqué par la modification du Code des douanes ainsi que celle du Code général
des impôts (Cgi). Les mesures modifiant le Cgi ont visé essentiellement
l’amélioration de la législation, la modernisation de l’administration fiscale,
l’administration des relations avec les usagers, l’allègement des charges et le
soutien aussi bien aux entreprises qu’aux ménages. Quant à celle modifiant le
Code de douanes, elles sont relatives aux modalités de sollicitation des
Décisions anticipées (Da) auprès de la Dgd ainsi qu’aux conditions d’extinction
des droits de poursuite et de répression. Le rapport revient par ailleurs sur
la situation économique notamment sur le plan international, dans la zone Uemoa
et au Nigeria.
La situation sur le plan
national n’a pas été occultée. Le rapport examiné et adopté, hier, par les
députés note que la politique économique a rebondi en 2021, passant d’un taux
de croissance de 3,8 % en 2020 à 7,2 % en 2021, le plus fort taux de la zone
Uemoa. Cette hausse du niveau de la richesse est principalement induite par la
bonne progression des productions vivrières et des exportations notamment le
coton, la hausse de l’activité d’égrenage, le dynamisme de l’activité de
construction des infrastructures socio-économiques, la reprise de l’activité
sur le plan mondial et l’ouverture des
frontières du Nigeria. Du côté des prix, le taux d’inflation mesuré par
l’indice harmonisé des prix à la consommation est resté dans la limite des 3 %
fixée par l’Uemoa. Il est ressorti à 1,7 % en 2021 contre 3,0 %, à fin décembre
2020. La situation monétaire est caractérisée par une expansion de la masse
monétaire qui est ressortie à 3203, 700 milliards F Cfa en 2021 contre 2 751,
900 milliards F Cfa en 2020, essentiellement en lien avec un accroissement des
actifs extérieurs nets qui ont progressé en moyenne de 22,4 % sur la période
sous-revue.
Des recommandations
La situation budgétaire et
de trésorerie notamment les prévisions, l’exécution, les soldes d’exécution, et
le résultat de la loi de finances rectificative de l’année 2021 ont été
également passés au peigne fin. La loi de finances pour la gestion 2021 s’équilibre
en ressources et en charges à la somme de 2056,198 milliards F Cfa. Elle
établit les ressources du budget général à la somme de 1350, 488 milliards F
Cfa et les charges à 1941,238 milliards F Cfa, avec un solde budgétaire
prévisionnel déficitaire de 636,070 milliards F Cfa, détaille le rapport. Le
document fait état aussi du rapport de la Cour des comptes sur l’exécution du
budget de l’Etat gestion 2021. Ce rapport, comme par le passé, a relevé
quelques insuffisances de gestion. Celles-ci sont relatives au déficit
persistant du Fonds national de retraite du Bénin (Fnrb) ; à la non mise en
œuvre du mécanisme de rétablissement de crédits ; aux insuffisances dans
l’exécution des comptes spéciaux du Trésor et aux prévisions de recettes peu
réalistes et des insuffisances de crédibilité dans les prévisions de dépenses.
Sous réserve des observations formulées dans son rapport, la Cour des comptes a
déclaré les comptes de l’ordonnateur, gestion 2021, conformes aux comptes de
gestion transmis à la juridiction financière par le receveur général des
Finances, comptable principal de l’Etat, pour la même gestion, informe la
commission des Finances et des Echanges du Parlement présidée par l’honorable
Gérard Gbénonchi.
Les députés dont Augustin
Ahouanvoèbla, Nicaise Fagnon et Assan Séïbou ont félicité le gouvernement pour
avoir obtenu cette appréciation globalement positive de la Cour des comptes.
L’honorable Eric Houndété invite l’Exécutif à respecter les dispositions de la
loi organique relative aux lois de finances (Lolf). Ce texte communautaire
oblige le gouvernement à déposer le projet de loi de règlement du budget de
l’Etat gestion 2022 avant l’adoption, vendredi 8 décembre dernier, de la loi de
finances gestion 2024.
D’autres recommandations
ont été faites. Les députés exhortent le gouvernement à faire le point de la
mise en œuvre des recommandations de la Cour des comptes ; assurer le passage
de la comptabilité générale à celle du patrimoine et œuvrer pour le respect des
engagements internationaux en matière d’exécution des dépenses budgétaires. Le
ministre d’Etat, Romuald Wadagni, a apporté des éléments de réponse à toutes
les préoccupations des députés.
...ministre d’Etat en charge de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni, et de son collègue de la Justice et de la Législation, Yvon Détchénou